euh... si vous le dites a écrit:lobo a écrit:euh... si vous le dites a écrit: Je ne comprends pas.
Le fichier que j'ai mis à disposition contient la vo avec les sous-titres en français.
C'est peut-être que je n'ai pas su le trouver. Pas grave. Merci encore.
Si je me souviens bien, tu avais déjà eu le problème avec Le fanfaron, non ?
Je ne mets à disposition des fichiers que si les sous-titres français sont inclus.
C'est un peu chiant de se rendre compte que le temps que j'ai passé pour permettre un visionnage dans de bonnes conditions ne sert à rien.
lobo a écrit:Olaf Le Bou a écrit:lobo a écrit: vu au ciné (pas loin de chez toi d'ailleurs)
et où donc se situe cette oasis de culture qui m'est inconnue ??
Heu... pas très loin... dans le même département que la "verte campagne valenciennoise", disons... Au Majestic à Lille.
Olaf Le Bou a écrit:lobo a écrit:Olaf Le Bou a écrit:lobo a écrit: vu au ciné (pas loin de chez toi d'ailleurs)
et où donc se situe cette oasis de culture qui m'est inconnue ??
Heu... pas très loin... dans le même département que la "verte campagne valenciennoise", disons... Au Majestic à Lille.
ah, ouiche, je connais, mais 140 bornes aller-retour, c'est pas ce que je qualifie de pas loin habituellement en matière de cinoche.
euh... si vous le dites a écrit:Je ne mets à disposition des fichiers que si les sous-titres français sont inclus.
C'est un peu chiant de se rendre compte que le temps que j'ai passé pour permettre un visionnage dans de bonnes conditions ne sert à rien.
jolan a écrit:Quand passent les cigognes – Mikhaïl KALATOZOV – 1957
Bon alors là on revient à ce que j'appelle du cinéma pur : une oeuvre où l'outil cinématographique est utilisé pleinement. En cela on se rapproche du cinéma que j'affectionne tout particulièrement ( Tarkovski, Carax, qu'on retrouve par certains aspects ). Et donc, au-delà du propos du film et d'une narration habituelle, c'est avant tout une oeuvre ambitieuse sur le plan formel. C'est d'ailleurs en centrant mon analyse sur ce point qu'on retrouvera des éléments de l'histoire, qui est non pas secondaire, mais au minimum parallèle.
Dès le premier plan, il y a un mouvement de grue, assez timide, mais qui augure de tout ce que nous allons voir le long du métrage.
Puis il y a cette scène d'introduction, ensoleillée et joyeuse, sur le quai, avec les deux jeunes amants insouciants, Veronika (prénom qu'on retrouvera chez Kieslowski, un autre cinéaste parmi mes préférés) et Boris, encore dans une sorte d'enfance, qui se savent promis l'un à l'autre et qui jouent à s'aimer, à s'inventer une vie future. Peu après nous avons la même scène en miroir, avec exactement les mêmes plans qui se succèdent et les mêmes interactions entre les personnages, qui courent, se rattrapent et se parlent, mais tout a changé. Cette fois-ci la situation est grave - tout comme le temps qui est gris et pluvieux - avec Marc, le pianiste cousin de Boris, qui est amoureux de Veronika et est venue la prévenir que ce dernier ne viendrait pas, ce qui la rend grave et triste, d'autant qu'il la harcèle de ses avances déplacées. La guerre a été déclarée entre les deux séquences, et sur le dernier plan on voit les piliers disposés sur le quai. Là où il y avait de la gaieté il n'y a plus que de la pesanteur, là où il y avait de l'amour et de l'osmose il n'y a plus que du dédain et une incapacité à se retrouver sur le même plan, là où il y avait une petite musique guillerette il y a un morceau de piano lourd et torturé, qui symbolise l'amour torturé de Marc. Veronika est exclue, au second plan, seul compte pour lui son amour pour elle, en tant que muse, puisqu'il veut lui dédier l'oeuvre qu'il compose, et non elle-même.
Il y a aussi un plan très moderne et techniquement parfaitement réussi dans la cage d'escalier de l'immeuble de Veronika, que Boris monte avec empressement pour la rejoindre. En fait, tout le film est parfaitement maîtrisé sur le plan de la réalisation, des cadrages, de la photo (absolument parfaite), de la lumière, des mouvements de caméra (travellings, mouvements de grue), avec quelques plans séquences très novateurs pour l'époque et vraiment très aboutis : le plus réussi étant celui qui commence avec Veronika dans un bus, puis dans la foule et enfin en surplomb pour découvrir les chars dans la grande rue. On passera d'ailleurs souvent d'un plan rapproché ou même d'un gros plan à un plan large ou plan d'ensemble dans de nombreuses scènes (notamment le premier, quand elle rentre chez elle, qui commence par son visage, montre la pièce puis se recentre sur ses parents qui dorment) pour montrer l'intimité de leur histoire et l'humanité de chacun, plongés dans la grande Histoire de cette seconde guerre mondiale. Car l'insouciance est révolue (« Boris, c'est la guerre ! - Et alors ? »), l'enfance également, Boris doit partir à la guerre, et avant de quitter la ville il s'attend à ce que Veronika vienne lui faire ses adieux, on le voit derrière des grilles, comme emprisonné.
Commence alors la deuxième partie du film, où l'on suit en parallèle la destinée des deux amants séparés. Veronika est devenue sombre, vêtue de noir, le visage fermé, silencieuse, presque figée, comme sur ce plan où elle refuse de descendre se réfugier dans le métro après la mort de ses parents (rappel du son de l'horloge qu'on entendait quelques scènes plus tôt, et qui martèle encore ses secondes alors que la vie de ses parents s'est arrêtée), et elle semble inerte, comme morte. S'ensuit une scène très forte et violente où Marc se réfugie dans sa musique torturée pour couvrir le bruit des bombardements, et lorsque les vitres éclatent et que Veronika se réfugie dans ses bras, il est pris d'une irrépressible envie de la posséder. Elle se débat, cherche à fuir, le gifle, se défend, dehors le vent souffle et les bombes fusent, il y a de la fureur et des cris comme dans une chanson de Niagara.
Lors de la scène suivante, Marc apprend à la famille de Boris qui l'a accueillie, qu'il va épouser Veronika. Elle ferme les yeux en silence, apparemment résignée, on ne sait pour quelle raison, mais défaite, comme incapable de résister et de lutter contre cette décision qui la concerne, un gros plan sur elle et il me semble qu'on voit sa lèvre inférieure gonflée, l'aurait-il forcée, battue, violée ?
Une autre scène marquante : lorsque Boris est abattu dans une forêt de bouleaux sous la pluie grise et qu'il tombe dans la boue, il voit les arbres autour de lui redevenir blancs et ensoleillés, dans un dernier tourbillon de vie qui rappelle la montée des escaliers, et il s'imagine justement en train de monter jusque chez elle pour la retrouver, puis rêve de leur mariage heureux, avec sa douce aimée en robe blanche (elle l'évoquait au début), avant de rendre son dernier souffle.
Il y a ensuite la scène où Veronika s'enfuit de l'hôpital (« ces putes sont pires que les nazis, elles visent le coeur » ) qui est filmée de manière très moderne, avec des accélérés et des effets de montage très vifs, jusqu'à cette scène sur le pont de chemin de fer où elle sauve un petit garçon perdu prénommé Boris qu'elle va prendre en charge, et sans doute en amour...
Je retiens aussi le personnage de Fiodor, le père de Boris, médecin, qui amène beaucoup d'humanité et de valeurs, l'humour, l'amour des siens, la justice, l'aide des autres, la bonté, la vérité, le refus de la guerre.
Par contre, vers la fin, je n'ai pas compris pourquoi le jeune soldat musicien venu annoncer la mort de Boris à son père ne répondait pas qu'il venait de sa part lorsque Veronika le lui demande, c'est assez mal fichu comme scène.
Puis il y a cette scène final ou la douleur de Veronika est renforcée par la joie de la foule autour d'elle, scène en travelling qui répond à celle des adieux du début, et où Stépane prononce un discours optimiste, de renouveau et de reconstruction, qui évoque évidemment l'époque de l'après-guerre, principalement depuis l'arrivée de Krouchtchev au pouvoir, et donc ça fait un peu propagande, mais bon, c'est assez succinct et bref. Un final un brin lumineux, c'était assez attendu aussi.
Donc un film visuel, où la recherche esthétique sert l'histoire et la souligne de manière symbolique et fort habillement dans la mesure où cette réalisation est réussie. Un film qui m'a plu, au moins sur la qualité de la découverte. Certes l'histoire est assez simpliste et d'un mélodramatique assez habituel, mais l'ouvrage étant de belle facture, ça vaut bien la moyenne.
3/6
sergent latrique a écrit:où il y a un travail de prise de vue et de montage très poussés. Ceci fait en contrepartie ressortir certaines scènes traitées de manière trop courtes ou simples (l’annonce du mariage par le cousin pianiste Marc).
Il y a une sorte de tourbillon permanent autour de Véronique, l’écureuil ; qui porte bien son surnom d’animal vif et curieux, avec une actrice totalement dans son rôle de jeune fille à la fois pure et d’une sensualité naïve qui va se « pervertir » en délaissant l’ami parti et comprendre son erreur en écoutant les mots durs des blessés dans l’hôpital tenu par le du père de Boris ou en lisant le mot oublié dans le petit panier de l’écureuil empaillé. Sans Boris, l’écureuil n’est plus qu’une relique inanimée.
L’histoire en elle-même et en filigrane l’exaltation de l’armée, du sacrifice pour la victoire et des lendemains qui chantent, donnent en revanche un ton un peu vieillot
jolan a écrit: Pareil pour l'aspect propagandiste du film, pour moi ça n'apparaît pas du tout, comme je l'ai écrit, si ce n'est un peu dans le discours final, mais c'est juste un discours d'optimisme et patriotique, rien de politiquement déshonorant et de lié à tel ou tel régime, c'est plutôt universel et humain, après une guerre.
lobo a écrit:Tu ne vois pas ça parce que tu le regardes avec les yeux d'aujourd'hui mais reportez vous à cette époque. Le film parle de la guerre et de l'après-guerre mais il date de 1957. Ce thème de la "paix" et de l'"amitié entre les peuples" était présent dans toutes les productions culturelles soviétiques de l'époque. C'était un thème obligé. Aujourd'hui les enjeux ont disparu et on ne perçoit peut-être plus ça que comme un discours humaniste et universaliste. Mais à l'époque c'était un thème de propagande : nous, nous sommes pour la paix et l'amitié entre les peuples, c'est l'Occident impérialiste qui nous oblige à fourbir les armes. Après j'ai du mal à mesurer jusqu'à quel point ce réalisateur y sacrifie...
La question que je me pose, sachant ça, c'est pourquoi en 1958 Cannes décide de donner la Palme à un film soviétique "humaniste".
Entendons-nous on peut voir ce film de façon purement esthétique, et en louer comme vous le faites, les prouesses de la réalisation (auxquelles je ne suis pas insensible). Mais on est en droit aussi de le regarder comme une production culturelle à replacer dans son époque. Ce que j'ai moi plutôt tendance à faire. Et ça influence l'appréciation que je peux avoir du film.
euh... si vous le dites a écrit: Mais ce thème que tu soulignes abondamment et dont tu fais l'élément principal de ta grille de lecture, ce n'est même pas le sujet du film !!!!
euh... si vous le dites a écrit:La question que je me pose, sachant ça, c'est pourquoi en 1958 Cannes décide de donner la Palme à un film soviétique "humaniste".
Et si c'était juste simplement parce que Quand passent les cigognes est avant tout une très belle histoire d'amour impossible racontée avec une fraicheur inédite dans le cinéma soviétique et portée par l'interprétation lumineuse de Tatiana Samoïlova.
euh... si vous le dites a écrit: Moi, je dirais au contraire que c'est justement cette remise en contexte, et dès lors la prise en compte des contraintes avec lesquelles Kalatozov a sans doute dû jouer, qui permet
lobo a écrit:il y a la guerre patriotique. Il n'est question que de ça...
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