Oui, les avis tranchés peuvent heurter, je ressens la même chose euh..
Cependant, c'est un peu la règle du jeu à condition de rester dans le dialogue.
Franchement, je le dis comme je le pense, ça me fait iech de voir "euh" se barrer du club, oui. Le but n'est pas de se retrouver à 2 ou trois dans le club mais d'ouvrir aux avis et aux courants divers et de regarder des films.
Bon, ma chronique que vous ne lirez pas pour ne pas vous divulgâcher l'histoire.
Two weeks in another town (1962) V.Minelli
Vu le film ce week-end dans le train, sauf les dernières minutes que j'ai du regardé en arrivant à la maison.
L'histoire d'un ancienne star d'Hollywood, Jack Andrus, interprétée par Kirk Douglas, en maison de repos depuis quelques années après une période de dérive orageuse (un cocktail alcool, dépression, divorce, castagne avec son producteur....)
Un télégramme d'un ancien metteur en scène (Kruger joué par E.G Robinson avec qui il s'est bien frité et qui est aussi une gloire dépassée) le fait revenir pour quelques jours à Rome, à Cinecitta, la nouvelle Mecque du cinéma de studio en ce début des années 60 pour une sorte de renaissance. Le monde du cinéma, le monde tout court a changé et le choc sera rude car il devra affronter ses souvenirs, ses ennemis, son ex, Carlotta (Cyd Charisse) et en premier lieu Kruger.
Ce film est à la fois un film sur la nostalgie du cinéma et de la gloire passée, la vision d'un monde qui change, des producteurs qui pensent à mettre dans la boite un produit fini qui rapporte tant de lires ou de dollars. et Minelli met en abyme sa propre production dans le film, séance de visionnage d'un de ses films avec K.Douglas en vedette sans oublier la "mise en scène de la mise en scène de studio" qui montre l'envers du décor.
Evidemment, rien ne se passe comme prévu, le rôle que pensant tenir Jack Andrus se transforme en un autre job, doublage à la "Kruger", l'ex d'Andrus (Carlotta, Cyd Charisse) resurgit pour le tenter, une histoire d'amour avec une jeune Romaine se noue le mettant en concurrence avec le nouveau jeune premier italien.
Le film est en décalage permanent entre le cinéma classique, la vie passée, le standard d'Hollywood, vu ici comme un carcan de conventions et de cynisme (il n'y a qu' voir le couple Kruger, assez terrible) et cette nouvelle ère où Jack Andrus a du mal à trouver sa place. On pense inévitablement à la Dolce Vita tourné 2 ans avant pour la vie nocturne romaine intense nocturne des clubs ou au Mépris de Godard qui filmera un an plus tard dans une autre optique et une histoire différente , ce monde du cinéma dans cette Italie prometteuse, avec cette fraîcheur un peu naïve incarnée par la jeune Véronica.
Le film est un peu long à progresser jusqu'à cet accident cardiaque du metteur en scène qui propulse J.Andrus à la réalisation au dernier moment. Le film est bouclé par Andrus qui pense retrouver sa dimension passée mais il est brutalement évincé par Kruger sur son lit d'hôpital (assez étrange d'ailleurs ce revirement avec sa femme) .
Au bout du compte, cette éviction conduit à un éclatement de cette vie ancienne et après une nouvelle crise alcoolique quasi suicidaire qui pourrait mal se terminer, Jack Andrus va se débarrasser de tous ses démons et de son passé envahissant (Carlotta, Kruger, les rapaces d'Hollywood) .
L'aspect dramatique pourrait presque passer pour une comédie douce amère sur la fin, désenchanté mais se terminant sur un final optimiste et ouvert, en pariant sur l'avenir et la génération montante.
Sur la réalisation, pas grand chose à dire, des scènes plus ou moins réussies. Le film est porté par Douglas, la jeune actrice assure son rôle, Robinson et Charisse ne sont pas exceptionnels (sauf les jambes de Charisse
dont on ne se lasse pas )
Un film que j'ai totalement découvert, qui ne laissera pas un souvenir impérissable mais qui tient son
Ma note 3.5/6