de Jopo de Pojo » 23/02/2024 09:41
Tout est public.
COMMUNIQUÉ de Presse
La Fondation E. P. Jacobs souhaite réagir à l’article publié dans le journal Le Monde le 13 décembre dernier, intitulé « Blake et Mortimer : les millions envolés de la Fondation Jacobs».
La Fondation E. P. Jacobs a en effet été abusée par des agissements de son ancien président qui, outre le pillage de l’œuvre originale de E. P. Jacobs dont question dans cet article, a elle-même été attaquée par diverses procédures judiciaires visant à obtenir sa dissolution.
Ainsi, en 2016 et à la requête unilatérale de son président de l’époque, la Fondation E.P. Jacobs est dissoute par jugement du tribunal de première instance francophone de Bruxelles, le nombre minimum d’administrateurs requis n’étant plus atteint. Un an plus tard, après bien des démêlés, les planches de Jacobs sont déposées auprès de la Fondation Roi Baudouin par ce même président que la justice avait désigné comme liquidateur.
Sur fond de rumeurs persistantes de planches de Jacobs vendues sous le manteau, puis de faits avérés lors de ventes aux enchères officielles dès mai 2016, la S.A. Studio E.P. Jacobs à laquelle s’associent deux anciens administrateurs de de la Fondation Jacobs, Pierre Lebedel et Charles Dierick introduisent une action en justice pour contester la liquidation.
Dès septembre 2017, à la suite d’une enquête approfondie de Daniel Couvreur, une salve d’articles paraît dans le journal Le Soir qui dénonce le pillage du fonds confié à la garde de la Fondation E.P. Jacobs. On y apprend les relations troubles au sein du milieu de la bande-dessinée entre ledit président de la Fondation, certains galeristes, intermédiaires et en fin de chaîne des collectionneurs fortunés.
Cela est d’autant plus accablant que Jacobs avait mis à l'abri dans les coffres de sa Fondation tout son patrimoine pour « le préserver des affairistes de la bande-dessinée. »
Cette campagne de presse a provoqué l’ouverture d’une enquête pénale diligentée par le juge d’instruction Claise, spécialiste des affaires financières.
Lors d’un premier jugement daté du 24 avril 2020, le Studio Jacobs et les deux administrateurs, obtiennent gain de cause, la liquidation de la Fondation est invalidée.
La même année, le 4 décembre, un second jugement restitue cette fondation d’utilité publique dans son état d’origine où elle redevient de plein droit propriétaire de l’ensemble du fonds. En outre, son ancien président en est exclu, car soupçonné d’avoir diverti à son profit une partie du patrimoine.
Entretemps, le second jugement du tribunal de première instance francophone de Bruxelles a entériné la liste des futurs administrateurs. Un nouveau conseil d’administration est mis en place autour de Pierre Lebedel et Charles Dierick, ces membres historiques de la Fondation E.P. Jacobs qui s’étaient opposés par voie de justice à sa dissolution.
Bruxelles, 14 Décembre 2023 1/2
Y siègent trois personnes morales : le Studio E.P. Jacobs, les Éditions BLAKE & MORTIMER et le Centre Belge de la Bande Dessinée. Estimant l’heure venue de confier le fonds Jacobs à une nouvelle génération, Pierre Lebedel et Charles Dierick deviennent administrateurs honoraires. Les membres de la Fondation sont au nombre de neuf, actés par le tribunal de première instance ou cooptés. Ils remplissent leur mission dans le respect de ce qu’avait souhaité Edgar P. Jacobs.
Le premier conseil d’administration de la Fondation reconstituée se réunit le 3 mars 2021. Les coffres en banque ne peuvent désormais être ouverts que conjointement par deux administrateurs dûment mandatés à cet effet par la Fondation E.P. Jacobs, propriétaire du contenu, et en présence d’une représentante de la Fondation Roi Baudouin, titulaire des coffres.
L’inventaire dressé par les nouveaux administrateurs a permis d’identifier quelque 250 planches originales sorties des coffres pour ne jamais y revenir. Elles ont été mises sur le marché ou vendues en sous-main par des galeristes et intermédiaires sans scrupules au profit de collectionneurs peu soucieux de l’origine douteuse de leurs acquisitions. Sans compter la vente des couvertures de tous les albums de Blake et Mortimer, des crayonnés sur calques et de bon nombre d’illustrations et croquis.
Le dossier est à présent entre les mains du parquet de Bruxelles, après clôture de l’enquête judiciaire et de l’instruction pénale. Afin de recouvrer son patrimoine, la Fondation s’est constituée partie civile aux côtés du Studio Jacobs. Dans le même temps, la Fondation actuelle, nouvellement composée, remplit ses objectifs premiers : la conservation, la perpétuation, la protection et le respect de l’ensemble de l’œuvre artistique et littéraire d’Edgar P. Jacobs.
Déjà trois expositions prestigieuses ont eu lieu depuis le renouvellement de son Conseil d’Administration :
. Le Secret des Espadons, septembre 2021, Centre Belge de la Bande Dessinée ; . Machinaxion, avril 2023, Château de La Roche-Guyon ;
. Odyssée, mars 2023, Centre Belge de la Bande Dessinée.
Des originaux de Jacobs, et non plus des fac-similés, étaient à nouveau montrés au public dans des dispositifs scénographiques innovants. Les archives léguées par Jacobs, sa documentation, ses notes, sont explorées au gré des expositions et des publications.
Après Le Rayon U, 2023, Éditions BLAKE & MORTIMER, version bibliophile réunissant les planches originales noir et blanc remontées par Jacobs en 1970 et le catalogue de l’exposition Odyssée édité par le CBBD, d’autres livres sont en chantier. Les projets abondent. Peu à peu le corpus complet de l’œuvre de Jacobs se révèle.
La Fondation E. P. Jacobs, établissement d’utilité publique, est déterminée à poursuivre son combat judiciaire pour récupérer son patrimoine et résolument tournée vers l’avenir dans la promotion de l’œuvre de Jacobs.
Bruxelles, 14 Décembre 2023 2/2