Message précédent :
The Dark Mirror (Double énigme) – Robert SIODMAK – 1946
Ok, donc au vu du générique ce sera un policier tendance psychanalytique (avec les symboles du test de Rorschach), voire psychiatrique (le miroir brisé juste au-dessus du cadavre)
J'avais parcouru le synopsis en faisant ma sélection de films, donc je n'ai pas eu l'effet de surprise du début, mais fort heureusement l'existence des jumelles intervient très tôt (le titre en français laissant d'ailleurs peu de suspens). J'ai donc pu suivre le film, avec un intérêt mesuré. Car encore une fois, l'intrigue est des plus sommaire. Le coup du diagnostic du docteur sur la folie de l'une des jumelles, ça me fait bien rire. Elle a vraiment bon dos la folie pour simplifier des ressorts scénaristiques. Bon, on est au début de ce genre de films, 1946, je peux encore pardonner. Pareil pour le détecteur de mensonges, c'est un peu grossier. Ou le plan bien appuyé sur Terry alors que le docteur croit avoir parlé et convenu d'un rendez-vous au téléphone avec Ruth. Puis la crise d'hystérie quand sa sœur sort et qu'il y a une petite musique. Avec 80 ans de films et séries sur ce genre de canevas, bien plus aboutis, on ne peut qu'être partagé entre l'envie de sourire et la mansuétude de rigueur. L'histoire se déroulera donc sans qu'on s'y attache plus que de raison, et il n'y aura aucune surprise dans aucun des rebondissements du récit, tous plus convenus les uns que les autres.
Sur le plan de la réalisation, l'ensemble est de très bonne tenue. Pas relevé de défauts majeurs. Le défi de réaliser des scènes avec les deux personnages est amplement réussi (comme dans « Copie conforme », mais en bien plus répété et sur des plans en mouvement (même si l'autre « actrice/doublure » est de dos, ou dans l'ombre, ou coupée dans le cadre – il n'y aura qu'un plan où les deux images de la même actrice sont habilement « collées »)
Par contre, à l'image de « The Heiress » (vu il y a deux jours) avec la transformation progressive de son héroïne, on voit bien dans ce double rôle de jumelles que Olivia de Havilland était douée aussi bien pour jouer les femmes fragiles, douces et vulnérables, soumises, que fortes et déterminées, manipulatrices et sournoises. En fait, j'ai bien l'impression que cette actrice, que j'ai toujours appréciée mais dans des rôles d'amoureuses un peu secondaires, était en fait une des actrices les plus douées de sa génération. Pour cela, je serai généreux et attribuerai la note de
2,5/6
![[:fantaroux:2]](./images/smilies/fantaroux.gif "Au revoir")
![[:bru:3]](./images/smilies/bru.gif "NonNonNon")
