On s'en branle
nexus4 a écrit:rennois a écrit:Désolé si ça a déjà été dit ici, mais quand on voit l'alerte générale des médecins du travail des hopitaux urgentistes, évoquée par le "canard" cette semaine, sur l'état.........des médecins, pfiouuuu ! C'est de la tuerie à petit feu mais à grande échelle !
Sur médiapart :
Aux urgences de Lons-le-Saunier, 70 % du personnel est en arrêt maladie, épuisé. Pour assurer la continuité des soins, les autorités réquisitionnent le personnel médical avec l’appui des forces de l’ordre, pour ce week-end de l'Ascension.
« Il faut le voir pour le croire…, écrit un jeune médecin interne, jeudi 30 mai, en revenant d’une garde aux urgences de Lons-Le-Saunier. Les patients s'entassent dans les couloirs : des enfants avec leur plaie au doigt, des papys venus de la maison de retraite et qui ont du mal à respirer, des cinquantenaires avec une douleur thoracique, donc possiblement un infarctus... Et tout ce petit monde cohabite des heures et des heures, et se demande quand ils verront le médecin. Le personnel est à bout de souffle. Vraiment. Ils ont les yeux rouges et sont à deux doigts de craquer de nouveau. Ils tiennent à peine debout. Certains membres du personnel ont été amenés par la police. »
La page Facebook du Collectif de défense des urgences donne la mesure de la « panique » qui y règne en ce week-end de l’Ascension.
70 % des personnels paramédicaux – infirmières et infirmiers, aides-soignantes et aides-soignants – sont en arrêt maladie, ainsi que huit médecins sur quinze. « Et d’autres m’ont prévenu qu’ils allaient aussi s’arrêter », assure Éric Loupiac, médecin aux urgences et délégué de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf).
Le maire de Saint-Claude, Jean-Louis Millet, dénonçant la fin des services publics lors du congrès des maires de France. © Public Sénat
La situation est si tendue que seuls les syndicalistes osent parler en leur nom. Elle est si grave que les deux services mobiles d’urgence et de réanimation (Smur), dont les équipes sont fusionnées avec celles des urgences, fonctionnent de manière intermittente : « Il n’y avait pas de Smur mardi, mercredi et vendredi », assure un infirmier. En cas d’accident de la route, de détresse vitale sur la voie publique ou à domicile, de transfert urgent d’un hôpital à un autre, seuls les pompiers et l’hélicoptère situé à Besançon peuvent se porter au secours des malades.
Dans un communiqué publié samedi 1er juin, l’agence régionale de santé (ARS) reconnaît « l’existence d’un risque grave pour la santé publique » et assure procéder, avec la direction de l’hôpital et la préfecture, « à la réquisition d’un nombre suffisant de personnels ». Pour mettre les soignants au travail, ils font donc appel aux forces de l’ordre.
De jeudi à lundi, chaque jour et chaque nuit, entre trois et cinq infirmières et aides-soignants sont réquisitionnés. Les gendarmes ou les policiers se déplacent à leur domicile pour leur donner en main propre l’avis de réquisition.
Une infirmière, seule à son domicile avec ses enfants, a été réveillée à 00 h 45 mercredi matin pour venir travailler à 7 h 15. « Mes enfants ont été réveillés, j’ai eu du mal à les rendormir, et moi je n’ai pas pu trouver le sommeil. J’étais en larmes, paniquée, en colère. La journée de travail a été terrible : le matin, il y avait une vingtaine de patients en attente d’un lit, pas de médecins, des internes désemparés. J’ai fini la journée en pleurs. Je travaille depuis onze ans aux urgences, je n’ai jamais été dans cet état. Je suis nerveusement épuisée. Je suis à mon tour allée voir mon médecin pour me faire arrêter. Et en rentrant chez moi, j’ai trouvé les gendarmes, avec une nouvelle réquisition pour le lendemain matin. »