Je viens de poster mon avis sur la BEL, vous allez devoir vous y coller aussi pour remonter mon pénible 3/10
Je vous trouve un peu durs avec le Faune.
C'est vrai que l'histoire n'est pas "réaliste" ni même "crédible". Mais Broussaille a toujours été une série qui parle du monde des rêves que du monde réel. Plus une occasion de s'échaper qu'un retour à la vie qu'on connaît si bien.
Pour moi Broussaille est à la fois une série poétique et une introspection
active du personnage.
Même si
Sous deux soleils est peut être un peu plus passif (encore que...), dans les 4 premiers albums Broussaille est avant tout actif et suit chaque fois une "quête".
Les baleines publiques et
Les sculpteurs de lumières sont des enquêtes sur des faits, avec une sorte d'initiation spirituelle ou culturelle,
La nuit du chat étant une introspection personnelle qui se terminera par une prise de conscience et des actes dépassant son caractère habituel.
Rien de tout ça dans le Faune, il s'agit d'une réflexion qui se veut certainement philosophique... ou du moins personnelle.
Ce n'est pas ce qui me gêne, peut être même au contraire.
Mais s'il s'agit d'évoquer la destruction du monde, je trouve que le discours est exprimé avec bien trop de "préciosité", trop de belles images, trop de belles idées. Cela manque de violence. Pour parler d'un sujet de ce type, le lecteur doit sentir le dégoût, quitte ensuite à être remis dans un univers plus édulcoré et lumineux. Dans cet album, il y a toujours un ou deux tons en dessous d'une véritable violence sur le sujet. D'où mon qualificatif de "naïveté".
Alors c'est vrai que mettre seulement 3/10 sur un album aussi bien dessiné, peut paraître exagéré. Mais quand j'estime un album raté, je lui met rarement une note supérieure...
Et à bien y réfléchir, je me demande si dans toutes mes lectures je ne donne d'importance au dessin et au sénario que dans la proportion 3 dixièmes pour l'un et 7 dixièmes pour l'autre. Je peux adorer des albums au dessin incertain dont l'histoire est géniale et détester des BD graphiquement fantastiques mais dont la pauvreté scénaristique m'aflige.
Quoi qu'il en soit, il est clair que le Faune peut être lu avec différentes perceptions, l'état d'esprit étant très important au moment de la lecture.
Je n'aurai qu'un conseil : si on décroche aux premières pages, autant reposer l'album et attendre un moment plus calme pour s'y remettre (ce que je vais faire d'ailleurs
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