Il me semble qu'il est difficile d'aimer à la folie
une BD muette.
Une BD muette ne sera jamais qu'un passe-temps, une parenthèse entre deux lectures, une articulation ou une séquence pour faire la liaison.
Par exemple, dans les albums de gags, on voit souvent des petits dessins en haut des planches (ou en signature), pour illustrer le titre du gag (ou sa chute). Dans les cartoons, on voit souvent un intermède muet et expressif le temps d'un changement de décors... Et dans un magazine, il est bon de reprendre son souffle avec quelques planches "différentes". La BD muette convient bien à ça.
Alors arriver à rendre vraiment intéressante une BD muette dans un magazine, ce serait un exploit.
Surtout que pour déclencher le rire sans mots, il faut jouer sur la situation, la surprise, l'exagération des expressions, les circonstances... Et pour surprendre, rien ne vaut le non-sens !
Le PIOU, PLUNK,
NON-SENSE... Toutes ces BD ont ça en commun.
Reste GAME-OVER qui cherche à éviter le piège du "non-sens" pour tenter le comique de situation exclusivement. Bon, il y a toujours un peu de non-sens dans un monde de jeu-vidéo, mais globalement l'humour porte sur une LOGIQUE inévitable (donc tout à fait l'inverse du non-sens !) qui entraine des enchaînements et des résultats imprévus, mais toujours surprenants et amusants.
Après, bien sûr, il faut aimer L'ESPRIT de la BD muette elle-même : le PIOU joue sur une sorte de méchanceté bête et innocente (voire !
) qui est sensée détendre dans un monde de gentillesse lassante. Il faut aimer...