Solomon a écrit:suzix@BDP a écrit:Il n'est nullement certain que les auteurs-trices lisent plus de BD que les bdphiles lambda.
En effet. Dans presque toutes les entretiens (sur des sites américains, italiens, français) que j’ai lues, hier comme aujourd'hui, l’auteur en question (surtout s’il est affirmé) dit qu’il n’est pas un grand lecteur de bandes dessinées.
Je le remarque toujours, parce que c’est une chose qui me dérange. Je comprends que le temps est limité, mais rester curieux me semble essentiel. Je n’ai jamais lu - au contraire - d'un réalisateur ou d'un écrivain qui ne voit pas les films ou ne lit pas les livres de ses collègues.
(Bien sûr, il existe de nombreuses exceptions, heureusement.)
Mouais. Je peux citer nombre d'auteurs (américains ou autres) qui sont au contraire quasiment des historiens du médium, et qui montrent qu'ils connaissent bien leur domaine et font preuve de curiosité. Chris Ware, Benoît Peeters, Art Spiegelman, JC Menu, etc.
Après on peut se demander si le fait d'évoluer dans la sphère alternative (pour faire vite) n'encourage pas à faire preuve de plus de curiosité, et de connaître à la fois les productions mainstreams (auxquelles on s'oppose) et les productions plus confidentielles (auxquelles on contribue) que ceux qui ne fréquentent que le pendant le plus commerciale de la bande dessinée.
On revient donc à cette question de la sociologie des auteurs, du moins sur leur rapport à leur médium et son histoire. Inconnue qui fait écho à la même question portant sur le lectorat au sens large, dont on sait vaguement ce qu'il lit (par grande catégorie), sans vraiment savoir ce qu'il connaît.