Terminé le 2ème volume de "Bug" :
Ok, c'est convaincant, et malgré le drame et la pesanteur post-apocalyptique, il y a de nombreuses notes de fraîcheur humoristiques, de-ci, de-là. (pour un Gelbicain comme moi, par exemple : "halte au feu, une fois", ok ça passe, on en tient pas rigueur, on se complaît dans l'auto-dérision de toute façon, au Nord du Nord de chez les Chtis
).
Mais le plus plaisant, ce sont, d'une part, les hypothèses de redistribution des zones de pouvoir de certains lobbies techno-économiques, d''émergence (ou de renaissance) de certains mouvements politiques anciens, d'avancée de quelques puissances réunies autour d'un mouvement religieux, etc, et d'autre part (voire surtout), la manière dont chaque être humain se sera positionné par rapport à l'outrancière technologisation de son ontologie.
Les transhumanistes se cassent bien la gueule, jusqu'à maintenant dans ce deuxième volume. Et il ne me déplaît pas de voir que l'on a tout à coup urgemment besoin d'un vieux schnok de 97 ans, sourd et qui se pisse dessus, pour pouvoir conduire une voiture mécanique de notre époque actuelle, tant le savoir-faire se serait (sera?) perdu, et tellement l'externalisation de notre mémoire (via les moteurs de recherches internet habituels) nous aura fait devenir comme des petits amnésiques, incapables de mémoriser, et de se démerder par soi-même.
J'ai donc été pris au piège : il faut que j'aille au bout de ce "Bug".
Mais, on en est au deuxième volume après 2 ans (1er volume : 2017, celui-ci 2019) et il semble que "Bug" soit planifié sur 5 volumes (donc, au même rythme, le dernier en 2025).
J'aurai alors 61 ans et Enki Bilal 74.
J'espère sincèrement qu'on s'y retrouvera, à la quasi avant-veille temporelle réelle du début de cette magnifique fable.