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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede euh... si vous le dites » 02/03/2021 21:50

Message précédent :
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede jolan » 03/03/2021 06:57

sergent latrique a écrit:Déjà mon tour ?

A vous mesdames et messieurs


Nous ne sommes que cinq, ça revient vite.

Et je crois qu'on est entre hommes.
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede makidoo » 03/03/2021 07:42

Je vote également pour Les dimanches de Ville d’Avray

jolan a écrit:Déjà vu les autres, mais à part le Varda ils sont tous très bons donc une double séance ne me déplairait pas outre mesure

Si on pouvait s’éviter le Truffaut par pitié...
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede euh... si vous le dites » 03/03/2021 08:50

makidoo a écrit:Je vote également pour Les dimanches de Ville d’Avray

jolan a écrit:Déjà vu les autres, mais à part le Varda ils sont tous très bons donc une double séance ne me déplairait pas outre mesure

Si on pouvait s’éviter le Truffaut par pitié...


Je n'ai pas voté pour le Truffaut mais pour moi, c'est une merveille.
Certainement parmi mes films préférés de Truffaut.

Perso, c'est laVille d'Avray qui ne m'inspire pas vraiment confiance.
Et ça me parait plié pour ce film...
Bon, on verra.
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede lobo » 03/03/2021 10:21

Par curiosité, les dimanches de la ville d'Avray aussi...
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede sergent latrique » 03/03/2021 12:29

jolan a écrit:
sergent latrique a écrit:Déjà mon tour ?

A vous mesdames et messieurs


Nous ne sommes que cinq, ça revient vite.

Et je crois qu'on est entre hommes.


Oui, mais on ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut faire venir des spectatrices , ça n'en serait que plus intéressant pour le club.

Marrant comme certains films ne font pas l'unanimité (Varda et Truffaut dans la liste apparemment) et pour cette séance je pense que ça sera encore la cas.

- Lola, Jacques Demy (1961) :arrow: euh
- Les dimanches de Ville d'Avray, Serge Bourguignon (1962) :arrow: Olaf, jolan, makidoo, lobo
- Le feu follet, Louis Malle (1963)
- La peau douce, François Truffaut (1964)
- Le bonheur, Agnès Varda (1965)


Le vainqueur sans contestation est "Les dimanches de ville d'Avray "

Si qqun a une version à proposer.
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede makidoo » 03/03/2021 12:37

euh... si vous le dites a écrit:
makidoo a écrit:Je vote également pour Les dimanches de Ville d’Avray

jolan a écrit:Déjà vu les autres, mais à part le Varda ils sont tous très bons donc une double séance ne me déplairait pas outre mesure

Si on pouvait s’éviter le Truffaut par pitié...


Je n'ai pas voté pour le Truffaut mais pour moi, c'est une merveille.
Certainement parmi mes films préférés de Truffaut.

Ha ? Bah si tu veux me punir tu me fais visionner La Peau Douce en mangeant du chocolat Belge :siffle:

:D
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede euh... si vous le dites » 03/03/2021 12:51

makidoo a écrit:
euh... si vous le dites a écrit:
makidoo a écrit:Je vote également pour Les dimanches de Ville d’Avray

jolan a écrit:Déjà vu les autres, mais à part le Varda ils sont tous très bons donc une double séance ne me déplairait pas outre mesure

Si on pouvait s’éviter le Truffaut par pitié...


Je n'ai pas voté pour le Truffaut mais pour moi, c'est une merveille.
Certainement parmi mes films préférés de Truffaut.

Ha ? Bah si tu veux me punir tu me fais visionner La Peau Douce en mangeant du chocolat Belge :siffle:

:D


Tu l'as vu La peau douce ou c'est juste Truffaut que tu n'aimes pas en général ?
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede euh... si vous le dites » 03/03/2021 12:58

Allez hop,c'est parti pour Les dimanches de Ville d'Avray :

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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede makidoo » 03/03/2021 14:03

J’ai vu la Peau Douce, pas franchement aimé, et j’ai un peu de mal avec Truffaut.
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede Olaf Le Bou » 03/03/2021 14:23

euh... si vous le dites a écrit:Tu l'as vu La peau douce ou c'est juste Truffaut que tu n'aimes pas en général ?


surtout que pour une fois qu'on peut voir un Truffaut sans se fader Léaud, c'est toujours ça de gagné !
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede lobo » 03/03/2021 14:42

Merci euh... Bien le titre du fil cette fois... :ok:
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede euh... si vous le dites » 03/03/2021 15:05

Olaf Le Bou a écrit:
euh... si vous le dites a écrit:Tu l'as vu La peau douce ou c'est juste Truffaut que tu n'aimes pas en général ?


surtout que pour une fois qu'on peut voir un Truffaut sans se fader Léaud, c'est toujours ça de gagné !


Les deux Anglaises et le continent, c'est un des plus beaux films du monde. ;)
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Re: Ciné-Club BDG séance 59 = Sergent Latrique au rapport

Messagede Olaf Le Bou » 03/03/2021 15:55

euh... si vous le dites a écrit:
Olaf Le Bou a écrit:
euh... si vous le dites a écrit:Tu l'as vu La peau douce ou c'est juste Truffaut que tu n'aimes pas en général ?


surtout que pour une fois qu'on peut voir un Truffaut sans se fader Léaud, c'est toujours ça de gagné !


Les deux Anglaises et le continent, c'est un des plus beaux films du monde. ;)


je sais, c'est le seul film où Léaud est supportable, voire à sa place.
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Re: Ciné-Club 59 = "Cybèle ou les dimanches de Ville-d'Avray"

Messagede jolan » 07/03/2021 21:02

Bon je le mate ce soir après le Audiard, déjà pour moi la séance du ciné-club c'est forcément le dimanche soir vers minuit, et en plus avec un titre pareil il ne saurait en être autrement.

:food:
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Re: Ciné-Club 59 = "Cybèle ou les dimanches de Ville-d'Avray"

Messagede jolan » 08/03/2021 21:28

Cybèle ou les dimanches de Ville d'Avray – Serge BOURGUIGNON – 1962

Joli film, avec son histoire d'amour entre un homme amnésique et une fillette adorable. La petite fille et l'histoire d'amour. Je suis moi-même un quadra toujours enfant dans sa tête, sans compagne, sans enfant, avec une vie de merde, donc cette histoire me parle. D'ailleurs j'adore les enfants, et souvent j'ai l'impression qu'on me prend pour un satyre quand je les regarde dans la rue, mais bon, je regarde aussi les chiens et les chats, et les jolies filles, bref, j'aime tout ce qui est mignon mais il y a des conventions sociales, et c'est ce que montre ce film.

Alors évidemment c'est très ambigu, cet homme amnésique, meurtri dans sa chair, qui croit avoir tué une fillette lorsqu'il était pilote d'avion pendant la guerre et qu'il s'était écrasé (ses rares souvenirs, qui lui tiennent lieu de hantise, mais bon, des fillettes en étant pilote d'avion qui mitraillait il en a tué des dizaines si ça peut le rassurer). Il rencontre donc cette petite fille, abandonnée par ses parents, seule au monde, et va devenir son père de substitution, puis son amoureux, qu'elle rêve d'épouser à ses 18 ans (il paraît que les petites filles sont amoureuses de leurs pères, alors si en plus il est de substitution).

C'est ambigu, mais c'est mignon, on voit vite que ça ne part pas dans le glauque et qu'ils restent dans une relation pure et innocente. Elle essaie de devenir plus femme, en commandant un grog plutôt qu'une grenadine, en buvant du champagne, mais seulement parce qu'elle trouve ça joli avec les bulles, et surtout en lui montrant bien qu'elle l'aime et qu'elle est jalouse. Mais le plus jaloux des deux, c'est lui, et il se rend un peu malade au fur et à mesure (excellente idée de la chapka blanche aperçue au loin sur le cheval), alors que paradoxalement cette relation lui fait enfin oublier son passé et penser à un nouvel avenir. Avenir qu'il a néanmoins du mal à envisager, puisqu'il sait désormais qu'il n'a plus aucun sentiment pour sa compagne, il est d'ailleurs totalement reparti en enfance qu'il n'a plus aucun désir pour elle, pourtant pulpeuse et amoureuse.

Donc j'ai trouvé ce film mignon, adorable, sauf la fin, qui part trop dans l'histoire « conventionnelle » de l'opposition des gens « normaux » face à cette relation hors des conventions, et avec son dénouement tragique attendu, qui apporte un peu trop de noirceur à cette histoire qui jusqu'ici était plutôt heureuse. On ne voyait effectivement pas comment cela pouvait bien finir. Je connais bien le mythe de Cybèle (sur lequel j'avais brodé un scénario de BD il y a longtemps) qui est un mythe tragique, noir et sombre, je m'en doutais donc un peu, mais c'est dommage, au lieu d'apporter de la poésie ça retombe dans le triste réel. Globalement, je trouve que le film perd son propos à partir de la fête foraine, parce que finalement il n'y avait plus rien à montrer de leur histoire, il fallait donc revenir à du classique (sans doute le roman est-il écrit ainsi)

Sur la forme, un film plutôt bien réalisé, avec un beau travail de cadre de Henri Decae, et surtout de très belles idées de mise en scène, de réalisation. Certains plans sont véritablement magnifiques, d'une construction méticuleuse et soignée. Les plans avec l'étang de Corot, où ils filment le reflet, les plans en voiture, avec le rétroviseur, d'autres plans-séquence en mouvements, avec les miroirs, autour de la cheminée, etc. Une réalisation avec beaucoup de poésie également. Bon, il y a des défauts hein, mais globalement c'est une jolie surprise. Comme l'ensemble du métrage en somme.

Et puis, il y a l'interprétation magnifique de la petite fille (à peine atténuée par la post-synchronisation, qui gâche plutôt d'autres compositions), d'une maturité épatante, d'une justesse confondante, d'une douceur, d'une tendresse, d'une féminité. J'ai été bluffé. Je croyais voir une Juliette Binoche jeune. D'ailleurs je n'ai pas encore regardé sur le net, mais il se peut qu'elle n'ait joué que dans ce film, ou que je l'ai revue plus tard dans d'autres rôles, ce sera la surprise. Mais quelle belle prestation. Comment se lancer dans un tel film sans avoir un casting impeccable ? Ils ont eu bien de la chance. Elle est admirable. Adorable, et admirable. Bon ben voilà, du coup j'ai bien aimé, beaucoup aimé, puis moins aimé, et ce sera la même note que « les notti »

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Re: Ciné-Club 59 = "Cybèle ou les dimanches de Ville d'Avray"

Messagede makidoo » 09/03/2021 07:22

Vu hier. J’ai trouvé ça magnifique. Quelle belle découverte. J’essaie de poster un avis cette semaine.
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Re: Ciné-Club 59 = "Cybèle ou les dimanches de Ville d'Avray"

Messagede sergent latrique » 09/03/2021 09:57

Les dimanches de Ville d'Avray S.Bourguignon (1962)

L'histoire d'une relation sincère et tendre entre un ancien pilote de chasse amnésique, tourmenté par son passé pendant la guerre (dès le générique du film) et une petite fille abandonnée par son père qui vont recréer un univers familial articifiel mais très profond.
Un film qui est un comme un conte de fée triste, où Hardy Kruger, voyageur sans bagages et la petite fille vont avoir un coup de foudre d'amour filial réciproque.
Ces deux êtres que tout sépare ont pour point commun, une existence sans attaches, lui par la perte de son passé qui revient seulement sous forme de cauchemar, elle par l'abandon sournois d'un père qui s'éclipse lâchement et sans bruit. On ne saura d'ailleurs jamais vraiment les causes de son départ et de l'abandon.
Dans une ville de la banlieue parisienne, aisée mais triste, à l'image de cette pension digne des écoles casernes des oeuvres de Dickens, le papa de substitution et la fillette vont créer un univers fantastique, enfantin et aimant avec des moments de pure grâce, magnifiés par des images inventives et poétiques, comme ces reflets dans l'étang.
Il y a une inversion des rôles entre l'adulte et l'enfant qui cherchent, elle à se construire en adulte avec ses désirs de mariage et lui à se reconstruire pour retrouver une pureté enfantine perdue. Elle devient plus adulte que lui (elle suce son sang comme on le fait d'un bobo d'enfant) alors qu'il devient de plus en plus comme un enfant, dissimule son secret, sa tendresse et son affection comme pris en faute, (alors que la petite assume totalement son rôle) et est de moins en moins en phase avec le monde extérieur, y compris sa compagne et ses amis. Elle garde néanmoins aussi son secret pour en faire un cadeau, son prénom, Cybèle.
Une relation amoureuse, déroutante et qui fait resurgir ce film par son actualité sur le sujet de la pédophilie et de la construction d'un enfant pré ado. Le spectateur voit l'innocence de la relation, mais pas les autres personnages du film qui y trouvent, au mieux une ambiguïté malsaine au pire une perversion de malade sexuel.

On peut rester hermétique à cette relation et passer totalement à côte du film.
Je suis en revanche assez déçu par la fin qui se termine sur une mort brutale et trop manichéenne, comme une conformité nécessaire à faire de cette histoire un drame.
De belles images, et la présence d'Hardy Kruger, dans un rôle autre que celui d'un officier nazi.
Ma note 4/6
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Re: Ciné-Club 59 = "Cybèle ou les dimanches de Ville d'Avray"

Messagede makidoo » 09/03/2021 10:33

Cybèle ou les dimanches de Ville d'Avray, Serge Bourguigon, 1962

C'est l'histoire de deux écorchés, ou plutôt deux traumatisés par la vie.
L'un est un ancien de l'Indochine, qui a perdu la mémoire suite à un traumatisme de guerre, hanté pas le fait d'avoir tué une petite fille (très bien résumé en quelques plans d'introduction, pour s'intéresser plus rapidement au véritable propos du film). L'autre est une enfant d'une dizaine d'années, qui a dû grandir trop vite, rejetée par ses parents, elle est littéralement laissée, presque jetée, à la pension de religieuses.
Ces deux êtres vont se rencontrer, et se créer leur propre univers, magistralement symbolisé par les reflets de l'étang. Le seul problème, c'est leur différence d'âge, elle en a 12 quand lui en a au moins 30.
Cela aurait pu être très casse-gueule comme point de départ, mais la finesse de la mise en scène, la beauté des décors, de la photographie, de certains plans extrêmement travaillés (mais sans esbroufe), et surtout, surtout, le jeu magnifique de la petite fille qui est d'une justesse rarement vue au cinéma (c'est toujours compliqué de faire jouer « juste » des enfants), tout cela concourt à donner une poésie et un charme qui m'a véritablement ému.
Pierre et Françoise/Cybèle vont s'aimer d'un amour platonique, comme peuvent le faire deux enfants (elle l'aime en effet comme une petite fille peut être amoureuse de son papa). Car oui, Pierre retrouve un état d'enfance avec cette petite fille, il se laisse d'ailleurs délibérément mener par elle, qui prend souvent les initiatives des jeux, mais aussi qui passe commande au café, il ment comme peut le faire un enfant quand il se fait prendre la main dans le sac ce fameux dimanche, prêt à aller chercher Françoise plutôt que de passer une journée pénible avec des adultes avec lesquels il n'a plus véritablement d’interactions. Il a besoin de parents de substitution, rôle que jouent à merveille ses amis Carlos, l'artiste qui comprend parfaitement la situation (peut-être de façon un peu trop appuyée pour « expliquer » et rassurer le spectateur qui aurait des doutes), et Madeleine l'infirmière, qui a un rôle de mère plus que celui d'une amante.
Il y a des scènes et des répliques à la fois très simples et très belles : leur deux silhouettes dans l’entrebâillement de la porte de l'appartement « gardez-moi avec vous je serai sage »
J'aime beaucoup quand Françoise fait jurer Pierre (c'est d’ailleurs à partir de ce serment qu'elle passe du vouvoiement au tutoiement) « Tu mets ta main sur ma tête, tu dis je le jure, et si tu mens, je meurs » (la mort est d'ailleurs une figure romantique récurrente de refuge et d'apaisement pour cette enfant rejetée et mal aimée).
dimanches.jpg

Bien évidemment les jeux de reflets (dans le rétroviseur mais surtout le « monde » qu'ils se créent dans les étangs de Corot).
Le cadeau que lui fait Françoise pour Noël est un véritable don, puisqu'elle lui avoue enfin son vrai prénom, ainsi que le coq que Pierre lui rapporte en trophée, ultime promesse parmi toutes les promesses que lui fera tenir Cybèle.
Tout cela bien sûr ne peut que se terminer tragiquement, un peu trop peut-être, mais le déchirement que ressent Cybèle (« J'ai plus de nom, je ne suis plus personne. Rien. »), le réalisateur arrive à le faire ressentir au spectateur, qui lui a eu toutes les cartes en main pour réaliser que cette relation était d'une grande tendresse.
Un léger bémol pour l'accent de Hardy Krüger (je n'ai pas compris pourquoi ce Pierre visiblement français avait un accent).

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Re: Ciné-Club 59 = "Cybèle ou les dimanches de Ville d'Avray"

Messagede makidoo » 09/03/2021 12:52

sergent latrique a écrit:Le spectateur voit l'innocence de la relation, mais pas les autres personnages du film qui y trouvent, au mieux une ambiguïté malsaine au pire une perversion de malade sexuel.

Non, Carlos, l'ami artiste, figure du "sage", comprend le fonctionnement de Pierre qu’il voit comme un enfant, et est le seul à le défendre pleinement (là où Madeleine est toujours un peu proie au doute sous l'influence de ses amis, même après avoir espionné pierre et Françoise).
Dernière édition par makidoo le 09/03/2021 15:00, édité 1 fois.
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Re: Ciné-Club 59 = "Cybèle ou les dimanches de Ville d'Avray"

Messagede sergent latrique » 09/03/2021 13:10

Oui effectivement, l'artiste est le seul à comprendre ;) mieux que sa copine
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