The Mighty Thor, tome 1.Thor est certainement un des personnages Marvel les plus difficiles à rendre attractif : C’est un dieu nordique et son destin est prédestiné par le Ragnarokr. On sait tout de lui, il est très fort, il a un marteau, il fait tomber la foudre, il lutte contre Loki, il fait ripaille avec les Warriors Tree, sort avec Sif, tuera mais se fera tué par le Serpent de Midgard à la fin des Temps, mais il manque d’une authentique dimension psychologique.
Peu de scénaristes lui ont trouvé de bonnes histoires, en le plus rendant humain : on peut penser à Simonson, Gillen ou plus récemment à Straczynski qui ne parvint pas hélas - merci aux events- à faire ce qu’il voulait et mettre en branle le plan le plus tordu et le plus cruel ourdi par un Loki en très grande forme.
Pire, au cours du "Siege", sur lequel je ne m’attarderais pas, Loki, métamorphosé par on ne sait quelle grâce, demandait pardon (si, si) d’avoir déclenché la chute d’Asgard et donnait sa (une) vie… Ensuite, il était ressuscité par Thor qui pleurait sa mort ( ?), Loki renaissait comme un ado turbulent (...).
The Mighty Thor commence dans les ruines de ce que fut Asgard et de l’Arbre Monde.
Tandis que les survivants s’organisent, Thor et Sif découvrent dans les ruines d’Yggdrasil une étrange graine que semble convoiter son père, elle permettrait d’éviter Ragnarokr… Las, Galactus, mené par son Héraut argenté, la veut aussi : Cet artefact pourrait définitivement étancher la faim du dévoreur des mondes.
La confrontation est inévitable entre les asgardiens et Galaktus, entre un Thor fidèle (aveuglément) à son père et un Silver Surfer qui, tout en servant Galaktus, essaie de le libérer de sa condition de dévoreur des mondes et ainsi sauver des milliards de vies quitte à liquider quelques dieux arrogants…Pendant ce temps, Loki, fait du Loki.
L’histoire, rondement menée, malgré des grosses invraisemblances, offre une confrontation homérique entre Galaktus et Odin. Coipel nous régale par des planches splendides, dommage que Fraction pêche par un scénario un brin confus.
Au final, ce Thor, s’il ne parait pas augurer un run inoubliable, est très agréable à lire. C’est déjà ça !
Ultimate Spider-Man : Death of Spider-Man.Dans le dernier recueil de la série initiée par Bendis, nous assistons à la mort de Spider-Man.
L’éditeur choisit donc de ne pas prendre le lecteur en défaut. On sait en ouvrant le livre que Peter va y laisser sa vie, mais il nous reste à découvrir comment il va mourir et par la faute de qui.
Curieusement, les deux premières issues semblent Hors-sujet. On voit Spidey causer avec MJ jusqu’à ce que le Cap’ lui demande de venir s’entraîner. Cela s’avérera une très mauvaise idée…
Seules les deux dernières issues traitent vraiement du problème avec un Peter Parker démasqué, gravement blessé, qui se retrouve chez lui, face aux résidus des Sinister Six, mené par un Osborn transfiguré en démon qui s'est échappé du Trikelion. Il veut en finir.
Peter lutte avec un courage admirable pour sauver les siens, car Iceman et Human Torch sont bien impuissants, en fait Tant May semble avoir plus de ressources que ces deux derniers… La fin de l’œuvre est sur la couverture.
Ce dernier combat de Peter est magnifique, car perdu d’avance. Les fidèles de la première heure de Ultimate Spider-Man seront comblés. Il ne reste plus qu’à attendre le remplaçant de Peter…
Ultimate Spider-Man: Death of Spider-Man, Fallout. Bendis, Hickman et alii.
Cela devient une mode, à chaque fois qu’un héros tombe, les éditeurs nous sortent une mini-série où les autres métahumains viennent pleurer le trépas de leur copain… Les mauvaises langues diront que c’est mercantile et cela l’est !
Le recueil regroupe les six numéros de Ultimate Comics Fallout. Scénarisés par de trop nombreux auteurs qui font, de fait, le teasing pour leurs œuvres, l’œuvre s’égare et oublie trop souvent de se concentrer sur l’essentiel, à savoir le deuil ressenti par les amis et la famille de Parker.
Ainsi, on se demande franchement ce que vienne faire dans ce livre les nouveaux Ultimate X-Men ou Quicksilver, si ce n’est pour faire la promo d’ Ultimate Comics X-Men…
Pourtant, la partie scénarisée par Bendis, se focalisant sur May, Gwen et MJ est très efficace.
May, brisée par ce drame se rend, avec Gwen, avec une profonde amertume, aux funérailles de son neveu qui sont organisées par Stark et où se retrouvent les Ultimates. A sa surprise, New-York dans son ensemble est venue rendre hommage à Peter.
Mais, malgré la ferveur publique, la sympathie de Jameson, May ne se sent pas bien. Elle pense que les responsables de la mort de son neveu sont ces héros qu’il adulait depuis son enfance. Elle a déjà perdu les parents de Peter et Ben, elle en a assez, elle est au bout...
Elle va donc dire ce qu’elle pense de cela au Capitaine Steve Rogers ; sa confrontation avec le cap’ restera, je crois dans les annales.
MJ, elle, a entrepris la rédaction d’un article incendiaire contre le SHIELD qui s’est servi de Peter comme chair à canon, elle reçoit la visite de Nick Fury qui va révéler une facette insoupçonnée de sa personnalité.
Je serai clair, cette histoire (sans les teasings inutiles) aurait dû se trouver dans le volume dont je parlais avant. La boucle aurait été ainsi bouclée.
Mais pour des raisons mercantiles, Marvel a choisi d’étaler une histoire dramatique cohérente sur deux livres, ce qui dilue son intérêt et gâche la fin de Ultimate Spider-Man qui avait sû conserver un très haut niveau pendant 160 numéros.
Là encore, les aficionados d’Ultimate Spider-Man ne pourront pas faire l’impasse sur ce livre et maudiront, à raison, Marvel et leur porte-monnaie qui se vide, se vide…
PS. DHT a écrit :
@anaxarque > une manière intelligente de parler des comics de super-héros qui fait plaisir à lire.
Merci beaucoup !