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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson - Nostalghia

Messagede jolan » 27/04/2020 20:27

Message précédent :
Tiens je me fais un petit Hathaway moi ce soir, "Nevada Smith" tout de suite sur la 8 :)
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson - Nostalghia

Messagede Olaf Le Bou » 27/04/2020 22:49

pareillement, c'est original ce western passant du bayou à la Californie. beaux paysages en tous cas, et belle galerie de perso. le gros hic c'est McQueen qui est bien trop vieux pour le rôle au début, ça enlève de la crédibilité à son perso. et encore de la rédemption bien appuyée à la sauce catho pour finir, mais chouette petit film quand même.
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson - Nostalghia

Messagede jolan » 28/04/2020 03:32

euh... si vous le dites a écrit:Le film m'a déçu par rapport à ce que j'en attendais.
La première partie avec les enfants est très réussie. C'est la meilleure partie du film à mon sens. Les enfants jouent bien, la réalisation est élégante, la photo de Charles Lang est superbe. On sent avec beaucoup de beauté la force du destin en marche.
J'aime beaucoup ce type d'atmosphères "gothique" américaine telle que l'on pourra la trouver plus tard également dans des films pourtant très différents comme le Rebecca de Hitchcock ou The ghost and Mrs. Muir de Mankiewicz (également photographié par Charles Lang).
La deuxième partie a par contre peiné à me convaincre.
Ca traine avant que Cooper rencontre Harding (même si la toute jeune Ida Lupino épate dans une courte scène parisienne - j'adore Ida Lupino). Mais plus grave, et c'est ce qui plombe le film à mon sens, Hathaway échoue à montrer la naissance du sentiment amoureux du couple. Cela devrait être le centre du film et on n'a en fait droit qu'à quelques scènes très plates autour d'un Gary Cooper transparent (je n'aime en général pas beaucoup Gary Cooper) et une Ann Harding inexistante. La scène de reconnaissance des amoureux n'a dès lors pas la force qu'elle devrait avoir. Borzage aurait pu faire des merveilles avec ce matériau (avec l'ensemble du film d'ailleurs) mais ici ça ne décolle jamais.
J'aime beaucoup l'idée de l'amour qui triomphe de la séparation par le biais de rêves partagés et qui se perpétue même au-delà de la mort.
Malheureusement, le traitement n'est ici pas du tout convaincant.
L'amour plus fort que tout ne donne lieu qu'à un trip régressif dans l'enfance assez ridicule à coup de rosebud et de châteaux imaginaires.
Pas convaincu par contre qu'il faille absolument plaquer une lecture religieuse sur le final du film. D'autres interprétations sont tout à fait possibles.


Oui, très joli début avec les enfants.
Ca continue pas mal avec la trop courte séquence parisienne avec Lupino.
Mais, à partir des retrouvailles décevantes, ce qui aurait dû être fort et magique est plat et ridicule.
Comme tu le dis, les idées sont bonnes mais le traitement est de plus en plus mauvais à chaque scène.
Ne reste que la belle prestation de Gary Cooper.

En fait, au début, on a envie de voir ce que le film et l'histoire nous réservent, et lorsqu'on y est, on a envie de revenir au début tellement c'est décevant, on aimerait recommencer pour que ça prenne une autre direction et que ce soit réussi. Mais non.
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson - Nostalghia

Messagede sergent latrique » 30/04/2020 16:35

Nostalghia- Tarkovski - 1983
Comme pour d'autres films déjà vus dans le cadre de ce ciné-club, j'imagine que celui-ci sera aussi clivant que ma nuit chez Maud ou l'hirondelle d'or. Découvrir Tarkovski avec Nostalghia ne doit pas être une bonne idée.

L'histoire du film, mais y a t-il vraiment une histoire ? des histoires, des souvenirs, un Russe en Italie sur les traces d'un écrivain russe du XVIII et confronté à l'histoire de ce fou du village à l'histoire étrange de confinement pour la fin du monde et de la traversée d'un bassin thermal avec une bougie allumée.
Jusque là vous ne comprenez pas trop, c'est normal.
Ce film est dès le début dans la lenteur et le contemplatif, avec ces brumes sur la campagne, ces silences, ces mouvements de caméra, lents, très lents, très très lents qui font que ce film s'étire, se distend, devient long, très long, très très long.
Tout a l'air d'être dans le symbolisme, de l'eau, du feu, des souvenirs, de la nostalgie de la Russie. Ces personnages qui se répondent après des silences interminables sur des images presque fixes. Les paysages et les décors sont beaux, expressifs, chargés de symbolisme et de mysticisme, mais trop de symbolisme tue le symbolisme.
A certains moments, je me suis demandé si le film n'était pas au ralenti ou si l'opérateur n'avait tout simplement pas trouvé comment arrêter sa caméra et que dire de ce plan séquence final (presque final) de 9 ou 10 minutes avec la bougie en question, épuisant, je vous dis. Je conçois que certains trouvent ça extraordinaire, car j'ai lu sur la toile des critiques élogieuses, dithyrambiques sur ce film. Il ne serait que compréhensible qu'à des cinéastes chevronnés et pas à la portée de l'amateur que je suis. Peut-être mis je préfère rester un amateur. La vie, l'identification de Tarkovoski au personnage, ses difficultés, son exil et j'en passe, enfin une explication de texte pour comprendre un film et ses intentions, je ne trouve pas cela suffisant, pour moi, une oeuvre doit se suffire à elle-même. On ne connait pas bien la vie de Rabelais, encore moins de Shakespeare ou d'Homère,ça n'empêche pas d'apprécier leurs oeuvres.
Alors qu'on ne s'y méprenne pas, Tarkovski est un grand metteur en scène, on parle pas d'un nanard, de deux enfoirés à St Tropez ou du plumard en folie, la photographie est superbe, sublime, la maitrise de la caméra absolument parfaite, la scène finale presque magique comme celle de la pluie dans la maison du fou, mais franchement, j'ai rarement autant été barbé à regarder un film en entier (deux bonnes heures).
Alors la moyenne divisée par le nombre d'heure, ça fait 1,5/6
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson - Nostalghia

Messagede jolan » 01/05/2020 19:36

Bon, en attendant la suite, est-ce qu'on passerait-y pas par hasard à la préparation de la séance suivante ?

Sergent, c'est à toi, et en plus tu es le seul à jour ;)
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede arcarum » 01/05/2020 20:36

Peter Ibbetson - Henry Hathaway (1935)

Un jeune Garçon et une fillette s'aiment, comme s'aiment des enfants au travers de leurs chamaillereies. Ces deux âmes à tout jamais liées, vont se retrouver après leur séparation à la mort de la mère du garçonnet.

Découverte intéressante. Ce n'est certes pas le film du siècle, mais il y a une belle alchimie qui s'est opéré entre moi et le film. Vraiment je peux comprendre qu'il peux constituer une "madeleine de proust".
Le film n'est pas transcendant, scénaristiquement parlant, mais les acteurs portent plus que correctement le film et le mise en scène est plus que correcte.
J'ai particulièrement apprécié vers l'évolution plus "parapsy" du film avec cette mise en avant de l'aspect âme soeur capable de se parler et vivre leur amour dans leurs rêves. Je suis un peu déçu par l'absence d'exploitation du procès.
Je suis sûr que le code hayes n'a pas aidé au correct développement de l'intrigue

bref bien aimé.
3/6


Nostalghia- Tarkovski - 1983

Tarkovski, c'est toujours un challenge pour moi, donc je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi à ce film et je serais très heureux que vous disiez que je n'ai rien compris et pourquoi je n'y ai rien compris.

Donc un musicologue russe est à la recherche d'un musicien russe du XVIIème siècle afin d'écrire un livre sur lui. Ses recherches le mène dans un prieuré où le musicien a séjourné afin de profité des thermes.

De ce pitch j'en ressort avec l'idée que le réalisateur a désiré nous faire plonger dans l'antre de la folie. Cette dégradation de l'esprit qui se perd ici et là, puis, petit à petit, voit des choses, des lieux des situation, rencontre des personnes qui finalement n'existe pas.
J'ai eut la sensation que tout le film est construit autour de la dichotomie "folie-équilibre mental". Ainsi Andrej est systématiquement filmé en noir et blanc lorsqu'il se perd dans ses réflexions, puis revient dans la couleur lorsqu'il échange avec Eugenia

Si j'ai bien construit le ressort scénaristique, j'ai trouvé la direction artistique plus qu'intéressante, poussant les acteurs à se mettre en danger dans leur interprétation.
Au niveau montage, j'ai été bluffé par certaines scènes. Ainsi, je ne suis toujours pas parvenu à comprendre comment il a pu faire pour que, dans la scène où Andrej et Eugenia discute assis de part et d'autre d'une pièce. Lui en noir et blanc. Elle en couleur. Et sans changement il re-bascule en couleur.

Film très intéressant
Mais je suis persuadé que je passe complètement à côté du truc
3,5/6 (parce que j'ai un gros doute)
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede sergent latrique » 01/05/2020 21:10

Il manque encore pas mal de critiques mais pour la prochaine séance, contrairement à ce que j'avais proposé il y a quelques jour, je partirai sur un thème ferroviaire avec de films d'époques différentes. J'ai une liste un peu longue que je vais raccourcir.
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede jolan » 01/05/2020 22:03

Quand tu veux, mais le fait d'attendre les avis/votes ne doit pas nous empêcher d'enchaîner/préparer/voter ;)
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede lobo » 02/05/2020 08:36

Nostalghia
Pour moi une succession d'images sublimes suggérant la fin (de la vie, du monde) mais aussi l'espoir... Les images de campagne brumeuse russe, italienne, la séquence dans l'église avec la fresque de Piero, les curistes dans les eaux sulfureuses, la maison de Domenico qui suggère des images de campagne, la pluie dans la maison, le chien, qui m'a ému aux larmes, le sein d'Eugenia, qui m'a ému autrement, ses tentatives pour s'agenouiller, le plan final avec le paysage de campagne dans l'église en ruine... Bon l'avant dernière séquence (un seul plan-séquence il me semble) de la traversée avec la bougie, une fois, deux fois, trois fois... Madame lobo trouve cette séquence très belle. Lobo lui-même trouve ça très chiant... Mais difficile de faire sans. Pour une fois une histoire d'amour que je trouve intéressante, entre Andrej et Eugenia, la belle traductrice...
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede sergent latrique » 02/05/2020 14:50

Alors, en attendant les dernières critiques de Ibbetson et Nostalghia, un avant gout de la séance 34 sur le thème du monde ferroviaire. De ma première liste sur les films de train dont je me souvenais je ne conserve que 5 films sur deux périodes,
années 30 et années 60:

- Shangai Express 1932 USA J. von Sternberg (drame aventure)
Bande annonce:

- Une femme disparait (The lady vanishes) 1938 A.Hitchcock GB (policier)

Bande annonce: (il est complet sur youtube en VF)

- La bête humaine - 1938 J.Renoir France (drame)

Bande annonce:

- Le train (The train) J.Frankenheimer 1964 USA (guerre)
Bande annonce:

- Trains étroitement surveillés (Ostře sledované vlaky) J.menzel 1966 Tchécosolvaquie (comédie dramatique)
Bande annonce:

[Révéler] Spoiler:
Quelques uns des autres films que j'ai écarté pour faire une liste pas trop longue.
Le mecano de la générale (The general) 1926 B.Keaton USA
La bataille du rail - 1946 R.Clément France
Pekin express (Peking express) W.Dieterle 1951 USA
Bébert et l'omnibus Y.Robert 1963 France
Le train P.Granier Deferre 1973 France
Transamerica Express (Silver streak) A.Hiller 1976 USA
etc.
Si l'univers des trains au cinéma vous tente, il y en a plein d'autres.
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede Le Complot » 02/05/2020 15:08

Shangai express ;)

The lady vanishes je l'ai vu au moins 10 fois, il est excellent mais je le connais bien.


Je ne peux pas noter le Tarko, en effet c'est une succession de plans remarquables, mais le scénario me fait "tiquer". J'aurais voulu un peu plus de linéarité. Même si "tout" le propos est dans la remémoration en N&B. Enfin bon voilà, c'est compliqué. :fant2:

Le Hathaway est très bon, adapté de ce qu'il semble être un bon bouquin. J'ai moins accroché sur la fin, un peu trop fantasmagorique à mon goût. Mais les 3/4 sont hyper intéressants, avec de jolis plans et cadres symboliques. Des fondus enchaînés bien sentis. Et l'histoire d'amour fonctionne à merveille. L'irascible mari est parfaitement interprété, les deux comédiens principaux quasi parfaits. Les gosses jouent bien aussi.

15/20
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede euh... si vous le dites » 02/05/2020 17:04

Je vote pour La bête humaine.
Le Jiri Menzel, je comptais le proposer dans ma prochaine liste. Je le place en deuxième choix en cas d'égalité.

Sinon, pas évident de trouver du temps pour voir le Tarkovski, surtout qu'il faut vraiment être dans de bonnes dispositions.
Et puis, faut aussi que je trouve un moment pour le voir avec madame euh... qui est une vraie fondue de Tarkovski.
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede Olaf Le Bou » 02/05/2020 18:11

le Menzel pour moi.
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede jolan » 02/05/2020 18:58

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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede jolan » 02/05/2020 19:01

lobo a écrit:Nostalghia
Pour moi une succession d'images sublimes suggérant la fin (de la vie, du monde) mais aussi l'espoir... Les images de campagne brumeuse russe, italienne, la séquence dans l'église avec la fresque de Piero, les curistes dans les eaux sulfureuses, la maison de Domenico qui suggère des images de campagne, la pluie dans la maison, le chien, qui m'a ému aux larmes, le sein d'Eugenia, qui m'a ému autrement, ses tentatives pour s'agenouiller, le plan final avec le paysage de campagne dans l'église en ruine... Bon l'avant dernière séquence (un seul plan-séquence il me semble) de la traversée avec la bougie, une fois, deux fois, trois fois... Madame lobo trouve cette séquence très belle. Lobo lui-même trouve ça très chiant... Mais difficile de faire sans. Pour une fois une histoire d'amour que je trouve intéressante, entre Andrej et Eugenia, la belle traductrice...
5/6


Ah bah mince t'as presque aimé alors

Il est où le 0,5 ? :lol:

Content que ça t'aie plu :bisou:
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede lobo » 03/05/2020 09:55

Le film tchèque...
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede arcarum » 03/05/2020 14:13

La bête humaine.
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede euh... si vous le dites » 03/05/2020 17:20

Menzel : 2
Sternberg : 2
Renoir : 2

Au sergent de départager.
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede jolan » 03/05/2020 17:32

Nostalghia – Andrey TARKOVSKY – 1983

Bon allez, j'écris comme ça sort, sinon je ne vais pas dire ce qu'il sera impossible de dire.

Quelle beauté ce film, quel éblouissement, quelle splendeur visuelle...
Je me souviendrai toujours du choc que fût pour moi la découverte de ce cinéaste, adolescent, lors d'une rétrospective dans le cinéma d'art et essai de ma ville, séances où je me retrouvais seul jour après jour dans la salle face à ces films immenses. Je découvrais enfin le cinéaste qui filmait comme je voulais filmer, qui faisait du cinéma comme je rêvais d'en faire, et qui fort heureusement en avait fait comme je voulais en voir. Car dès le premier plan je sais que je regarde un grand film, un grand cinéaste, et que ses films vont m'accompagner toute ma vie.

Quand Tarko filme, il filme vraiment. Des lieux, des êtres, des atmosphères, la pluie, la brume, le temps qui passe, qui s'étire, qui s'allonge, indéfiniment, pour mieux épouser le rythme de la vie. Des longs et lents plans-séquences, d'infimes mouvements de caméra, un cinéma très vertical, très terre à terre (et pourtant tellement mystique et tourné vers le divin), très panoramique, en travellings latéraux. La nostalgie, c'est forcément la tristesse, la lenteur. Le cinéma de Tarko essaie de figer le temps, pour mieux imprégner la rétine - on ne peut pas voir ses films et les oublier – et peut-être parvenir ainsi à revenir en arrière, au plus profond de nous-mêmes.

Tarko aime la peinture et la poésie (allusion à son père), c'est ce qui en fait un peintre et un poète du cinéma. Chaque plan est un tableau en mouvement. Son art est un art du ressenti, de sensations, d'impressions, c'est la terre, l'eau, le feu, la puanteur, la saleté, les détritus, le sordide, le sublime, la vie. Il y a aussi la musique des sons, qui viennent de l'enfance, les chants/pleurs/plaintes de femmes, les aboiements de chiens au loin, les bruits d'une scierie à côté, de la pluie, de l'eau qui goutte, d'un avion lorsqu'on arrive dans la modernité romaine. La magie est imperceptible, inexplicable, invisible, mais Tarko parvient à la filmer, et chacun de ses films éclaire les autres d'un nouveau jour en leur empruntant des plans (miroirs, fenêtres et rideaux, nuque féminine, madones, herbes dans l'eau, pluie intérieure, chambre sordide), tous ces symboles obsessionnels qui trouvent écho en nous.

Alors oui, la trame passe au second plan, l'intérêt n'est pas dans l'histoire (il faut connaître un peu la vie de Tarko pour saisir le coeur du film je pense) ou les dialogues. Ce qui importe c'est vraiment la communication de sensations. Et si on ne rentre jamais vraiment dans cette pseudo romance entre l'écrivain et sa jeune accompagnatrice, c'est parce qu'elle traduit avant tout une incommunicabilité entre les êtres. Car tous semblent ne se parler qu'à eux-mêmes, être dans des monologues, repliés sur eux-mêmes, ne pas arriver à entendre ou se faire entendre des autres, le monde est devenu fou et ce sont les « fous » qui doivent expliquer aux « sains » que le monde court à sa perte. Tout le monde est-il devenu à ce point fou jusqu'à ne se soucier que de lui-même, à ne plus pouvoir entendre et comprendre l'autre ?

Les voix off se mélangent aux discours à voix haute, on passe d'un personnage à un autre, d'une phrase à une autre, d'un poème à un dialogue, les mots se croisent mais ne se répondent pas, les silences semblent seuls capables d'exprimer l'indicible. « Les sentiments inexprimés ne s'oublient jamais ». D'ailleurs les souvenirs ne sont ni en couleurs, ni en paroles, uniquement des visages silencieux. Les femmes prient et appellent le secours de dieu, mais il ne leur répondra jamais, la jeune traductrice lui déclare son amour mais il ne l'écoute pas, dieu confie à la femme qu'il envoie des signes mais que l'homme ne les entend pas, le fou se réfugie avec sa famille pour la protéger d'une fin du monde qui n'en finit pas d'arriver, puis il crie à une foule silencieuse et immobile qui ne l'entend pas, ne le voit même pas brûler.

L'histoire n'est pas secondaire, mais elle est plutôt illustrative, décoratrice, à l'inverse des films habituels, où l'atmosphère sert à illustrer une histoire. C'est pour Tarko plus l'occasion de rendre hommage à sa mère (à la mémoire de laquelle le film est dédié), à l'image de la madone, de la femme et des femmes, à travers tous ces plans en flash-back sur les différents âges de la femme. La femme qui ne demande qu'à aimer, alors que l'homme lui est malade et s'aveugle en peurs et rituels inutiles. Le héros, par exemple, est un homme perdu, dans un pays étranger, sur les traces d'un poète dont il écrit la vie. Mais il est surtout à la recherche de son passé, de sa propre vie. Il s'est perdu en chemin et erre dans sa vie comme dans ce pays inconnu où il n'est rien, où il n'est pas chez lui, ce temps et cette époque où il est loin de sa femme et ses enfants, loin de ce qu'il est, loin de ceux qu'il aime. C'est un poète « malade du cœur » (il prend des médicaments) qui rêve de sa famille en Russie, et qui est incapable d'aimer la traductrice qui l'accompagne, il n'a même pas vu les signes qu'elle lui envoyait. Elle lui offre le sein maternel, qu'il ignore. Il est pur et son amour est ailleurs. Il est ailleurs. Il est de toute façon incapable d'aimer le présent ou le futur, peut-être par conscience que sa fin est proche, il ne peut aimer que ce qu'il a aimé, son passé, sa mère, ses refuges d'enfance, auxquels il se raccroche.

Le dernier plan-séquence dans les thermes est marquant, mais quand on le revoit on voit surtout l'acteur qui « prépare » son jeu, qui attend que la flamme s'éteigne, et puis le râle ultime est un peu too much. Mais que de plans sublimes partout ailleurs. Un enchantement perpétuel.

Bref, je pourrais en parler des heures. Pour moi, c'est ça le vrai cinéma. Un cinéma « intérieur », nostalgique et mélancolique, contemplatif, onirique, symboliste, chargé d'émotions et de moments réels, au plus près des êtres. Voit-on un film, ou assistons-nous à une part de nous même, qui ne peut exister ailleurs que dans cet artifice artistique ?

Un film essentiel.

5/6
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Re: Ciné-Club 33 double séance : Peter Ibbetson / Nostalghia

Messagede euh... si vous le dites » 03/05/2020 18:28

jolan a écrit:Ce qui importe c'est vraiment la communication de sensations.


C'est vraiment complètement ça.
Il faut juste accepter de se laisser emmener ailleurs que dans un cinéma purement narratif.
On voit Tarkovski comme un truc très intellectualisant mais c'est tout le contraire, en fait.
C'est un cinéma de sensation.
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Messagede sergent latrique » 04/05/2020 09:18

Personnellement, je ne me suis pas laissé emporté, et je suis passé à côté de cette sensibilité lente et contemplative.

Pour la 34, départager entre les trois est un crève-coeur, tant les trois restant seraient à voir. Je choisirai celui que je n'ai jamais vu, Shangai Express et j'espère qu'une autre séance permettra de voir le Menzel puisque euh voulait le proposer plus tard. ;)
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sergent latrique
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