de sergent latrique » 01/01/2022 13:03
Pour bien commencer l'année, une année riche en cinéma, c'est tout ce que j'espère, j'alimente le fil du sujet ciné-club; j'ai regardé le film juste avant Noël et la période de la trêve des confiseurs et comme le moment s'y prêtait, je me suis fait une triple séance pour le cine-club: Assassinat du père Noël, film policier qui a vieilli par certains aspects mais où Harry Baur
donne toute la mesure de son talent, Remember the night, sélectionné pour la séance et Douce de Christian-Jacque (1943) que je mettrai dans une prochaine liste.
Remember the night de Mitchell Leisen (1940)
Le film s'ouvre sur la scène de vol d'un bijou par Lee Leander (Barbara Stanwyck) dans la ville de New-York quelques jours avant Noël. Elle est vite arrêtée en voulant revendre le bijou quelques blocs plus loin dans une boutique de rpêteur sur gage et se retrouve au tribunal. Son avocat, excellent "comédien", tente de la faire acquitter et y arrive presque ne serait-ce qu'une manoeuvre du John Sargent (Fred MacMurray), qui lui est bien décidé à la placer sous les verrous.
Le juge l'écroue pour patienter jusqu'en janvier pour passer une expertise proposée par ledit procureur.
Le procureur, par remords, à cause de la période de la nativité toute proche, demande à un ami de verser une caution pour qu'elle puisse profiter de quelques jours avant sa condamnation définitive.
Cette première partie n'est pas la plus intéressante mais sert à planter le décor, cependant, je n'apprécie pas vraiment les scènes de tribunaux dont le cinéma américain regorge.
Le film prend vraiment de l'intérêt lorsque la jeune femme débarque chez le procureur et demande quelle est la contrepartie de son geste incompréhensible. Les dialogues et les caractères des personnages donnent alors toute la mesure et tout le sel de la comédie légère. Par un concours de circonstances, après un dîner en ville, où il est reconnu par le juge, Sargent emmène avec lui Lee en voyage en Indiana dans sa famille chez sa mère où il passe la semaine de Noël jusqu'à la nouvelle année, pensant déposer Lee dans sa famille car elle aussi est originaire d'un village proche dans ce même état.
La vraie complicité entre les deux personnages commence à partir de ce long voyage en voiture sur les routes de province des années 30.
On retrouve l'atmosphère des petits villes américaines, avec des figures pas toujours sympathiques (le fermier et le juge local) et des films de Noël proprement dits car après une mauvaise expérience chez sa mère, Lee devient de facto la "fiancée" de John auprès de sa mère, tante et son jeune cousin Willie, sympathiques personnages qui donnent aussi du relief à la comédie. Les personnages sont bienveillants sans tomber dans la niaiserie.
Vont-ils finir par tomber amoureux et le film se terminera t-il sur un happy end hollywoodien ? Jusqu'à la fin, c'est ce qui est annoncé et pourtant après le retour au tribunal, la toute fin est abrupte et donne plusieurs pistes au spectateur, actuel ou de l'époque suivant sa sensibilité.
Toute la subtilité de l'intrigue repose sur cette contradiction, ce cas de conscience du procureur, bien décidé à condamner la voleuse mais pris de compassion et plus généralement, entre des faits répréhensibles et un personnage dont on apprend à connaître le parcours pas toujours simple.
On s'attend à une fin heureuse, mais c'est accepter d'enfreindre la moralité et le respect de la loi (nous sommes en 39 et c'est une voleuse récidiviste)
L'image est belle et bien travaillé à mon goût, avec des beaux éclairages et de beaux décors.
Le couple Barbara Stanwyck- Fred MacMurray (qui rappelle James Stewart) fonctionne bien, et elle a suffisamment de glamour et de bagout pour passer de la voleuse de rue à la jeune femme innocente auprès des deux tantes (duo jovial des deux actrices), sans que cela ne choque.
Ma note allons-y 5/6, c'est l'esprit de Noël !
Halte au massacre Organisasi Papua Merdeka