Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

[jolan]

Message précédent :

[(parmi lesquels le jeune Jean Carmet qu'on a rarement l'occasion de voir si jeune et dans un rôle d'apprenti bandit)

Tu peux le voir dans un rôle très proche de cambrioleur dans "Les Bons vivants", et dans les mêmes années début 50, il y a le "Knock" version Guy Lefranc dans lequel il a un rôle un peu plus important. Et Jouvet.

[arcarum]

copie conforme de Jean Dreville

Un petit commercial sans envergure se découvre être le sosie d'un escroc de haut vol.

J'ai personnellement trouvé beaucoup de qualité de à cette comédie. L'Histoire est légère, mais les ressorts scénaristiques sont maîtrisés et les événements s'enchaînent de manière logique et deus ex machna.
Mention spécales aux séries de répliques qui égayent de manière régulière ce film au point d'être parfois désopillant
Manuel Ismora écoutant Gabriel Dupon qui discute avec l'inpecteur Laprune : J'aimerai bien voir sa tête !
Oscar : Vous n'avez qu'à vous regarder dans un mirroir !


L'interprétation de Louis Jouvet est superbe. Il parvient, sans artifices, en quelques mimiques de nous permettre de comprendre à qui nous avons à faire.
Je ne connaissais pas Suzy Delair et j'ai trouvé que cette actrice crevait littéralement l'écran . Elle rie, elle pleur, elle s'énerve, en un mot elle joue, elle es parfaite. Qu'elle belle actrice !

Jamais la réalisation ou la direction artistique ne veut nous perdre, elle se tient à l'esprit du film et cela est fort agréable.

La réalisatione st assez simple, mais le choix de cadrage est toujours fait pour rendre les scènes simples et claires et ainsi permettre l'exploitation des jeux des acteurs qui sont finalement le centre de ce film.

Un bon film 4/6

[sergent latrique]

Je n'ai pas vu la moitié des films de Rohmer, voici ma sélection


3 - 1990 :Conte de printemps
2 - 1959 : Le Signe du Lion
1 - 1984 : Les Nuits de la pleine lune

[jolan]

Pour ma part j'ai vu tous ses principaux films des trente dernières années, il y en a certains que je n'ai aucune envie de voir (Marquise, Perceval), et quelques trous à combler, en particulier à ses débuts, ce sera donc du :

3 : La Collectionneuse
2 : L'Amour l'après-midi
1 : Le Signe du Lion

Pour ceux qui veulent découvrir un peu plus l'homme, je leur conseille le film "Maestro", joli petit moment estival en compagnie du réalisateur sur son dernier tournage, qui narre également la rencontre sentimentale de Quivrin (qui devait réaliser le film) et Taglioni.

[arcarum]

n'ayant vu aucun film de rohmer

3 - ma nuit chez maud
2- Le genou de claire
1- l'amour l'après-midi

[euh... si vous le dites]

Les Contes moraux, j'aime beaucoup mais ce n'est pas ce que je préfère chez Rohmer, donc plutôt non.
Le signe du lion, c'est du Rohmer avant Rohmer. Je n'aime pas ce film.
J'irai plutôt pêcher du côté des Comédies et proverbes ou des Contes des quatre saisons.
Il y en a un paquet que j'ai vu il y a très longtemps et dont je n'ai plus qu'un souvenir très éloigné...

3 : Les nuits de la pleine lune (pour le plaisir de revoir Pascale Ogier)
2 : Conte d'automne (Marie Rivière forever)
1 : Conte de printemps

[jolan]

4 - Conte de Printemps
4 - Les Nuits de la pleine lune
3 - La Collectionneuse
3 - Ma Nuit chez Maud
3 - L'Amour l'après-midi
3 - Le Signe du Lion
2 - Conte d'Automne
2 - Le Genou de Claire

[lobo]

J'ai revu les saisons et les contes et proverbes très récemment.
Je souhaiterais en voir un que je n'ai pas vu, c'est à dire soit les 3 premiers soit les cinq derniers, alors je dirais
3. Ma nuit chez Maud
2. La collectionneuse
1. Le signe du lion

[euh... si vous le dites]

Bon ben, on est parti pour Ma nuit chez Maud, alors.
Pas vraiment ce que j'espérais mais tant pis… Je le reverrai quand même avec beaucoup de plaisir.

[lobo]

Avec tout ça, et la mort d'Uderzo et celle de Manu Dibango, le coeur n'y est pas, mais allons-y tout de même...
Copie conforme
Avis mitigé moins. Je n'ai pas été convaincu par le jeu de Louis Jouvet. Ca commence bien avec les déguisements : le duc, le déménageur, le scandinave. A ce stade il apparaît comme un escroc sympathique... Mais en chef de bande sous couvert d'un studio de photo, son jeu change complètement et il n'est plus sympathique du tout, surtout dans ses rapports avec sa copine. Et je déteste le jeu de Gabriel Dupon. Il en fait des tonnes dans le rôle du médiocre marchand de boutons. L'histoire d'amour n'est pas un modèle de légèreté non plus... Suzy Delair, je ne la connaissais pas. Au début j'ai cru que c'était sa collègue, non ça c'est Annette Poivre je constate dans le générique... Bon, que dire, sinon que ce sont des jeunes Françaises typiques des années 40... Pas aussi glamour que les stars américaines.
Il y a des répliques amusantes, un peu à la Audiard...
Ma note : 2,5/6

[jolan]

Bon alors va pour "Ma Nuit chez Maud", très beau film (dans mes souvenirs) qu'il me sera agréable de revoir.

A moins que de nouveaux participants en mal de cinéma ou d'occupation pendant le confinement ne viennent en masse perturber tous nos votes...

[jolan]

Le lien vers le Rohmer

[Révéler] Spoiler:

https://we.tl/t-CY4eYKKVSr

Euh... un petit avis sur le Dréville ?

[euh... si vous le dites]

Euh... un petit avis sur le Dréville ?

Je vais essayer de trouver le temps aujourd'hui.
Sinon, ça sera dimanche.

[euh... si vous le dites]

Copie conforme - Jean Dréville

Un petit film sans intérêt pour moi.
Les ressorts scénaristiques sont usés, tout est cousu de fil blanc, les péripéties s'enchaînent mollement, les dialogues me gonflent.
Bon ok, c'est pas là l'intérêt du film.
L'intérêt, c'est la performance de Jouvet.
Mais le problème, c'est que j'ai trouvé son cabotinage énervant, particulièrement dans le rôle du vendeur de boutons.
Pour ce qui est de Suzy Delair, parlons-en brièvement vu que c'est quand même elle qui a motivé le visionnage du film, elle débarque dans le film après 50 minutes, mais quelques secondes plus tard - et un catalogue de minauderies exaspérantes déjà bien entamé - on se dit qu'en fait on aurait pu attendre encore un peu.

Bon voilà, ce cinéma français m'a toujours horripilé et ce film n'a malheureusement pas fait exception.
Rien ne me plait dans ces films. Ils me donnent à chaque fois l'impression de rentrer dans une pièce qui n'a plus été aérée depuis des années.

Ma note : 0.5/6

[jolan]

Séance 28 : Copie conforme (Dréville 47) = 2,4

[lobo]

Ma nuit chez Maud (Rohmer, 1969)
Encore un chef d'oeuvre... Bien sûr on peut trouver (j'ai trouvé) un peu longuette cette soirée chez Maud... C'était l'époque sans doute qui voulait ça, on théorisait son rapport au monde, à l'amour, aux autres... Et puis c'est un peu la marque de Rohmer. Mais dans d'autres films (je pense à Conte de printemps ou Les nuits de la pleine lune, par exemple) il trouvera amha un meilleur dosage pour ces discussions intellectuelles... toujours délicieuses de toute façon. Tout est très élégant je trouve, l'humour discret (les maths au petit-dej comme évocation de l'anti-pascalisme du héros), les clins d'oeil et références ciné (j'ai vu dans la poursuite de Françoise en solex par Jean-Louis en R16 Renault (?), dans les rues de Clermond-Ferrand, un pastiche de la course poursuite que Bullitt venait de mettre à la mode, je me suis demandé s'il n'y avait pas un clin d'oeil aussi avec la sortie des usines Michelin)... Et puis il a le don, Rohmer, de faire un sujet du lieu même (les villes nouvelles, Saint-Lunaire, Talloires, la banlieue pavillonnaire...). Ici l'Auvergne et Clermond, c'est l'aurea mediocritas de la province : la petite maison sur les hauteurs, le ski accessible dans l'heure, la belle église, les jolies étudiantes d'une petite fac, le Chanturgue...
Ma note : 5,5/6

[euh... si vous le dites]

Et puis il a le don, Rohmer, de faire un sujet du lieu même (les villes nouvelles, Saint-Lunaire, Talloires, la banlieue pavillonnaire...). Ici l'Auvergne et Clermond, c'est l'aurea mediocritas de la province : la petite maison sur les hauteurs, le ski accessible dans l'heure, la belle église, les jolies étudiantes d'une petite fac, le Chanturgue...

En effet, Rohmer ne pouvait pas envisager son cinéma sans concevoir ses films en relation étroite avec les lieux où ils se déroulaient.
J'avais d'ailleurs été frappé du reproche qu'il adressait à Bergman, en tant que critique, parce qu'il trouvait que ses films se déroulaient dans des lieux interchangeables.

[euh... si vous le dites]

Ma nuit chez Maud - Eric Rohmer - 1969

Si je devais qualifier le cinéma de Rohmer par un seul mot, ce serait "jubilatoire".
Quels que soient leur tonalité, l'environnement choisi, les personnages décrits, les questions morales soulevées, les films de Rohmer sont jubilatoires.
Et il ne faudrait pas limiter cette capacité à générer la jubilation aux seules joutes oratoires et à ces infinies variations sur les stratégies de séduction, le libre-arbitre et la tentation de personnages souvent indécis.
Il y a derrière cela un superbe travail sur le cadre, sur la composition des plans, sur la longueur des plans qui participe pleinement à l'extraction patiente, obstinée et pleine de chausse-trappes de la vérité des personnages.
La photo de Nestor Almendros est superbe également.
A ce titre, Ma nuit chez Maud est peut-être le premier film dans lequel Rohmer parvient à la perfection à explorer des questionnements moraux en combinant aussi bien cette intelligence formelle avec une direction d'acteurs formidable et un jeu constant autour de dialogues brillants.
J'avais le souvenir d'un film plutôt aride (le noir et blanc, l'essentiel du film en intérieurs), j'ai redécouvert au contraire un film qui, derrière des questionnements qui peuvent apparaître austères, s'avère au final pétillant et ludique.
Finalement, même si je suis plus fan du Rohmer des années 80 et 90, je suis très heureux d'avoir pu redécouvrir cette nuit chez Maud.

Ma note : 5/6

[lobo]

Ma nuit chez Maud - Eric Rohmer - 1969
Si je devais qualifier le cinéma de Rohmer par un seul mot, ce serait "jubilatoire".
Quels que soient leur tonalité, l'environnement choisi, les personnages décrits, les questions morales soulevées, les films de Rohmer sont jubilatoires.

Ah, pour une fois nous sommes bien d'accord...

[arcarum]

Un nuit avec Maud - Eric Rohmer 1959

Un jeune ingénieur d'une usine de fabrication de pneus à Clermont Ferrand et à la recherche de l'âme soeur, rencontre un ami d'enfance qui l'invite à passer une soirée chez sa maîtresse.

Ce film est pour moi le parangon de ce que je déteste profondément dans le cinéma "français" depuis l'aube de la nouvelle vague.
En effet, par le truchement d'un pseudo cours de philosophie (en l’occurrence "les pensées" de Pascal) sur la condition humaine on vous abreuve d'un discours abscons sur la place de la religion dans les relations (physiques) homme et femme dans une société pré soixante-huitarde.

Ainsi, comme nombre d'autres films français du même accabit, l'enjeu du film se résume à savoir si le personnage principal parviendra à maintenir sa ligne de conduite (chrétienne) face à la tentatrice (qui n'est qu'une représentation de la société moderne qui prendra le pas sur l'ancienne), trouvera son âme soeur et si le spectateur pourra reluquer lubriquement l'actrice principale.

Et comme toujours, l'enjeu est particulièrement rapidement évacué. Le personnage, bien que drapé dans une moralité supérieure, ne se révèle pas meilleur que le tout un chacun (il est peut être même pire) et le spectateur bénéficie de sa petite dose d'excitation bien malsaine.

Donc, le film durant 1h45 et que tout l'enjeu est résolu au bout de 30 mns parce que tout est coursu de fil blanc (je pars... je pars pas... je pars... je veux pas rester... merci madame de vous déshabiller... bon je reste mais je dors pas avec vous... bon je dors avec vous). Ce film est finalement un résumé complet de toutes les saisons de Madame est Servie.

Puisqu'il n'y a plus d'enjeu à résoudre, Le film meuble, l'histoire patine, et se transforme en guide touristique.
les restaurants, les visites à l'église, les concerts, cours de cuisine, de visite des alentours de Clermont et aucune discussion ou échange qui pourraient relancer l'intrigue.

Alors certes la direction artistique est présente, et oui le casting est de qualité, mais lorsque 'un film n'a plus d'enjeu et patine, la réalisation perd la nervosité qu'elle connaissait en première partie pour se limiter à faire ronronner des échanges biens soporifiques.

0,1/6

[pabelbaba]

Tu n'aimes pas non plus Léon Morin Prêtre du coup.