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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede euh... si vous le dites » 25/10/2021 17:42

Message précédent :
Le lien pour Stalker :

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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede jolan » 25/10/2021 17:58

Ah bah c'est le même que le mien (que je commençais à convertir), parfait (et très bien ce site de transfert au-delà de 2Go) ;)

Tu n'auras plus qu'à venir donner ton avis après une belle séance avec madame :lisezmoi:
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede euh... si vous le dites » 25/10/2021 18:58

jolan a écrit:Ah bah c'est le même que le mien (que je commençais à convertir), parfait (et très bien ce site de transfert au-delà de 2Go) ;)

Tu n'auras plus qu'à venir donner ton avis après une belle séance avec madame :lisezmoi:


Elle adore Stalker aussi.
De toute façon, Tarkovski est son cinéaste préféré.
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede jolan » 25/10/2021 19:11

Oui, elle a bien raison, je ne vais pas lui donner tort.
Mais on veut ton avis à toi, c'est toi qui participes au Ciné-Club, c'est dommage que tu le manques pile poil au moment où on fait une double Tarko

:roll:
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede makidoo » 25/10/2021 19:18

euh... si vous le dites a écrit:
jolan a écrit:Ah bah c'est le même que le mien (que je commençais à convertir), parfait (et très bien ce site de transfert au-delà de 2Go) ;)

Tu n'auras plus qu'à venir donner ton avis après une belle séance avec madame :lisezmoi:


Elle adore Stalker aussi.
De toute façon, Tarkovski est son cinéaste préféré.

Tarkovski, cinéaste préféré de Jolan et de madame euh...

Je ne dis pas que c’est la même personne, je dis juste qu’on ne les a jamais vu ensemble dans la même pièce :shock: :siffle:
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede Aleksi » 25/10/2021 19:29

jolan a écrit:Solaris – Andrei TARKOVSKI – 1972

Tarkovski, une expérience de cinéma, qui a changé ma vie. Je suis obligé d'en dire quelques mots en préambule.
Je ne sais pas s'il existe encore à Paris ces petits cinémas qui proposaient des films d'auteur lorsque j'étais adolescent. C'est en tout cas ce genre de cinémas qui devraient exister dans toutes les villes pour permettre à tous les curieux de voir autre chose que le cinéma actuel. Adolescent, je découvrais dans le cinéma d'art et essai de ma ville le cinéma de Tarkovski (entre autres), seul dans la salle, et c'est pour moi l'un des plus beaux souvenirs de ma vie de cinéphile. Ses films me parlaient aussitôt et m'appartenaient totalement. Je vivais des moments hors du temps. Toute ma vie je me souviendrai de la scène du trajet en voiture filmée à Tokyo, qui aura toujours pour moi mille fois plus de force que n'importe quelle scène de voyage interplanétaire réalisé à l'aide de mille effets spéciaux, avec mille plans effrénés. Quelque chose de Wenders aussi, que j'adorais alors.
Le cinéma de Tarkovski sacralise les moments les plus infimes, les silences les plus profonds, faits de regards, de souvenirs, ouvre le temps infini du cinéma poésie, et offre l'éternité. Il y a souvent ces moments d'éternité peints par petites touches dans les couleurs du passé (ici les scènes filmées sur une musique pour orgues de Bach, avec le feu dans la neige, les feuilles, la mère et son chien, les saisons qui passent, puis sa femme). Tarkovski filme le vertige existentiel, l'angoisse de l'espace et du temps. Il nous plonge forcément dans une introspection, une réflexion personnelle et intime, dans nos souvenirs. Il nous questionne sur nous-mêmes. Et ce film-ci ne fait pas exception.
Dernier film impersonnel de Tarkovski - qui ne l'aimait guère - les œuvres suivantes, ses plus belles, seront des films (et même plus que cela, un film de Tarkovski ne saurait être juste un film parmi les autres) qui lui permettront de parler de lui, de son exil, de son exode, de son pays lointain, de son enfance perdue et de son enfant interdit. On y décèle à plusieurs reprises des germes des films à venir. Et c'est sans doute ce qui me plaît le plus, ces ébauches des trois films suivants.

Parce que le scénario de ce film, même s'il est intéressant, ne me convainc jamais totalement. Bon, c'est de la SF métaphysique métaphorique et métabolique, donc en grand fan de "2001 l'Odyssée de l'espace" je ne suis pas totalement hermétique. Mais la deuxième partie, dans la station, me parle moins que l'introduction sur Terre. L'aspect voyage spatial et le vaisseau, les éléments futuristes ou technologiques, tout cela prête évidemment à sourire. Les occupants habillés comme pour aller au bistrot, les trucages nazes, les effets spéciaux faits de bouts de ficelle, c'est ridicule (le summum est atteint avec le "décollage" de la fusée). Parce que chez Tarko, dans la deuxième partie de ce film, c'est le sens qui compte. Visuellement, il y a peu de scènes marquantes dans la station. Sur le plan de la réalisation, Tarkovski n'aura jamais été aussi à l'étroit que dans cet espace clos dans l'espace qu'on découvre mental plus que sidéral. Or pour moi son cinéma n'existe qu'en plein air, en pleine nature, à ciel ouvert. Comme dans cette magnifique scène d'ouverture, où tout son cinéma explose en une dizaine de plans qui résument à eux seuls tout le film.

Une feuille au fil de l'eau, une planète dans l'univers, c'est la même chose, la même échelle, zoom, l'observation de l'infiniment infime dans les algues flottantes, ou de la petitesse de l'homme dans l'univers (lors du plan avec les grands arbres, symbole tarkovskien par excellence et par essence). On découvrira plus tard que Kris a pris un peu de son jardin avec lui dans sa petite boîte en fer. Une ode à la nature, où l'on retrouve tous les thèmes et les symboles omniprésents dans son œuvre : la brume, la maison de campagne, l'étang, le cheval (chevaux qui inondent les murs de la cabine de Guibarian), la pluie et l'orage. En fait, lors de toute cette scène, Kris fait ses adieux à la Terre/terre qu'il ne reverra plus. Il brûle ses souvenirs, les traces de son passage terrestre, dont le portrait de sa femme (qu'il ne brûlera finalement pas) dans son jardin. Lors du plan avec la mère qui pleure le départ de son fils (car tous trois savent qu'ils seront morts à son retour éventuel), on découvre l'un des seuls plans intimes de Tarko dans ce film (qui lui donne sans doute envie de faire ensuite ses films personnels, à commencer par "Le Miroir"), et on entend d'ailleurs déjà des aboiements de chien au loin (voir ma critique de "Nostalghia")

Arrivée dans la station. Premiers événements étranges. La planète océan donne vie aux souvenirs qui hantent quiconque s'en approche, et comme dans la plupart des scénarios de ce genre, on tourne un peu trop autour des révélations, des questions et des réponses, alors qu'on a tout capté depuis longtemps, depuis la confession du pilote Burton et l'histoire de l'enfant qu'il a vu à son retour sur Terre. Mais ce n'est pas si choquant, finalement le faux suspens est assez court et ne plombe pas tout le film. Car Kris s'endort. Travelling avant vers son subconscient, et le vaisseau compte une nouvelle passagère, sa femme (un livre d'Apollinaire, quel autre poète amener sur un vaisseau russe qui ne s'appelle pas Apollo ?)

Vient ensuite la séquence la plus intéressante du film, la scène dans la bibliothèque, où se posent de nombreuses questions existentielles et métaphysiques. Séquence qui évoque ce que seront les réflexions qui émailleront « Stalker » et ses nombreuses interrogations existentielles. Sur les murs de la bibliothèque, il y a entre autres bustes, objets et vitraux, des reproductions de Brueghel l'Ancien : "La Tour de Babel" (qui sera plutôt un des sujets de "Nostalghia"), "Le Triomphe de la Mort", et le magnifique "Chasseurs dans la neige", sublime chef d'oeuvre qui en effet rappelle tout, sauf la Belgique. Je comprends que Tarkovski y voit son pays.
Snaut, dans son délire lucide alcoolisé, demande à Kris de lire un extrait de "Don Quichotte" : « je remercie celui qui inventa le sommeil. C'est en quelque sorte une monnaie égale pour tous, comme une balance qui fait d'un berger l'égal d'un roi, d'un sot l'égal d'un sage. Le sommeil n'a qu'un défaut, c'est le fait qu'il ressemble trop à la mort »
Et il continue son constat aviné : « La science ? Quelle blague. Plus rien n'a d'importance. Médiocrité ou génie, c'est pareil. Nous ne voulons pas découvrir l'espace, mais le conquérir, étendre la terre jusqu'aux confins du cosmos. Nous ne voulons pas d'autres mondes, mais un miroir. Nous sommes dans la situation ridicule de quelqu'un qui fonce vers un idéal qu'il craint et dont il n'a nul besoin. L'homme n'a besoin que de l'homme. »
Les "visiteurs" ne sont que des copies. D'ailleurs tout dans cette bibliothèque n'est que copie, ou reproduction. Les peintures, les livres, les bustes. Et Harey (Ariane en VF) se rend compte du malheur qu'est son existence vide de coquille vide à la fausse vie sans mémoire, remplie de mémoires d'une autre. On n'est pas loin de "Blade Runner 2049" (œuvre fascinante par ailleurs). Pour ce qui est de la séquence finale (hormis le dernier plan qui a inspiré le dernier plan de "Minority Report" selon moi, aucune idée du sens de tout cela, et je ne veux pas savoir, je veux que cela reste un mystère insondable.

En fait, ce qui est le plus beau et qui me plaît le plus dans ce film, ce sont les ébauches, les prémonitions de ce qu'il y aura dans les futurs films. Il m'avait beaucoup marqué à l'époque. Beaucoup moins aujourd'hui. La découverte n'est plus là, plus la même (le souvenir était sans doute plus fort que le film lui-même), l'impact sur mon regard de cinéphile non plus. Mais comme ce film est important et que ce cinéaste est le plus grand, je mets une note entre celle d'aujourd'hui et celle de l'époque.

4/6

(A noter qu'il y aura un documentaire sur Stanislaw Lem le 21 novembre à 5h04 sur Arte – déjà disponible sur Captvty)



Merci pour ce retour et je comprends tout à fait l'expérience d'une salle de cinéma pour soi ou presque qui nous fait vivre de sacrées émotions.

Par contre, j'étais totalement hermétique à la scène de circulation de Tokyo, je dois être le seul, hein, mais pour moi ça m'a presque fait sortir du film, bien plus que l'effet "risible" du décollage de la navette, pas que les effets spéciaux soit spécialement ratées mais plus la situation et l'invraisemblance du truc : une mini couverture (même pas mise correctement) pour éviter de cramer et en plus il crame...

Merci pour le lien de Stalker, je vais essayer de le (re)voir le plus tôt possible (moi aussi je suis sur les Bdgest-Arts :siffle: )
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede euh... si vous le dites » 25/10/2021 19:55

makidoo a écrit:Je ne dis pas que c’est la même personne, je dis juste qu’on ne les a jamais vu ensemble dans la même pièce :shock: :siffle:


Maintenant que tu le dis, moi non plus, en fait... :lol:
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede fanche » 26/10/2021 15:04

Quand je vois un retour à la Jolan je me dis que je suis vraiment un membre indigne de ce club :D
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede sergent latrique » 26/10/2021 21:57

Solaris A.Tarkovski - 1972
Je vais être encore plus indigne du club, mais ne m'en veuillez pas, une voix discordante permet d'équilibrer les avis, les notes et d'entrer d'une certaine manière dans la relativité des faits comme les montrent Tarkovski justement.
Dès les premières images, je le savais, je m'en doutais. Je n'ai pas été déçu.
Le style de Tarkovski est d'un mortel ennui pour moi. Trop lent, beaucoup trop leeeeeeent.
La contemplation du mouvement des algues, des paysages enneigés, je la préfère dans la nature ou dans un musée où je pourrais les admirer aussi longtemps que je le souhaiterais.
Solaris, une planète à l'océan méningé qui renvoie les humains à leurs mental, à leurs souvenirs jusqu'à les perdre, au moins autant que le spectateur que je suis et qui a tronçonné le visionnage en trois parties pour aller jusqu'au bout (impossible pour moi de rester 2H46 non stop)

L'originalité, la beauté des images, des plans me font dire la même chose que pour Nostalghia, Tarkovski maitrise sa caméra et sait créer des images et des émotions; quant à l'histoire et son enseignement, la SF qui est finalement assez secondaire même si j'aime bien les décors de la station et la femme multi-ressuscitée sous la forme de l'ex-femme.
L'idée et l'atmosphère mentale des scènes sont belles, tout comme les tableaux de Bruegel et la bibliothèque, havre pacifique dans cet étrange lieu mais pour moi l'assemblage ne passe résolument pas.
Je travaille sur un projet avec Oracle Solaris en ce moment, coïncidence
Ma note 2/6 parce que.
PS et je m'aperçois que Stalker dure aussi plus de 2H30. Arf...
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede jxmckie » 31/10/2021 14:41

Je suis nul en critique de film ou d’œuvres en général. Je vais donc faire court. J ai donc regardé Stalker. Même qualité d’image que Solaris. C'est un véritable plaisir à regarder. Mais j’ai trouvé tout cela plus long bien que le film soit plus court. L'histoire semble se trainer et comme les personnages prendre des détours. trop de détours.
Mais ce fut quand même un vrai plaisir et je vous remercie de m avoir fait découvrir Tarkowski
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede fanche » 31/10/2021 15:01

Tiens d'ailleurs, il est où le lien pour Stalker? J'ai toujours pas le DVD sous la main.
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede makidoo » 31/10/2021 16:22

Premier post de la page
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede fanche » 31/10/2021 16:52

Merci mais il est vérolé de mon côté
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede jolan » 31/10/2021 17:36

jxmckie a écrit:Je suis nul en critique de film ou d’œuvres en général. Je vais donc faire court. J ai donc regardé Stalker. Même qualité d’image que Solaris. C'est un véritable plaisir à regarder. Mais j’ai trouvé tout cela plus long bien que le film soit plus court. L'histoire semble se trainer et comme les personnages prendre des détours. trop de détours.
Mais ce fut quand même un vrai plaisir et je vous remercie de m avoir fait découvrir Tarkowski


:bisou:

* * *

J'ai fermé la séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) = 4,1 (pas de note de jxmckie, comme pour Stalker)
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Re: *** Ciné-Club séance 72 : Solaris (Tarkovski 72) ***

Messagede Le Complot » 31/10/2021 20:41

jxmckie a écrit:Je suis nul en critique de film ou d’œuvres en général. Je vais donc faire court. J ai donc regardé Stalker. Même qualité d’image que Solaris. C'est un véritable plaisir à regarder. Mais j’ai trouvé tout cela plus long bien que le film soit plus court. L'histoire semble se trainer et comme les personnages prendre des détours. trop de détours.
Mais ce fut quand même un vrai plaisir et je vous remercie de m avoir fait découvrir Tarkowski


Ce n'est que mon avis, mais il n'y a pas besoin d'être bon ou mauvais pour critiquer un Tarko, faire des rapprochements avec d'autres oeuvres n'est pas obligatoire, et c'est d'autant plus compliqué quand on est confronté à une oeuvre aussi unique. L'idéal étant évidemment d'avoir une culture "de l'Est", un plus indéniable, pour ce cinéaste, mais même là...

Bon, moi j'avais commencé la partie Terrienne de Solaris, mais à l'image du protagoniste, je suis confronté à des problèmes de temporalité. Je le finirai quand je pourrai.

Pour Stalker, c'est intéressant de constater que Solaris le préfigure pour quelques aspects. Même si le scénario du premier est bien plus libre et laisse davantage libre cours aux pensées/fantasmes/obsessions du cinéaste.

Bons films à tous.
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Re: *** Ciné-Club séance 72bis : "Stalker" (Tarkovski 79) ***

Messagede jxmckie » 01/11/2021 10:47

Oups J ai en effet oublie de noter j ai juste apprécié

Solaris 4,5 c est ok comme note?
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Re: *** Ciné-Club séance 72bis : "Stalker" (Tarkovski 79) ***

Messagede jxmckie » 01/11/2021 10:48

Decidemment mon footing m'a plus épuisé que je pensais
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Re: *** Ciné-Club séance 72bis : "Stalker" (Tarkovski 79) ***

Messagede jolan » 01/11/2021 17:20

jxmckie a écrit:Oups J ai en effet oublie de noter j ai juste apprécié

Solaris 4,5 c est ok comme note?


Ca va d'autant plus que ça ne modifie pas la moyenne ;)
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Re: *** Ciné-Club séance 72bis : "Stalker" (Tarkovski 79) ***

Messagede makidoo » 05/11/2021 14:10

Stalker, tarkovski, 1979

La Zone. Espace non réellement défini, on ne sait pas ce qui s'est passé (météorite, accident nucléaire, force extra-terrestre?), mais nos 3 protagonistes vont y passer une bonne partie du film.
On a clairement 2 espaces définis par la couleur (des tons sépias pour l'espace de vie des personnages – même si la couleur apparaît furtivement en fin de film -, la couleur pour la zone), avec un renversement assez surprenant puisqu’on aurait plutôt été mené à penser que la zone, étant un univers singulier, ses couleurs en auraient été bouleversées.
Tarkovski fait le choix inverse, le quotidien des personnages ne possède quasiment pas de couleurs, il est terne, glauque, uniquement des tons sépias très (trop ?) esthétisants, des décors industriels (usines qui recrachent leur fumée, bar / taudis, opposés à une nature verdoyante de la zone).
Ne nous y trompons pas, si cette nature est verdoyante, il y a également des stigmates du passage des hommes dans cette zone : carcasses de véhicules, tunnels, ruines de bâtiments administratifs.
On retrouve l'omniprésence de l'élément liquide dans ce film : tout est constamment humide, les personnages se mouvent dans une nature composée de marécages, mares, brumes et autres cascades d'eau. Même les chemins empruntés dans les bâtiments sont constamment boueux ou à demi inondés.
Et nous les suivons errant dans ce cloaque humide, à l’étrangeté singulière.
Tarkovski joue avec la lumière pour signifier cette singularité (changement brusque d'atmosphère, lumineuse, puis sombre, puis à nouveau lumineuse, comme le passage de nuages ou d'une météo subitement changeante).
Très peu de signes nous indiquent que nous sommes dans un lieu potentiellement hostile ou dangereux, même si le Stalker ne cesse de le répéter, et pourtant quelques plans nous confortent dans cette étrangeté : un chien qui apparaît ou disparaît, un oiseau qui opère le même tour de magie, une voix dont la source reste mystérieuse, etc...
Le tout filmé avec brio : des travelings latéraux, des jeux de zoom ou dézoom, des cadrages irréprochables, une composition et une photographie parfaite (jeu de couleurs chaudes et froides), on a vraiment affaire à la vison d'un cinéaste hors-pair.
Cependant quelques bémols, comme l'a ressenti jxmckie, on peut trouver le temps long dans cette déambulation à travers la zone. Le film prend son temps mais peut-être un peu trop. Les dialogues souvent introspectifs peuvent également lasser sur le long terme, même si l'arrivée à la chambre rehausse l'intérêt du spectateur (ou de moi tout au moins). Mais pourquoi pas, Tarkovski est parfois à la limite du cinéma expérimental, avec ces plans qui jouent avec les effets que peut produire l'élément liquide, après tout, pourquoi toujours tout miser sur la narration (même si on a parfois un côté très théâtral dû à cette composition très travaillée et au jeu des acteurs qui semblent parfois réciter leur monologue).
Cela reste un beau film, avec une morale assez puissante (faut-il vouloir ou non révéler ses désirs les plus secrets, au risque d'être terriblement déçu ou rongé par la culpabilité, comme porc-épic?).
Sinon, désolé pour ma référence pourrie, mais j'ai trouvé que la série Lost s'était fortement inspirée de ce film dans le fait de rendre singulier et inquiétant, par quelques effets très simples et efficaces, un univers naturel à priori inoffensif, dans lequel on retrouve les stigmates du passage de l'homme (les bâtiments et tunnels).
4,5/6
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Re: *** Ciné-Club séance 72bis : "Stalker" (Tarkovski 79) ***

Messagede jolan » 05/11/2021 17:37

:ok:
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Re: *** Ciné-Club séance 72bis : "Stalker" (Tarkovski 79) ***

Messagede sergent latrique » 08/11/2021 10:52

Stalker - A.Tarkovski - 1979

On aura compris que Tarkovski n'est pas ma tasse de thé déjà avec Solaris. Pour Stalker, que dire, dès le début du film avec la scène du réveil du stalker dans sa chambre, je me suis demandé si je n'avais pas activé le bouton pause par mégarde. :lol:
Mais non, on est bien dans un film de Tarkovski, chaque plan, bien léché va durer jusqu'à plus soif.
Le stalker va encore une fois, alors que sa femme veut l'en dissauder, pénétrer dans la "zone", une sorte de territoire abandonné ou paradis perdu, comme un Tchernobyl avant l'heure, résultat d'une chute de météorite ou autre événement exceptionnel mais protégé par des gardes et des barbelés à l'entrée strictement interdite. L'écrivain et le professeur, deux personnes en quête de ce voyage initiatique seront guidés par le stalker est des jets de d'écrous auxquels on a accrochés des bandelettes pour progresser dans ce paysage vide de toutes vie humaines (mais qui conserve des vestiges de véhicules et des bâtiments abandonnés) et en couleur par contraste avec le NB des scènes du quotidien.(Quand je dis que la couleur est plus magique que le NB, Tarkovski l'a bien compris :bravo: )
Le graal de l'expédition est la découverte d'une mystérieuse chambre où se réalise les voeux les plus secrets.
Au cours des péréginations des trois personnages, on en apprend plus sur les motivations et le passé de ceux-ci, l'histoire de leurs vies, et de Porc-épic, un autre stalker.
J'ai fini par décrocher de l'histoire et regarder distraitement pour ne plus suivre que d'un oeil distrait.
Tarkovski sait bien créer un univers angoissant à partir de lieux communs, champs à l'abandon, ruines divers, tunnels décrépis avec cette constante de la lenteur et des longs monologues, de la pourriture, de la boue et de l'eau filmée à maintes reprises, eaux stagnantes, remuantes, mouvantes, claires ou gonflées d'algues et de plantes.
Tarkovski, je le reconnais, a pour lui la beauté des images, et des instants de grâce comme ce passage magique à la couleur en investissant la zone, la marche miraculeuse de l'enfant handicapée (du moins le pense-t-on avant de découvrir
la plan sur les épaules du père) et ces compositions dans le bistrot en NB comme des gravures à l'eau forte.

J'attends seulement de voir une version compacte parce que je trouve que ces plans sur les marécages, des portes qui s'ouvrent millimètres par millimètres, et ces dialogues introspectifs trop longs nuisent à la qualité globale du film.
Ma note 3/6
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