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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Le ciné club

Messagede Le Complot » 13/05/2019 13:39

Message précédent :
Lobo, essaie de t'en sortir avec VLC.. ;) ;)
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 13/05/2019 13:52

euh... si vous le dites a écrit:
lobo a écrit:
euh... si vous le dites a écrit: Je ne comprends pas.
Le fichier que j'ai mis à disposition contient la vo avec les sous-titres en français.

C'est peut-être que je n'ai pas su le trouver. Pas grave. Merci encore.


Si je me souviens bien, tu avais déjà eu le problème avec Le fanfaron, non ?

Je ne mets à disposition des fichiers que si les sous-titres français sont inclus.
C'est un peu chiant de se rendre compte que le temps que j'ai passé pour permettre un visionnage dans de bonnes conditions ne sert à rien.

Hé m'engueule pas... La plupart du temps j'arrive à avoir les sous-titres mais pas là. Je l'ai regardé avec VLC. Il y avait la version russe et la version française, les sous-titres français étaient annoncés mais je ne les ai pas trouvés dans la liste des sous-titres. Je te dis c'est peut-être moi qui ne sait pas comment m'y prendre. Pas grave. Encore merci pour ton travail.
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Re: Le ciné club

Messagede Olaf Le Bou » 13/05/2019 14:03

lobo a écrit:
Olaf Le Bou a écrit:
lobo a écrit: vu au ciné (pas loin de chez toi d'ailleurs)


et où donc se situe cette oasis de culture qui m'est inconnue ??


Heu... pas très loin... dans le même département que la "verte campagne valenciennoise", disons... Au Majestic à Lille.


ah, ouiche, je connais, mais 140 bornes aller-retour, c'est pas ce que je qualifie de pas loin habituellement en matière de cinoche.
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux

En toutes choses, subordonner le désir de juger au devoir de comprendre.
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Re: Le ciné club

Messagede Le Complot » 13/05/2019 14:23

Olaf Le Bou a écrit:
lobo a écrit:
Olaf Le Bou a écrit:
lobo a écrit: vu au ciné (pas loin de chez toi d'ailleurs)


et où donc se situe cette oasis de culture qui m'est inconnue ??


Heu... pas très loin... dans le même département que la "verte campagne valenciennoise", disons... Au Majestic à Lille.


ah, ouiche, je connais, mais 140 bornes aller-retour, c'est pas ce que je qualifie de pas loin habituellement en matière de cinoche.

:daccord: ;)
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 13/05/2019 19:06

euh... si vous le dites a écrit:Je ne mets à disposition des fichiers que si les sous-titres français sont inclus.
C'est un peu chiant de se rendre compte que le temps que j'ai passé pour permettre un visionnage dans de bonnes conditions ne sert à rien.


Chez moi c'est parfait, merci pour le partage Euh...
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Re: Le ciné club

Messagede sergent latrique » 13/05/2019 22:53

Au début, j'ai eu le même problème, c'était diffusé en français avant que je ne change la piste audio - la 2 - sous VLC. Sur la télé je n'ai pas cette fonction.
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 13/05/2019 23:35

Quand passent les cigognes – Mikhaïl KALATOZOV – 1957

Bon alors là on revient à ce que j'appelle du cinéma pur : une oeuvre où l'outil cinématographique est utilisé pleinement. En cela on se rapproche du cinéma que j'affectionne tout particulièrement ( Tarkovski, Carax, qu'on retrouve par certains aspects ). Et donc, au-delà du propos du film et d'une narration habituelle, c'est avant tout une oeuvre ambitieuse sur le plan formel. C'est d'ailleurs en centrant mon analyse sur ce point qu'on retrouvera des éléments de l'histoire, qui est non pas secondaire, mais au minimum parallèle.
Dès le premier plan, il y a un mouvement de grue, assez timide, mais qui augure de tout ce que nous allons voir le long du métrage.
Puis il y a cette scène d'introduction, ensoleillée et joyeuse, sur le quai, avec les deux jeunes amants insouciants, Veronika (prénom qu'on retrouvera chez Kieslowski, un autre cinéaste parmi mes préférés) et Boris, encore dans une sorte d'enfance, qui se savent promis l'un à l'autre et qui jouent à s'aimer, à s'inventer une vie future. Peu après nous avons la même scène en miroir, avec exactement les mêmes plans qui se succèdent et les mêmes interactions entre les personnages, qui courent, se rattrapent et se parlent, mais tout a changé. Cette fois-ci la situation est grave - tout comme le temps qui est gris et pluvieux - avec Marc, le pianiste cousin de Boris, qui est amoureux de Veronika et est venue la prévenir que ce dernier ne viendrait pas, ce qui la rend grave et triste, d'autant qu'il la harcèle de ses avances déplacées. La guerre a été déclarée entre les deux séquences, et sur le dernier plan on voit les piliers disposés sur le quai. Là où il y avait de la gaieté il n'y a plus que de la pesanteur, là où il y avait de l'amour et de l'osmose il n'y a plus que du dédain et une incapacité à se retrouver sur le même plan, là où il y avait une petite musique guillerette il y a un morceau de piano lourd et torturé, qui symbolise l'amour torturé de Marc. Veronika est exclue, au second plan, seul compte pour lui son amour pour elle, en tant que muse, puisqu'il veut lui dédier l'oeuvre qu'il compose, et non elle-même.
Il y a aussi un plan très moderne et techniquement parfaitement réussi dans la cage d'escalier de l'immeuble de Veronika, que Boris monte avec empressement pour la rejoindre. En fait, tout le film est parfaitement maîtrisé sur le plan de la réalisation, des cadrages, de la photo (absolument parfaite), de la lumière, des mouvements de caméra (travellings, mouvements de grue), avec quelques plans séquences très novateurs pour l'époque et vraiment très aboutis : le plus réussi étant celui qui commence avec Veronika dans un bus, puis dans la foule et enfin en surplomb pour découvrir les chars dans la grande rue. On passera d'ailleurs souvent d'un plan rapproché ou même d'un gros plan à un plan large ou plan d'ensemble dans de nombreuses scènes (notamment le premier, quand elle rentre chez elle, qui commence par son visage, montre la pièce puis se recentre sur ses parents qui dorment) pour montrer l'intimité de leur histoire et l'humanité de chacun, plongés dans la grande Histoire de cette seconde guerre mondiale. Car l'insouciance est révolue (« Boris, c'est la guerre ! - Et alors ? »), l'enfance également, Boris doit partir à la guerre, et avant de quitter la ville il s'attend à ce que Veronika vienne lui faire ses adieux, on le voit derrière des grilles, comme emprisonné.
Commence alors la deuxième partie du film, où l'on suit en parallèle la destinée des deux amants séparés. Veronika est devenue sombre, vêtue de noir, le visage fermé, silencieuse, presque figée, comme sur ce plan où elle refuse de descendre se réfugier dans le métro après la mort de ses parents (rappel du son de l'horloge qu'on entendait quelques scènes plus tôt, et qui martèle encore ses secondes alors que la vie de ses parents s'est arrêtée), et elle semble inerte, comme morte. S'ensuit une scène très forte et violente où Marc se réfugie dans sa musique torturée pour couvrir le bruit des bombardements, et lorsque les vitres éclatent et que Veronika se réfugie dans ses bras, il est pris d'une irrépressible envie de la posséder. Elle se débat, cherche à fuir, le gifle, se défend, dehors le vent souffle et les bombes fusent, il y a de la fureur et des cris comme dans une chanson de Niagara.
Lors de la scène suivante, Marc apprend à la famille de Boris qui l'a accueillie, qu'il va épouser Veronika. Elle ferme les yeux en silence, apparemment résignée, on ne sait pour quelle raison, mais défaite, comme incapable de résister et de lutter contre cette décision qui la concerne, un gros plan sur elle et il me semble qu'on voit sa lèvre inférieure gonflée, l'aurait-il forcée, battue, violée ?
Une autre scène marquante : lorsque Boris est abattu dans une forêt de bouleaux sous la pluie grise et qu'il tombe dans la boue, il voit les arbres autour de lui redevenir blancs et ensoleillés, dans un dernier tourbillon de vie qui rappelle la montée des escaliers, et il s'imagine justement en train de monter jusque chez elle pour la retrouver, puis rêve de leur mariage heureux, avec sa douce aimée en robe blanche (elle l'évoquait au début), avant de rendre son dernier souffle.
Il y a ensuite la scène où Veronika s'enfuit de l'hôpital (« ces putes sont pires que les nazis, elles visent le coeur » ) qui est filmée de manière très moderne, avec des accélérés et des effets de montage très vifs, jusqu'à cette scène sur le pont de chemin de fer où elle sauve un petit garçon perdu prénommé Boris qu'elle va prendre en charge, et sans doute en amour...
Je retiens aussi le personnage de Fiodor, le père de Boris, médecin, qui amène beaucoup d'humanité et de valeurs, l'humour, l'amour des siens, la justice, l'aide des autres, la bonté, la vérité, le refus de la guerre.
Par contre, vers la fin, je n'ai pas compris pourquoi le jeune soldat musicien venu annoncer la mort de Boris à son père ne répondait pas qu'il venait de sa part lorsque Veronika le lui demande, c'est assez mal fichu comme scène.
Puis il y a cette scène final ou la douleur de Veronika est renforcée par la joie de la foule autour d'elle, scène en travelling qui répond à celle des adieux du début, et où Stépane prononce un discours optimiste, de renouveau et de reconstruction, qui évoque évidemment l'époque de l'après-guerre, principalement depuis l'arrivée de Krouchtchev au pouvoir, et donc ça fait un peu propagande, mais bon, c'est assez succinct et bref. Un final un brin lumineux, c'était assez attendu aussi.

Donc un film visuel, où la recherche esthétique sert l'histoire et la souligne de manière symbolique et fort habillement dans la mesure où cette réalisation est réussie. Un film qui m'a plu, au moins sur la qualité de la découverte. Certes l'histoire est assez simpliste et d'un mélodramatique assez habituel, mais l'ouvrage étant de belle facture, ça vaut bien la moyenne.
3/6
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 14/05/2019 01:49

Séance 1 : The Tarnished Angels (Sirk 1957) = 4.13
Séance 2 : Le Crime de monsieur Lange (Renoir 1936) = 3.6
Séance 3 : Il Sorpasso (Risi 1962) = 4.7
Séance 4 : Rendez-vous de Juillet (Becker 1949) = 2.33
Séance 5 : Vaghe Stelle dell Orsa... Sandra (Visconti 1965) = 3.81
Séance 6 : Kiss me Deadly (Aldrich 1955) = 3.8 (3.96 avec Pabelbaba, mais "vieille" vision, pas pour le Ciné-Club)
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Re: Le ciné club

Messagede Le Complot » 14/05/2019 05:43

Je commence à perdre le rythme, mais je me suis acheté une vie, là, en fait.. :D
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Re: Le ciné club

Messagede sergent latrique » 14/05/2019 10:30

Vu Les cigognes passer hier soir, en triangle, et moi en rond sur le canapé. Je vais essayer de pas faire pas trop long, et je lirai les autres critiques ensuite.
Globalement, le début du film m’a paru plutôt bien tourné et prometteur, une situation simple, un jeune couple en devenir comme en voit partout dans le monde , Boris et Véronika.
A ce propos, j’ai vu le début du film en doublé + sous-titrage avant de changer de piste. Les sous-titres doivent correspondre mieux au dialogues réels (j’ai réussi à chopper les quelques très rares mots de russe que je connaisse) et sont souvent décalés avec le doublage ce qui peut amener à des confusions, ceci juste pour dire qu’on ne comprend pas forcément le film de la même façon suivant le mode de visionnage.
Le monde extérieur, la famille, puis le pays, le monde, vont recadrer tous les espoirs et changer les destins idylliques vers un cauchemar, sentimental au départ, puis cauchemar tout court avec la guerre et la mort du héros, Boris.
Ce qui m’a séduit dans ce film, c’est la virtuosité de la caméra, pour les scènes de foule, les scènes de fuite dans les escaliers ou à la sortie de l’hôpital, la scène d’agonie etc… où il y a un travail de prise de vue et de montage très poussés. Ceci fait en contrepartie ressortir certaines scènes traitées de manière trop courtes ou simples (l’annonce du mariage par le cousin pianiste Marc).
Une scène très courte (trop courte) lors du défilé de char avant le départ pour la guerre m’a particulièrement impressionnée, foule énorme, intrusion de l’héroïne au milieu des chars qui déboulent à toute vitesse. Impressionnante par le traitement de l’image et les moyens humains et techniques mis en œuvre et les scènes dans les escaliers au début et pendant l'incendie.
Il y a une sorte de tourbillon permanent autour de Véronique, l’écureuil ; qui porte bien son surnom d’animal vif et curieux, avec une actrice totalement dans son rôle de jeune fille à la fois pure et d’une sensualité naïve qui va se « pervertir » en délaissant l’ami parti et comprendre son erreur en écoutant les mots durs des blessés dans l’hôpital tenu par le du père de Boris ou en lisant le mot oublié dans le petit panier de l’écureuil empaillé. Sans Boris, l’écureuil n’est plus qu’une relique inanimée.
L’histoire en elle-même et en filigrane l’exaltation de l’armée, du sacrifice pour la victoire et des lendemains qui chantent, donnent en revanche un ton un peu vieillot, tout auant que le sens de la chanson des cigognes doit faire référence à des notions de culture russe dont je n’ai pas connaissance pour le comprendre suffisamment.
Pour rester positif, je dirais que techniquement, ce film est séduisant, innovateur, avec des scènes marquantes évoquées plus haut (je n ‘ai pas cité celle du bombardement où Véronika gifle un nombre incalculable de fois Mark en lui criant Niet) mais je reste sur ma faim sur l’histoire en elle-même. Je trouve également les acteurs très bons (Véronika est délicieuse dans son rôle de jeune fille mutine et ensuite dans ses sentiments tourmentés)
Un film à voir, ne serait-ce que pour ses prouesses techniques.
Ma note que j’ai revu à la hausse après avoir écrit ma critique 4/6
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 15/05/2019 11:20

jolan a écrit:Quand passent les cigognes – Mikhaïl KALATOZOV – 1957

Bon alors là on revient à ce que j'appelle du cinéma pur : une oeuvre où l'outil cinématographique est utilisé pleinement. En cela on se rapproche du cinéma que j'affectionne tout particulièrement ( Tarkovski, Carax, qu'on retrouve par certains aspects ). Et donc, au-delà du propos du film et d'une narration habituelle, c'est avant tout une oeuvre ambitieuse sur le plan formel. C'est d'ailleurs en centrant mon analyse sur ce point qu'on retrouvera des éléments de l'histoire, qui est non pas secondaire, mais au minimum parallèle.
Dès le premier plan, il y a un mouvement de grue, assez timide, mais qui augure de tout ce que nous allons voir le long du métrage.
Puis il y a cette scène d'introduction, ensoleillée et joyeuse, sur le quai, avec les deux jeunes amants insouciants, Veronika (prénom qu'on retrouvera chez Kieslowski, un autre cinéaste parmi mes préférés) et Boris, encore dans une sorte d'enfance, qui se savent promis l'un à l'autre et qui jouent à s'aimer, à s'inventer une vie future. Peu après nous avons la même scène en miroir, avec exactement les mêmes plans qui se succèdent et les mêmes interactions entre les personnages, qui courent, se rattrapent et se parlent, mais tout a changé. Cette fois-ci la situation est grave - tout comme le temps qui est gris et pluvieux - avec Marc, le pianiste cousin de Boris, qui est amoureux de Veronika et est venue la prévenir que ce dernier ne viendrait pas, ce qui la rend grave et triste, d'autant qu'il la harcèle de ses avances déplacées. La guerre a été déclarée entre les deux séquences, et sur le dernier plan on voit les piliers disposés sur le quai. Là où il y avait de la gaieté il n'y a plus que de la pesanteur, là où il y avait de l'amour et de l'osmose il n'y a plus que du dédain et une incapacité à se retrouver sur le même plan, là où il y avait une petite musique guillerette il y a un morceau de piano lourd et torturé, qui symbolise l'amour torturé de Marc. Veronika est exclue, au second plan, seul compte pour lui son amour pour elle, en tant que muse, puisqu'il veut lui dédier l'oeuvre qu'il compose, et non elle-même.
Il y a aussi un plan très moderne et techniquement parfaitement réussi dans la cage d'escalier de l'immeuble de Veronika, que Boris monte avec empressement pour la rejoindre. En fait, tout le film est parfaitement maîtrisé sur le plan de la réalisation, des cadrages, de la photo (absolument parfaite), de la lumière, des mouvements de caméra (travellings, mouvements de grue), avec quelques plans séquences très novateurs pour l'époque et vraiment très aboutis : le plus réussi étant celui qui commence avec Veronika dans un bus, puis dans la foule et enfin en surplomb pour découvrir les chars dans la grande rue. On passera d'ailleurs souvent d'un plan rapproché ou même d'un gros plan à un plan large ou plan d'ensemble dans de nombreuses scènes (notamment le premier, quand elle rentre chez elle, qui commence par son visage, montre la pièce puis se recentre sur ses parents qui dorment) pour montrer l'intimité de leur histoire et l'humanité de chacun, plongés dans la grande Histoire de cette seconde guerre mondiale. Car l'insouciance est révolue (« Boris, c'est la guerre ! - Et alors ? »), l'enfance également, Boris doit partir à la guerre, et avant de quitter la ville il s'attend à ce que Veronika vienne lui faire ses adieux, on le voit derrière des grilles, comme emprisonné.
Commence alors la deuxième partie du film, où l'on suit en parallèle la destinée des deux amants séparés. Veronika est devenue sombre, vêtue de noir, le visage fermé, silencieuse, presque figée, comme sur ce plan où elle refuse de descendre se réfugier dans le métro après la mort de ses parents (rappel du son de l'horloge qu'on entendait quelques scènes plus tôt, et qui martèle encore ses secondes alors que la vie de ses parents s'est arrêtée), et elle semble inerte, comme morte. S'ensuit une scène très forte et violente où Marc se réfugie dans sa musique torturée pour couvrir le bruit des bombardements, et lorsque les vitres éclatent et que Veronika se réfugie dans ses bras, il est pris d'une irrépressible envie de la posséder. Elle se débat, cherche à fuir, le gifle, se défend, dehors le vent souffle et les bombes fusent, il y a de la fureur et des cris comme dans une chanson de Niagara.
Lors de la scène suivante, Marc apprend à la famille de Boris qui l'a accueillie, qu'il va épouser Veronika. Elle ferme les yeux en silence, apparemment résignée, on ne sait pour quelle raison, mais défaite, comme incapable de résister et de lutter contre cette décision qui la concerne, un gros plan sur elle et il me semble qu'on voit sa lèvre inférieure gonflée, l'aurait-il forcée, battue, violée ?
Une autre scène marquante : lorsque Boris est abattu dans une forêt de bouleaux sous la pluie grise et qu'il tombe dans la boue, il voit les arbres autour de lui redevenir blancs et ensoleillés, dans un dernier tourbillon de vie qui rappelle la montée des escaliers, et il s'imagine justement en train de monter jusque chez elle pour la retrouver, puis rêve de leur mariage heureux, avec sa douce aimée en robe blanche (elle l'évoquait au début), avant de rendre son dernier souffle.
Il y a ensuite la scène où Veronika s'enfuit de l'hôpital (« ces putes sont pires que les nazis, elles visent le coeur » ) qui est filmée de manière très moderne, avec des accélérés et des effets de montage très vifs, jusqu'à cette scène sur le pont de chemin de fer où elle sauve un petit garçon perdu prénommé Boris qu'elle va prendre en charge, et sans doute en amour...
Je retiens aussi le personnage de Fiodor, le père de Boris, médecin, qui amène beaucoup d'humanité et de valeurs, l'humour, l'amour des siens, la justice, l'aide des autres, la bonté, la vérité, le refus de la guerre.
Par contre, vers la fin, je n'ai pas compris pourquoi le jeune soldat musicien venu annoncer la mort de Boris à son père ne répondait pas qu'il venait de sa part lorsque Veronika le lui demande, c'est assez mal fichu comme scène.
Puis il y a cette scène final ou la douleur de Veronika est renforcée par la joie de la foule autour d'elle, scène en travelling qui répond à celle des adieux du début, et où Stépane prononce un discours optimiste, de renouveau et de reconstruction, qui évoque évidemment l'époque de l'après-guerre, principalement depuis l'arrivée de Krouchtchev au pouvoir, et donc ça fait un peu propagande, mais bon, c'est assez succinct et bref. Un final un brin lumineux, c'était assez attendu aussi.

Donc un film visuel, où la recherche esthétique sert l'histoire et la souligne de manière symbolique et fort habillement dans la mesure où cette réalisation est réussie. Un film qui m'a plu, au moins sur la qualité de la découverte. Certes l'histoire est assez simpliste et d'un mélodramatique assez habituel, mais l'ouvrage étant de belle facture, ça vaut bien la moyenne.
3/6


Je souscris entièrement à cette très belle analyse.
Je pourrais ajouter l'impression que m'ont laissée certains autres plans ou séquences magnifiquement exécutées mais ça n'y changerait pas grand chose.
La seule différence, et elle est de taille, c'est que le brio technique, jamais gratuit mais toujours au service du propos et au plus près des états émotionnels des personnages, m'emporte sans doute beaucoup plus dans l'émotion. Ben oui, je suis fan de mélo, y a rien à faire.
Donc, ma note sera de 5.5/6 pour ce film que je considère personnellement comme un chef d'œuvre.

PS : je n'ai absolument pas compris la vision qu'a lobo de ce film. :D
Dernière édition par euh... si vous le dites le 15/05/2019 11:47, édité 1 fois.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 15/05/2019 11:47

sergent latrique a écrit:où il y a un travail de prise de vue et de montage très poussés. Ceci fait en contrepartie ressortir certaines scènes traitées de manière trop courtes ou simples (l’annonce du mariage par le cousin pianiste Marc).


Pendant tout le film, la caméra épouse les états émotionnels des personnages.
Pour cette scène d'annonce, il est tout à fait logique que Kalatozov nous envoie un plan fixe avec une composition et un éclairage qui rendent la scène extrêmement pesante.
Le gros plan final qui montre Veronika avec la lèvre gonflée clôt parfaitement la séquence.


Il y a une sorte de tourbillon permanent autour de Véronique, l’écureuil ; qui porte bien son surnom d’animal vif et curieux, avec une actrice totalement dans son rôle de jeune fille à la fois pure et d’une sensualité naïve qui va se « pervertir » en délaissant l’ami parti et comprendre son erreur en écoutant les mots durs des blessés dans l’hôpital tenu par le du père de Boris ou en lisant le mot oublié dans le petit panier de l’écureuil empaillé. Sans Boris, l’écureuil n’est plus qu’une relique inanimée.


Je n'ai pas du tout cette interprétation.
Elle n'a jamais délaissé Boris.
Elle ne s'est jamais pervertie.
Les claques à Mark, assorties de Niet à répétition et plus loin le gros plan sur la lèvre gonflée font plus qu'insinuer qu'il s'agit d'un mariage forcé après un viol.
Dans l'hôpital, ce qu'elle comprend, ce n'est pas sa prétendue erreur. Elle comprend l'image horrible à laquelle sa situation renvoie et la position morale intenable dans laquelle elle se trouve face à ces blessés qui souffrent.
Et la scène qui suit est juste sublime. Elle est clairement sauvée du suicide via le sauvetage d'un enfant.
"Sans Boris, l'écureuil n'est plus qu'une relique inanimée" : non, sans Boris, l'écureuil peut se transformer en cadeau pour l'autre Boris, l'enfant recueilli. Il acquiert au contraire une nouvelle vie.
On retrouve d'ailleurs une symbolique très proche à l'extrême fin du film au moment où un personnage porte un bébé à bout de bras pendant l'hommage aux soldats qui ne sont pas revenus.


L’histoire en elle-même et en filigrane l’exaltation de l’armée, du sacrifice pour la victoire et des lendemains qui chantent, donnent en revanche un ton un peu vieillot


De nouveau, je n'ai pas vu cela dans ce film. Ou en tout cas certainement pas comme un élément structurant du film.
Seul le discours de Stepan à la fin du film peut y renvoyer. Mais on sent bien qu'il est plaqué par nécessité (malgré l'ouverture du régime de Khrouchtchev, Kalatozov doit sans doute se conformer à certains passages obligés).
La guerre dans ce film, c'est de la boue, des soldats qui font ce qu'ils peuvent et des blessés qui souffrent abominablement.
Mais ce que montre le film c'est que, malgré cela, on est bien obligé de la faire.
On est assez loin de la mise en avant de valeurs exaltantes ou de la propagande aveugle pour le généreux sacrifice.
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Re: Le ciné club

Messagede Le Complot » 15/05/2019 16:29

Euuh, à vous lire... C'est splendide, disons que je vais m'éclipser bientôt... :love:

Je me dois d'être clair... :|

Je suis un privilégié, mais j'en veux un peu plus, quoi.. :) :) :)
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 15/05/2019 18:27

Tout à fait d'accord avec EUH, elle ne comprend pas son erreur après la scène de l'hôpital, elle n'a jamais oublié Boris et souffre de ce mariage idiot et de l'image qu'elle renvoie, mais elle n'a jamais trahi son amour.
Pareil pour l'aspect propagandiste du film, pour moi ça n'apparaît pas du tout, comme je l'ai écrit, si ce n'est un peu dans le discours final, mais c'est juste un discours d'optimisme et patriotique, rien de politiquement déshonorant et de lié à tel ou tel régime, c'est plutôt universel et humain, après une guerre.

Donc bien d'accord avec le ressenti global de EUH (également sur le fait que la réalisation ne pénalise jamais le propos, mais le sert)

Par contre Complot, tu dis être clair, mais je ne pige qued' 8-)
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Re: Le ciné club

Messagede Le Complot » 15/05/2019 18:54

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Le Complot
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 15/05/2019 23:04

jolan a écrit: Pareil pour l'aspect propagandiste du film, pour moi ça n'apparaît pas du tout, comme je l'ai écrit, si ce n'est un peu dans le discours final, mais c'est juste un discours d'optimisme et patriotique, rien de politiquement déshonorant et de lié à tel ou tel régime, c'est plutôt universel et humain, après une guerre.

Tu ne vois pas ça parce que tu le regardes avec les yeux d'aujourd'hui mais reportez vous à cette époque. Le film parle de la guerre et de l'après-guerre mais il date de 1957. Ce thème de la "paix" et de l'"amitié entre les peuples" était présent dans toutes les productions culturelles soviétiques de l'époque. C'était un thème obligé. Aujourd'hui les enjeux ont disparu et on ne perçoit peut-être plus ça que comme un discours humaniste et universaliste. Mais à l'époque c'était un thème de propagande : nous, nous sommes pour la paix et l'amitié entre les peuples, c'est l'Occident impérialiste qui nous oblige à fourbir les armes. Après j'ai du mal à mesurer jusqu'à quel point ce réalisateur y sacrifie...
La question que je me pose, sachant ça, c'est pourquoi en 1958 Cannes décide de donner la Palme à un film soviétique "humaniste". Il y a sans doute un effet volonté de dégel géopolitique (les choses vont se réchauffer peu de temps après).
Entendons-nous on peut voir ce film de façon purement esthétique, et en louer comme vous le faites, les prouesses de la réalisation (auxquelles je ne suis pas insensible). Mais on est en droit aussi de le regarder comme une production culturelle à replacer dans son époque. Ce que j'ai moi plutôt tendance à faire. Et ça influence l'appréciation que je peux avoir du film.
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 15/05/2019 23:45

lobo a écrit:Tu ne vois pas ça parce que tu le regardes avec les yeux d'aujourd'hui mais reportez vous à cette époque. Le film parle de la guerre et de l'après-guerre mais il date de 1957. Ce thème de la "paix" et de l'"amitié entre les peuples" était présent dans toutes les productions culturelles soviétiques de l'époque. C'était un thème obligé. Aujourd'hui les enjeux ont disparu et on ne perçoit peut-être plus ça que comme un discours humaniste et universaliste. Mais à l'époque c'était un thème de propagande : nous, nous sommes pour la paix et l'amitié entre les peuples, c'est l'Occident impérialiste qui nous oblige à fourbir les armes. Après j'ai du mal à mesurer jusqu'à quel point ce réalisateur y sacrifie...


Mais ce thème que tu soulignes abondamment et dont tu fais l'élément principal de ta grille de lecture, ce n'est même pas le sujet du film !!!!

La question que je me pose, sachant ça, c'est pourquoi en 1958 Cannes décide de donner la Palme à un film soviétique "humaniste".


Et si c'était juste simplement parce que Quand passent les cigognes est avant tout une très belle histoire d'amour impossible racontée avec une fraicheur inédite dans le cinéma soviétique et portée par l'interprétation lumineuse de Tatiana Samoïlova.
Et que le final plaqué que tu fustiges ne parvient pas à ternir cette belle et tragique histoire.

Tiens sinon, je vois dans wikipedia que le film s'est classé 3ème au box-office français en 1958 avec plus de 5 millions d'entrées.
Quand même, hein...
Et derrière un film qui pour le coup, lui, est un vrai film de propagande, Les dix commandements de Cecil B. De Mille.


Entendons-nous on peut voir ce film de façon purement esthétique, et en louer comme vous le faites, les prouesses de la réalisation (auxquelles je ne suis pas insensible). Mais on est en droit aussi de le regarder comme une production culturelle à replacer dans son époque. Ce que j'ai moi plutôt tendance à faire. Et ça influence l'appréciation que je peux avoir du film.


Moi, je dirais au contraire que c'est justement cette remise en contexte, et dès lors la prise en compte des contraintes avec lesquelles Kalatozov a sans doute dû jouer, qui permet d'autant plus de ne considérer l'éventuel aspect propagandiste du film que comme une excroissance qui au final n'a guère d'importance.

Pour revenir aux prouesses de la réalisation, je ne les loue pas pour elles-mêmes (je ne vois nullement le film de façon purement esthétique) mais pour leur manière d'accompagner et de sublimer les états émotionnels des personnages.
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 16/05/2019 00:25

euh... si vous le dites a écrit: Mais ce thème que tu soulignes abondamment et dont tu fais l'élément principal de ta grille de lecture, ce n'est même pas le sujet du film !!!!

Ah, tout de même, derrière l'histoire d'amour qui te plait tant (et qui, moi, me laisse indifférent), il y a la guerre patriotique. Il n'est question que de ça...
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 16/05/2019 00:29

euh... si vous le dites a écrit:
La question que je me pose, sachant ça, c'est pourquoi en 1958 Cannes décide de donner la Palme à un film soviétique "humaniste".

Et si c'était juste simplement parce que Quand passent les cigognes est avant tout une très belle histoire d'amour impossible racontée avec une fraicheur inédite dans le cinéma soviétique et portée par l'interprétation lumineuse de Tatiana Samoïlova.

Tu sais bien que la distribution des prix ça n'est jamais aussi simple.
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 16/05/2019 00:33

euh... si vous le dites a écrit: Moi, je dirais au contraire que c'est justement cette remise en contexte, et dès lors la prise en compte des contraintes avec lesquelles Kalatozov a sans doute dû jouer, qui permet

... de mieux apprécier le film, ça je veux bien l'entendre.
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 16/05/2019 00:38

lobo a écrit:il y a la guerre patriotique. Il n'est question que de ça...


Mais non.
Le patriotisme est même moqué de manière ironique au détour d'une scène avec deux collègues de Veronika à propos de leur capacité à produire pour l'effort de guerre.
Ce que montre le film, c'est juste que quand la guerre est là, il faut la faire, même si c'est pas beau du tout.
Tout ce que l'on voit de la guerre, c'est de la boue et de la souffrance. Les morts n'ont rien d'héroïque : les parents de Veronika qui n'ont pas pris la peine de se protéger, Boris qui se croit en sécurité dans les arbres et qui se prend bêtement une balle.
Et le personnage du père de Boris, qui est le compas moral du film, n'est pas du tout dans l'exaltation de la guerre patriotique. Il porte au contraire un regard distancié et humain sur le conflit.
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