Bon, j'avais fait un petit post à votre attention, mais il est parti je ne sais où...
alors je reprend, parce que ça m'intéresse d'avoir votre avis à ce propos :
antoineozanam a écrit:vous avez acheté un épisode, donc vous avez un objet dont la valeur est l'argent dépensé. Cela n'est pas une perte.
C'est une manière de voir, que je respecte tout à fait, mais que je ne partage pas. je ne le dis pas pour contredire, mais par idée que, peut-être, je ne suis pas le seul à avoir ce opinion et qu'il est -tout aussi peut-être- intéressant qu'un auteur puisse avoir connaissance de cet avis. Après cela, chacun en fait -là, c'est pas du peut-être, mais c'est du certain
- ce qu'il en veut.
Pour ma part, quand j'achète un tome 1 (ou tome 2, etc.,), je sponsorise un auteur pour lui permettre d'aller plus loin. J'enclenche une relation de "confiance" (brute quand il s'agit d'un nouvel auteur ou plus ou moins contrôlée quand je connais celui-ci).
Un épisode n'a pas de valeur en soi, à tout le moins certainement pas la valeur qu'il aura une fois que l'histoire sera terminée (à nouveau : Van Hamme : "l'important, ce n'est pas de savoir comment commencer une histoire, mais comment la terminer").
Je ne vais pas dire que le voyage ne m'intéresse pas (combien de bd's ne dérapent pas sur les dix pages de fin ?
), mais la destination a aussi une importance et peut rendre la voyage encore plus beau.
Je ne dépense ainsi pas un montant x pour l'objet "bd", mais pour "l'objet bd dans un ensemble plus important : l'histoire".
Si l'histoire ne se termine pas, même si je reste avec la (parfois très belle) bd sur les bras, une partie de sa valeur est perdue.
Et je suis donc déçu.
Ceci étant, je crois que le plus décevant n'et pas le fait de ne pas avoir de fin à une histoire, mais bien souvent la raison de l'interruption.
C'est sans doute ce qui m'a interpellé dans le cas "Reign", puisqu'à mes yeux (soit du subjectivement objectif, et en n'ayant probablement pas tous les éléments en main - on fait avec ce qu'on a), il n'y avait pas de "réelle raison" de mettre un terme à l'histoire, sinon une "simple" question d'envie.
Et c'est là que j'ai du mal à accepter ce raisonnement. Si un garagiste ne répare votre voiture qu'à moitié, parce qu'il n'a pas envie, elle ne roulera pas, vous ne serez pas content et tout le monde comprendra. Pourquoi en irait-il autrement de la part d'un auteur... face à ses lecteurs/clients/ceux qui lui ont permis de vivre de son art ?
Personne n'est ma "pute", mais quand un auteur annonce une série en x tomes, il me paraît "normal" de mettre tout en oeuvre pour y arriver... C'est juste une question d'engagement.
Après, il y a évidemment les impondérables (Bon, Hergé qui choisit d'aller faire sa sieste sans finir l'Alph-Art, je l'ai évidemment trouvé un peu léger sur le coup, mais il n'a pas l'air de se réveiller, alors on se fait à l'idée
)
C'est pour cela que je voue une admiration sans bornes à Andreas : dès que la fin de Capricorne a été annoncée, il a immédiatement indiqué qu'il ferait tout pour que les lecteurs connaissent la fin de la série. Honnêtement, je me suis rarement senti aussi respecté par un auteur ! (en même temps, Andreas, même quand il ne dit rien, il est DIEU, alors l'exemple était facile...)
Bollée, pour Apocalypsemania, qui met sur son blog ce qui aurait pu / dû être la fin de son oeuvre, je trouve ça aussi intéressant. On sent que l'auteur essaie de percevoir les espoirs (parfois déçus) de ses lecteurs.
Pour Reign, ça serait peut-être pas mal que ça fasse son chemin. Avant tout, en tant que lecteur de bd, tout ce que je souhaite, c'est savoir où on me menait (si bien)...
Voili voilou...
J'aurai sans doute pas fait avancer le débat, mais j'espère qu'il n'aura en tout cas pas reculé.
Et puis juste une petite question à M'onsieur Antoine : Les âmes sèches, ça raconte quoi ? Je le vois partout, mais ... j'ose pas (pourtant, c'est une histoire finie
)
ps : Pema Ling vaincra.