Chapeau bas pour philemon
Le tour de force du tome 3 réside pour moi en 2 points:
- l'abileté et le talent mis en oeuvre par le duo d'auteur pour mettre en scéne autant de situations, d'évènements en une BD, TOUT en continuant à développer un personnage et une ambiance.
(Même si le trop nuit au bien, force est de constater que c'est cohérent et réaliser de mains de maitres)
- Ensuite et c'est plus subjectif, les messages et prises de positions véhiculés dans ce tome, distillés avec respect de l'Histoire (pour autant qu'une BD animalière puisse le faire), m'ont laissé sur le cul.
Il serait aisé de faire du policier d'ambiance 50ies avec légereté mais la force du personnage de blacksad permet bien plus et Diaz Canales m'a beaucoup surpris.
Il y a des ptites phrases "qui tuent" et qui font un tome particulièrement engagé.
Notament sur le sens de l'histoire, la place de l'artiste, le rôle des politique, le mélange des genres (par ex : 1ere case page 35: "vous lisez la bible?"
, ce qui ne m'a pas fait pensé au coq français
), le sens d'une vie...
On peut aller vraiment loin dans ce que laisse à penser cette histoire, le rôle et dénouement pour chacun.
Enfin je suis content de voir l'univers et john s'épaissir. j'espère et je pense qu'on recroisera Alma un de ces jours. Ce qui me tenait à coeur plutôt qu'un défilé à chaque tome et qui permet des scenettes de fond plus savoureuses comme le passage de john à l'université par ex.
Allé un p'tit dernier pour la route
:
la relativité du sentiment de justice et sa mise en oeuvre qui marginalise sans espoir de rédemption, pas même par l'amour.
L'abnégation forcée ?! , en tous cas ça fait mal - et ça donne d'autant plus de force à la dernière planche.
Au final:
On attendait un plaisir de lecture simple, immédiat, comme au premier tome et le décalage peut attiser les déceptions:
un tome trés dense et déroutant, peut être trop construit, un tournant dans la série qui permettra des enquêtes à venir "plus accessibles" mais bénificiant d'un fond maintenant riche et solide.