Boulon31 a écrit:clement2 a écrit:Igalma a écrit:le politiquement correct, auto-censure, bien-pensance qui couve depuis quelques décennies, car il faut pas se leurrer, l'humour des années 2010 a subi un bon coup de monsieur propre comparé à celui des années 60 à 80 est partiellement responsable de ça. Et quand, petit bout par petit bout, la société décide qu'il est interdit de se moquer de certains sujets, qu'il est particulièrement outrageant de faire des blagues pourries, que c'est même un crime passible des tribunaux de rire, hé bien ça légitime quelques abrutis profonds à se faire "justice" à leur façon. Vu que les tribunaux ne condamnent pas assez violemment les coupables d'humour hyper choquant, la preuve, ils récidivent, hé bien le con armé, lui, se sent soutenu pour agir.
Complètement d'accord avec toi !
Et moi je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce que tu écris.
Si l'on voit effectivement une sérieuse avancée de l'auto-censure il me semble que c'est une conséquence et non une cause des comportements qui visent à entraver la liberté d'expression. Le fanatique qui décide de faire taire un caricaturiste ne justifie pas son action par la norme "politiquement correcte" de la société Française, sa légitimité il la tire dans une propagande de haine qui n'a rien à voir avec les valeurs plus ou moins hypocrite de notre société.
Tu m'as lue en entier? Il y a un second paragraphe et je faisais l'avocat du diable d'un autre
A partir du moment où cette société dit "ouais sur certains points, z'avez peut-être raison" à la propagande de haine, qu'elle courbe la tête parce que quand même, un pauvre dessin de presse, c'est hyper violent, au lieu de faire un bras d'honneur, quelque part elle offre des ailes à des abrutis. Mais ça ne dédouane nullement de leur responsabilité. Dans un crime, il y a la volonté et le passage à l'acte. Et pour passer à l'acte, il faut un contexte favorable et une occasion. Détruire peu à peu ce qui fait la liberté d'expression et la personnalité d'une société, c'est créer un contexte favorable. Abdiquer face à la propagande de haine comme il est fait depuis 20 ans, c'est lui dire, t'as gagné, t'as raison. Alors qu'il aurait fallu lui faire un gros fuck et la démonter. Certains comportement de notre société apportent de l'eau au moulin et la moindre goutte est déjà de trop.
Une des questions qui se pose (et posée par un des interessés), c'est est-ce que demain, une fois passée l'émotion collective, on pourra rire de tout ou toujours pas? Parce que sinon, ça reviendrait à les assassiner une deuxième fois.