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A.Tarkovski - 1979
On aura compris que Tarkovski n'est pas ma tasse de thé déjà avec Solaris. Pour Stalker, que dire, dès le début du film avec la scène du réveil du stalker dans sa chambre, je me suis demandé si je n'avais pas activé le bouton pause par mégarde.
Mais non, on est bien dans un film de Tarkovski, chaque plan, bien léché va durer jusqu'à plus soif.
Le stalker va encore une fois, alors que sa femme veut l'en dissauder, pénétrer dans la "zone", une sorte de territoire abandonné ou paradis perdu, comme un Tchernobyl avant l'heure, résultat d'une chute de météorite ou autre événement exceptionnel mais protégé par des gardes et des barbelés à l'entrée strictement interdite. L'écrivain et le professeur, deux personnes en quête de ce voyage initiatique seront guidés par le stalker est des jets de d'écrous auxquels on a accrochés des bandelettes pour progresser dans ce paysage vide de toutes vie humaines (mais qui conserve des vestiges de véhicules et des bâtiments abandonnés) et en couleur par contraste avec le NB des scènes du quotidien.(Quand je dis que la couleur est plus magique que le NB, Tarkovski l'a bien compris
)
Le graal de l'expédition est la découverte d'une mystérieuse chambre où se réalise les voeux les plus secrets.
Au cours des péréginations des trois personnages, on en apprend plus sur les motivations et le passé de ceux-ci, l'histoire de leurs vies, et de Porc-épic, un autre stalker.
J'ai fini par décrocher de l'histoire et regarder distraitement pour ne plus suivre que d'un oeil distrait.
Tarkovski sait bien créer un univers angoissant à partir de lieux communs, champs à l'abandon, ruines divers, tunnels décrépis avec cette constante de la lenteur et des longs monologues, de la pourriture, de la boue et de l'eau filmée à maintes reprises, eaux stagnantes, remuantes, mouvantes, claires ou gonflées d'algues et de plantes.
Tarkovski, je le reconnais, a pour lui la beauté des images, et des instants de grâce comme ce passage magique à la couleur en investissant la zone, la marche miraculeuse de l'enfant handicapée (du moins le pense-t-on avant de découvrir
la plan sur les épaules du père) et ces compositions dans le bistrot en NB comme des gravures à l'eau forte.
J'attends seulement de voir une version compacte parce que je trouve que ces plans sur les marécages, des portes qui s'ouvrent millimètres par millimètres, et ces dialogues introspectifs trop longs nuisent à la qualité globale du film.
Ma note 3/6