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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Le ciné club

Messagede jolan » 06/05/2019 21:41

Message précédent :
Mon coeur d'artichaut a dû rester froid devant ce spectacle, hélas... ;)

Bon tu viens jouer avec nous Pabelle ?
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Re: Le ciné club

Messagede pabelbaba » 06/05/2019 21:41

Sinon je viens de retrouver ma critique d'En Quatrième Vitesse, je vous la poste, mais en fait je n'ai plus trop de souvenirs du film. [old]

[Révéler] Spoiler:
En Quatrième Vitesse aka Kiss Me Deadly de Robert Aldrich - 1955

Avec cette adaptation d'un bouquin de Spillane mettant en scène le célèbre détective privé Mike Hammer, Aldrich dynamite le film noir. On a un peu l'impression de se retrouver devant une version sous stéroïde (enfin pour l'époque), du Grand Sommeil. A un détail prêt, on n'a pas besoin de voir le film 5 fois pour en comprendre tous les tenants et aboutissants... Avec un personnage principal cynique, bagarreur, charmeur mais surtout sacrément égoïste, les interrogatoires et les morts se succèdent.

Les nombreuses séquences ne sont malheureusement pas toutes d'égale valeur, pas mal d'entrevues n'ont pas plus d'intérêt que d'informer le spectateur sur l'avancée de l'enquête menée par Hammer. Le charisme de l'acteur y est peut être un peu pour quelque chose (c'est pas Bogart, quoi). En revanche Aldrich tente des trucs assez sympas comme la scène dans l'escalier, le réveil après l'accident, la fin, ou même les bagarres, avec des plans tordus ou un montage fullerien pas désagréable. Ca participe de l'ambiance presque surnaturelle et flippante de l'histoire, qui tient plutôt bien la route du côté thriller.

Le dénouement est un peu énorme, mais finalement ça colle avec le côté presque over-the-top du reste. Et puis de toute façon la Corvette d'Hammer fait oublier les quelques petits défauts qui traînent ça ou là. (c'est autre chose que les caisses toutes moches de Drive!)

8/10
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: Le ciné club

Messagede Le Complot » 06/05/2019 21:42

jolan a écrit:Mon coeur d'artichaut a dû rester froid devant ce spectacle, hélas... ;)

Bon tu viens jouer avec nous Pabelle ?

Non. :-D
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Re: Le ciné club

Messagede Le Complot » 06/05/2019 21:42

EN plus il me poutre... :D :D :D
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 06/05/2019 21:49

Ah voila, faut aimer les mocassins noirs, les vieilles bagnoles, les filles moches et les vieux polos Lacoste pour apprécier ce film... je me disais bien que j'avais loupé un truc mais ça ne venait pas de moi... :lol:
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Re: Le ciné club

Messagede pabelbaba » 06/05/2019 21:51

Faudrait vraiment que je le revois, parce qu'en y repensant, j'ai vu le Grand Sommeil il y a bien plus longtemps, et lui, je m'en souviens. :geek:
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 06/05/2019 21:52

C'est l'occasion qui fait le fanfaron ;)
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 06/05/2019 21:54

Je ne reverrai le film que demain soir mais un petit indice teaser sur mon avis à venir dans la foulée : je préfère Kiss me Deadly au Faucon maltais. ;)
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 06/05/2019 22:38

jolan a écrit:Kiss me deadly (En quatrième vitesse) – Robert ALDRICH – 1955
Bon eh bien je n'irai pas par quatre chemins, j'ai trouvé ce petit film de seconde zone (au titre français idiot) très mauvais

Je me demande si je vis sur le même planète que toi... Faut partager un minimum de goût en commun pour participer à ce genre de club, sinon, on se sent blessé par la violence des critiques. Après ce que tu as dit sur Visconti, maintenant une critique méchante de Kiss me deadly, pour moi, ça fait trop... Sans moi, pour le suite. Je n'ai pas le cuir assez dur.
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 06/05/2019 22:44

Arf, bah faut pas le prendre comme ça.

Désolé si je t'ai blessé, c'est juste un avis sur un film...

En plus comme je suis très sévère faut pas écouter ce que je dis, tu vois bien que je suis le seul à ne pas avoir aimé
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 06/05/2019 23:12

lobo a écrit:
jolan a écrit:Kiss me deadly (En quatrième vitesse) – Robert ALDRICH – 1955
Bon eh bien je n'irai pas par quatre chemins, j'ai trouvé ce petit film de seconde zone (au titre français idiot) très mauvais

Je me demande si je vis sur le même planète que toi... Faut partager un minimum de goût en commun pour participer à ce genre de club, sinon, on se sent blessé par la violence des critiques. Après ce que tu as dit sur Visconti, maintenant une critique méchante de Kiss me deadly, pour moi, ça fait trop... Sans moi, pour le suite. Je n'ai pas le cuir assez dur.


Ah non, ce serait trop con. :nononon:
Je refuse catégoriquement que tu nous laisse tomber. ;)

Je comprends que l'on se trouve atteint face à une critique négative d'un film de chevet, que tu as sans doute ajouté à la liste justement pour partager ta passion pour ce film et recevoir nos avis en espérant évidemment qu'ils soient positifs.
Mais bon, voilà, il y a aura d'autres films, d'autres avis, d'autres discussions.
Ici, l'avis est tellement négatif qu'il laisse sans doute peu de place à la discussion mais il me semble que le Visconti a donné lieu à des échanges de points de vue certes différents mais très riches.
Ceci dit, je ne vois pas bien non plus l'intérêt de démolir à ce point un film comme Kiss me Deadly, même si on n'a vraiment pas aimé.
Mais bon, chacun regarde et critique les films avec sa sensibilité et c'est la diversité des approches et des points de vues qui fait l'intérêt de ce petit club qui m'est en quelques semaines devenu très cher.
Donc, tu restes. :D

Et puis, dis-toi que, toi, tu as apprécié le Visconti et le Aldrich et que tu as passé deux super moments de cinéma pendant que jolan se faisait chier comme un rat mort.
Alors au final, qui c'est qui est gagnant dans l'histoire? :D
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 06/05/2019 23:28

C'est bien pour cela que je conseillais au départ de proposer des films qu'on n'avait pas vus et qu'on voulait découvrir.

Et loin de moi l'intention de démolir tel ou tel film, je m'efforce de rester critique et impartial face à chaque nouveau film, c'est tout.

Bah oui Lobo, faut pas t'en aller pour ça (si tu veux tu peux démolir mes films préférés pour te venger ;) )
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Re: Le ciné club

Messagede sergent latrique » 07/05/2019 09:54

lobo a écrit:
jolan a écrit:Kiss me deadly (En quatrième vitesse) – Robert ALDRICH – 1955
Bon eh bien je n'irai pas par quatre chemins, j'ai trouvé ce petit film de seconde zone (au titre français idiot) très mauvais

Je me demande si je vis sur le même planète que toi... Faut partager un minimum de goût en commun pour participer à ce genre de club, sinon, on se sent blessé par la violence des critiques. Après ce que tu as dit sur Visconti, maintenant une critique méchante de Kiss me deadly, pour moi, ça fait trop... Sans moi, pour le suite. Je n'ai pas le cuir assez dur.


ah non ah non ah non :nononon: c'est pas du jeu.

Je viens de lire la critique de Jolan et je me suis dit : de deux choses l'une, ou il a mangé une fondue au chester avant de voir le film, ou il a regardé une version pirate doublée en hindi et sous titrée en javanais, c'est pas possible autrement, parce qu'on a pas vu le même film. Ou alors... c'était peut-être la journée mondiale des schtroumpfs grognons.
C'est tout (et puis sa note toute pourrie compte pas plus que celle des autres :diable: )

voilà, voilà, on vas pas se fâcher pour si peu
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 07/05/2019 11:56

OK. Mais si quelqu'un tient à un film, essayons de ne pas le ou la blesser. Car comme disait La Rochefoucauld : "notre amour-propre souffre plus impatiemment la condamnation de nos goûts que de nos opinions". Il y a toujours moyen d'euphémiser. Le titre du topic le dit : nous sommes dans un club, pas dans un saloon...
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Re: Le ciné club

Messagede Le Complot » 07/05/2019 20:24

lobo a écrit:OK. Mais si quelqu'un tient à un film, essayons de ne pas le ou la blesser. Car comme disait La Rochefoucauld : "notre amour-propre souffre plus impatiemment la condamnation de nos goûts que de nos opinions". Il y a toujours moyen d'euphémiser. Le titre du topic le dit : nous sommes dans un club, pas dans un saloon...

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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 08/05/2019 14:41

Kiss me Deadly de Robert Aldrich

J'ai vu ce film comme un gigantesque exercice de déconstruction de la part d'un cinéaste qui rue dans les brancards.
Manifestement, Aldrich déteste son personnage principal (il n'hésitait d'ailleurs pas à traiter de fasciste la version papier de Mike Hammer) et se contrefout de son histoire (qui n'est qu'un argument prétexte pour montrer une Amérique déshumanisée).
Alors oui, les dialogues sont pauvres, le jeu des acteurs est limité et ils sont plutôt moches mais ça fait partie de l'exercice. Tout comme l'énergie brute qui se dégage du film. Y a un côté à l'arrache, advienne que pourra, presque nihiliste, que j'aime beaucoup dans ce film. C'est pas propre, c'est pas léché, c'est brut de décoffrage, mais c'est justement ça qui en fait l'intérêt.
Kiss me Deadly apparait vraiment un film charnière entre le fatalisme des films noirs d'après guerre à l'esthétique héritée de l'expressionnisme allemand et une vision qui annonce clairement la modernité des années 60.
Au rencard papy Bogart.
Ceci dit, au-delà de l'indéniable importance historique du film, ce n'est pas le film d'Aldrich de cette époque que je préfère.
J'ai un gros faible pour Attack!, le film de guerre qu'il réalisa l'année suivante et qui le brouilla avec les studios hollywoodiens pendant de nombreuses années.

4/6
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Re: Le ciné club

Messagede Olaf Le Bou » 08/05/2019 20:30

Kiss me Deadly aussi :

comme d'hab, j'ai maté le film sans lire vos retours pour ne pas me spolier ni avoir d'idée préconçue. Et pour moi le film ne mérite ni la charge de Jolan ni les applaudissements de Latrique, et c'est Euh qui exprime le mieux mon ressenti.

C'est effectivement très loin du film Noir classique et préfigure le cinéma désenchanté des années 60 alignant les anti-héros et prompt au nihilisme. Bon, c'est un peu dommage de pousser le nihilisme jusqu'à refuser un scénario qui tienne la route ou des personnages aux actions cohérentes. Ces deux points étant mis au rencart, le film se concentre sur le rythme (vraiment excellent, le montage et les prises de vue favorisent le dynamisme tout du long) et sur une vision sombre et désabusée de l'Amérique et des relations humaines. Pas grand monde à sauver dans les protagonistes, ils sont presque tous égoïstes, violents, veules, sans scrupule... à commencer par Mike Hammer, qui ne suscite aucune sympathie, et dont on peine à comprendre l'engouement auprès de la gent féminine (surréaliste scène avec Marion Carr, la sœur du chef mafieux).

Un truc marquant c'est la manière de rappeler à quel point les US sont une terre d'immigration, rarement film de cette époque n'aura autant fait entendre d'accents si marqués (allemand, grec, italien...) chez autant d'acteurs. Je suppose que c'est une volonté du réalisateur tellement c'est frappant. Peut-être une manière de répondre au McCarthysme enclin à suspecter les estrangers et émigrés récents d'antipatriotisme. Notons au passage que Mike a ses habitudes dans une boite afro-américaine, il est tellement loin des conventions sociales qu'il ne prend même pas la peine d'être raciste, une manière de plus de le rendre antipathique pour le spectateur de l'époque.

au final je suis donc assez partagé, cette course échevelée au MacGuffin mortel (avec la métaphore appuyée de la boite de Pandore nucléaire) semble un peu improvisée mais reste tendue vers sa conclusion, et offre un regard noir novateur sur la société ; mais le casting est faible, les motivations des personnages sont souvent obscures, l'histoire ne tient guère debout, tout ça ne suffit pas pour en faire un grand film à mes yeux.

3,5/6.
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux

En toutes choses, subordonner le désir de juger au devoir de comprendre.
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 08/05/2019 21:29

D'un point de vue purement cinématographique, je suis assez d'accord avec Olaf et euh... mais ce n'est pas ça qui me fascine dans ce film. J'aime sa photo, ses voitures, ses polos Lacoste, et l'image qu'il donne de Los Angeles. Mais ce qui me fascine littéralement c'est qu'il met en scène, pour moi de façon inégalée, la Grande Peur nucléaire des années 1950. Cette Grande Peur que l'on voit dans toute la SF de cette époque (cf. le livre de David Seed, American Science Fiction and the Cold War), dans des documents de propagande comme Duck and Cover, dans beaucoup des comics (à mes yeux une des plus grandes périodes, celle juste avant le Comics Code)... Et que cette Grande Peur nucléaire que j'associe à la tonalité d'ensemble de l'esthétique pop des années 1950 provoque chez moi un effet de sublime (au sens de Burke ou de Kant pour celles et ceux qui ont un peu de lettres). Il y a un sublime nucléaire comme il y avait à l'époque de Burke un sublime des à-pics vertigineux ou des ponts du Diable. Or pour moi Kiss me deadly est un peu le point d'orgue de ce mouvement dramatique-esthétique du début de la guerre froide...
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Re: Le ciné club

Messagede Le Complot » 08/05/2019 22:04

lobo a écrit:D'un point de vue purement cinématographique, je suis assez d'accord avec Olaf et euh... mais ce n'est pas ça qui me fascine dans ce film. J'aime sa photo, ses voitures, ses polos Lacoste, et l'image qu'il donne de Los Angeles. Mais ce qui me fascine littéralement c'est qu'il met en scène, pour moi de façon inégalée, la Grande Peur nucléaire des années 1950. Cette Grande Peur que l'on voit dans toute la SF de cette époque (cf. le livre de David Seed, American Science Fiction and the Cold War), dans des documents de propagande comme Duck and Cover, dans beaucoup des comics (à mes yeux une des plus grandes périodes, celle juste avant le Comics Code)... Et que cette Grande Peur nucléaire que j'associe à la tonalité d'ensemble de l'esthétique pop des années 1950 provoque chez moi un effet de sublime (au sens de Burke ou de Kant pour celles et ceux qui ont un peu de lettres). Il y a un sublime nucléaire comme il y avait à l'époque de Burke un sublime des à-pics vertigineux ou des ponts du Diable. Or pour moi Kiss me deadly est un peu le point d'orgue de ce mouvement dramatique-esthétique du début de la guerre froide...

Putain, Lobo ! [:lega]

Il serait peut-être temps que je le visionne. :-D
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 08/05/2019 22:05

Je ne connaissais pas Edmund Burke mais après quelques petites recherches Google sur son ouvrage Recherches philosophiques sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, je comprends mieux ce que tu as cherché à exprimer à propos du Visconti et de Kiss me Deadly.
Et ça me donne bien envie de me procurer cet essai et de le lire rapidement.
C'est vraiment le genre de truc qui me semble formaliser des réflexions que je me fais de manière disparate et sans doute fragmentaires à propos de mes goûts et inclinations artistiques.
Merci pour la référence.
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 08/05/2019 22:21

euh... si vous le dites a écrit:Je ne connaissais pas Edmund Burke mais après quelques petites recherches Google sur son ouvrage Recherches philosophiques sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, je comprends mieux ce que tu as cherché à exprimer à propos du Visconti et de Kiss me Deadly.
Et ça me donne bien envie de me procurer cet essai et de le lire rapidement.

euh... c'est un livre de philosophie qui a bientôt 300 ans... Moi je l'aime beaucoup mais surtout comme document historique (à mettre en regard avec la vogue des gothic novels, origine lointaine des romans d'horreur). Il n'empêche qu'il a inventé cette notion se sublime qui peut encore être utilisée pour désigner ces émotions esthétiques que procure la proximité prudente (at a certain distance it's properly delightful :-D dit-il à un moment si je me rappelle bien) au vraiment terrible...
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