illario a écrit:L'Allemagne pouvait réellement l'emporter sur l'armée rouge, au départ du moins, mais il fallait faire vite et ne pas traîner car les conditions climatiques et de terrain de l’immensité russe et ukrainienne auraient raisons de n'importe quelle armée, aussi moderne soit-elle. La profondeur stratégique est érigée en dogme par les officiers russes (C'est le cas encore aujourd'hui, le fait que l'Otan cherche à se répandre dans l'espace russe, son proche étranger, est vu, vécu, perçu comme une agression militaire et entraînerait spontanément une riposte graduée, donc nos chers politiques devraient faire attention à cela au risque d'entraîner le continent européen vers une aventure douloureuse pour tout le monde ). Seulement, pour les allemands, hitler changea ses plans et ses objectifs, ce qui fera perdre beaucoup de temps à son état-major et aux divisions sur le terrain. En gros il a loupé le coche et cela permit à l'armée rouge de se regrouper dans l’Oural (ainsi que l'industrie militaire) avant de lancer la contre-offensive. Il faut noter que c'est l'époque de la guerre totale. Chaque habitant de l'union soviétique a donné et offert de lui même, ne serai-ce en incendiant sa maison, sa ferme (politique de la terre brulée) ou ses moindres ressources. L'engagement et la guerre patriotique russe (soviétique en général) a été total face à un envahisseur d'une brutalité effroyable. Là on touche à un domaine sacré de l'identité moderne russe. Une aventure qui avait commencé avec la campagne de Napoléon et l'incendie de Moscou (volontaire et patriotique).
"Maus" : ça c'est le genre de programme qui a coûté beaucoup à l'armée allemande. C'est l'une de ses nombreuses erreurs stratégiques qui précipiteront la défaite totale. Le T-34 russe est à l'opposé de ce type de char, les soviets avaient misés sur la mobilité et la puissance du canon, ils eurent totalement raison. Ce type de mastodonte ne sert à rien sur le terrain.
Pour le nucléaire, ils avaient le potentiel, c'est l'héroïsme de la résistance qui permit d'éviter le pire. L'épisode de l'opération à Telemark en est l'exemple flagrant. Pour l'Uranium, il leur fallait juste quelques dizaines de kilos, ça aurait amplement suffit.
Le Me-262 ne fut pas produit en assez grand nombre pour pouvoir changer le cours de la guerre, sans oublier que de tels machines demandent des matières premières et du carburant, ce que l'épuisement et l’asphyxie des territoires contrôlés par l’Allemagne ne pouvait plus fournir en quantité suffisante.
illario a écrit:Ce qui explique surtout la déroute allemande c'est avant tout les errements et les erreurs stratégiques du fuhrer. Le fait de s'être attaqué à la Russie sans réelle préparation d'une campagne longue et difficile va amener l'armée allemande au bord de l'effondrement totale. 2 ou 3 millions d'hommes engloutis dans une aventure folle par un guide suprême en voie de perdre les pédales.
La déroute allemande est inévitable, puisque la supériorité allemande est, elle-même, un mythe.
Cependant, aucune bataille ne serait alors être décisive
(l'armée allemande est avant tout hippomobile)
"reproduire des dizaines de batailles de Cannes"
le charbon allemand, trop raffiné.
Jean Lopez
Le concept du "Maus" n'est en aucun cas une erreur stratégique, elle ne représente que du gaspillage bien inutile
Le Tigre I a par exemple, été beaucoup moins utiles sur le Front de l'Est que le simple StuG III ou IV pourtant bien plus simple à produire.
c'est surtout la capacité de Staline
L'effort de guerre est colossale et le peuple soviétique sera mobilisé de manière largement supérieure (et inhumaine, avec des volumes horaires monstrueuses, la quasi-disparition de la production civile) au peuple allemand
illario a écrit:La déroute allemande est inévitable, puisque la supériorité allemande est, elle-même, un mythe.
Si vous relisez ce que j'ai écris, vous verrez que j'en viens aux mêmes conclusions, sans pour autant parler de "supériorité" ni de l'armée allemande ni de quelconque autre point de vue philosophique ou génétique. Les mythes c'est également une ressource pour les contes de fée, aussi je n'ai nullement mystifié la valeur de l'armée allemande mais émis des syllogismes comme autant d'axes de réflexions concomitantes.
illario a écrit:Cependant, aucune bataille ne serait alors être décisive
Pour moi toute bataille se trouve être décisive sans pour autant être un avantage absolu, d'autant plus si la planification générale n'est pas maîtrisée. On entre peut-être dans des méandres du débat, mais toutes les recherches actuelles démontrent que l'armée allemande (O.K.W et O.K.H) fit des erreurs stratégiques qui auront de graves répercussions sur la suite de la conduite des opérations tactiques. Le fait, pour moi, de pointer les manquements (de "caporal") d'hitler souligne l’inadéquation entre son jugement absolutiste et la réalité effective du terrain.
illario a écrit:(l'armée allemande est avant tout hippomobile)
Pas pendant l'opération Barbarossa, le train de campagne de l'armée allemande a tout de même évolué depuis l'attaque de la Pologne.
illario a écrit:"reproduire des dizaines de batailles de Cannes"
Heu là, faut pas prendre la Wehrmacht pour des idiots dépassés, je penses pas que l'armée allemande soit restée aux batailles antiques, au contraire tout montre qu'elle avait des stratèges d'importance à l'exemple de Guderian, Manstein...
le charbon allemand, trop raffiné.
illario a écrit:Jean Lopez
Bon auteur, bon historien, bons déplacements en Russie... mais pas un militaire. Encore une fois je m'évertue à poser des limites et des axes de réflexion, non lancer des missiles gratuits.
illario a écrit:Le concept du "Maus" n'est en aucun cas une erreur stratégique, elle ne représente que du gaspillage bien inutile
... et bien si ! Le fait de privilégier le blindage et l'inflation du diamètre des bouches à feu démontre une erreur militaire majeure, car le camp d'en face, et comme je l'ai fait remarqué, a privilégié la simplicité, le mouvement et accru la qualité et la puissance de feu ! Je vous rejoins par contre quand vous dite que "fabricants et l"organisation presque féodale des grandes industries au service du régime nazi" seulement moi j'appelle ça du clientélisme en le cas précis !
illario a écrit:Le Tigre I a par exemple, été beaucoup moins utiles sur le Front de l'Est que le simple StuG III ou IV pourtant bien plus simple à produire.
Mais le fait n'est pas de juger de l'utilité de ce blindé sur le front, mais d'étudier son comportement au combat, or les chars Tigre étaient puissants et d'une dangerosité létale pendant les batailles, seulement ils étaient pas les meilleures ressources aux conditions particulières de ces batailles (carburant qui gèle, trop lents, trop lourds, trop sophistiqués...). En face les soviétiques avaient réussis à réunir la meilleure synthèse entre le nombre de chars, la rapidité de mouvement et des bouches à feu de très bonne facture. Gros, lent et problèmes mécaniques (moteurs qui tombent en panne sans pouvoir réparer - logistique ne suivait pas - et carbu qui gèle) contre attaques aériennes, attaques d'infanterie, motivation haute, force du nombre, le résultat était inéluctable en effet.
Pas un avantage absolu, donc elle n'est pas décisive.
C'est là tout le savoir-faire d'un historien
la légende dorée des Guderian
Vinc'B a écrit:J'avais complétement oublié pourquoi je fuyais les forums et autre facebook...
Je m'en rappelle maintenant.
Les arguments qui ne sont pas lus, les réponses à côté de la plaque puis chacun continue son bonhomme de chemin après s'être épuisé sur des dizaines de posts... sans pour autant convaincre ou même interroger.
Vinc'B a écrit:J'avais complétement oublié pourquoi je fuyais les forums et autre facebook...
Je m'en rappelle maintenant.
Les arguments qui ne sont pas lus, les réponses à côté de la plaque puis chacun continue son bonhomme de chemin après s'être épuisé sur des dizaines de posts... sans pour autant convaincre ou même interroger.
Merci Illario pour cette leçon salutaire, j'ai failli replonger. Bonne continuation et pardon d'avoir pollué le tread de la série.
Vinc'B a écrit:Ah mais je ne suis pas le moins du monde vexé.
Plutôt désabusé, je dirais
En fait, j'ai juste réalisé le côté vain de tout ce cirque, même si je suis heureux d'avoir pu filer quelques informations intéressantes à certains d'entre vous. Pour les plus intéressés, je vous encourage réellement à lire le magazine Guerres & Histoire. Moins copieux qu'un livre spécialisé et forcément plus diversifié aussi, avec plein de sujets revus avec un angle différent, c'est une vraie mine d'or. De l'antiquité à nos jours, nous constatons (hélas), à quel point les conflits d'hier et d'aujourd'hui et les technologies associés forgent nos sociétés.
Vinc'B a écrit:Ah mais je ne suis pas le moins du monde vexé.
Plutôt désabusé, je dirais
En fait, j'ai juste réalisé le côté vain de tout ce cirque, même si je suis heureux d'avoir pu filer quelques informations intéressantes à certains d'entre vous. Pour les plus intéressés, je vous encourage réellement à lire le magazine Guerres & Histoire. Moins copieux qu'un livre spécialisé et forcément plus diversifié aussi, avec plein de sujets revus avec un angle différent, c'est une vraie mine d'or. De l'antiquité à nos jours, nous constatons (hélas), à quel point les conflits d'hier et d'aujourd'hui et les technologies associés forgent nos sociétés.
Sbene a écrit:Indépendamment de leurs atouts respectifs, Américains, Russes et Anglais - donc les Alliés - représentaient quantitativement en 1944 une force insurmontable pour les Allemands, dont l'avantage technologique, réel ponctuellement mais aussi beaucoup mythifié, n'était pas suffisant pour rivaliser.
Par exemple, pour les chars, plus de 50 000 Sherman et autant de T-34 ont été produits, contre 12 000 Pz-IV, 6000 Panther et 1400 Tiger I (et combien en restait-il en 1945 ?). Un ratio sans doute encore plus grand en 1946 ou 1947. Pareil pour l'aviation (20 000 Spitfire, 16 000 Yak-9, 15 000 P-51, contre 1400 Me-262 construits).
Et qualitativement, la guerre continuant, les Alliés auraient produit d'autres armements (chars M46 ou IS-3, avions à réaction Meteor, P-80 ou MiG-9) ou développé des programmes inédits arrêtés avec la fin de la guerre. Même avec l'échec du débarquement de Normandie, celui de Provence aurait eu lieu et les bombardements massifs auraient continué. Sans parler des bombes atomiques, larguées sur le Reich dès 1945.
Bref, dans Wunderwaffen, les Alliés devraient au moins être au même niveau que les Allemands - à qui il reste un avantage "extraterrestre" dans cette uchronie
Vinc'B a écrit:Ah mais je ne suis pas le moins du monde vexé.
Plutôt désabusé, je dirais
En fait, j'ai juste réalisé le côté vain de tout ce cirque, même si je suis heureux d'avoir pu filer quelques informations intéressantes à certains d'entre vous. Pour les plus intéressés, je vous encourage réellement à lire le magazine Guerres & Histoire. Moins copieux qu'un livre spécialisé et forcément plus diversifié aussi, avec plein de sujets revus avec un angle différent, c'est une vraie mine d'or. De l'antiquité à nos jours, nous constatons (hélas), à quel point les conflits d'hier et d'aujourd'hui et les technologies associés forgent nos sociétés.
zastava73 a écrit:Bombardement du reich par des bombes atomique ?
J'ai chercher un peu et rien trouver qui indique que les USA ai envisager cette éventualité , quelqu'un a d'autre info ?
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