Weird Science Vol. 1.

[Le Tapir]

Message précédent :
Bô!

[Yoda33]

Arghh ... faut rajouter ça au budget ma foi

[Torelli]

Pareil. En fin d'année la CB va fumer !!

[Cabarezalonzo]

Ça viendra compléter cela :


Les Humanos s'étaient alors contentés de gâter leurs lecteurs avec les "meilleurs" (à leurs yeux) récits de Weird Science, ce qui n'était déjà pas si mal (le format et le papier étaient au top).

[Le Tapir]

A l'époque la bd n'était pas réservée à une élite testostéronée! Imaginez un peu le gars qui tient son omnibus de plus de 5 kilos à bout de bras le soir dans son lit! Non parce que concrètement, ça se passe comme ça en réalité ( à moins d'avoir un pupitre, mais bon, faut se le sentir) ! Personnellement, je trouve ça fort peu commode, ni très agréable à manipuler! Y'a un coté un peu chiant à ces omnibus! Et imaginez 5 secondes tomber l'objet...Non, n'imaginez pas ça en fait...

[Cabarezalonzo]

Tout est relatif, mais c'est la même chose avec les grands TL, Astérix Luxe et VO Franquin pour ne citer que deux exemples célèbres. Mais les amateurs du trait d'Uderzo ou de Franquin en acceptent les contraintes, dont celle de ne pas lire au pageot.

Ce qui était et est toujours chiant à manipuler, mais jouissif à contempler, ce sont les bouquins de la collection 30 x 40 de Futuropolis. [*]
Parce que, même sans les faire tomber par mégarde, la couverture souple, pour un si grand format, ça nécessite quelques précautions. En effet, ça ne peut pas se lire dans un pucier, a fortiori si on n'est pas seul.

Dans le genre très beau et encore plus fragile que les Futuro, mais sans équivalent, il y a eu également ça.


Mais faut accepter quelques contraintes pour une lisibilité au top. Ces bouquins avaient l'avantage d'être réalisés à partir de films corrects, quand les auteurs possédaient encore leurs originaux.

[*] Avec le recul, je m'étonne toujours de ce que Druillet et Bilal n'aient pas figuré au catalogue 30/40 de Robial et Cestac. Il y avait pourtant du beau linge : Jones, Bode, Moscoso, Masse, Jacovitti, Willem, Poïvet, Götting, Baudoin, Cabannes, Schlingo et même Willem ou Mix Mix, ainsi que le collectif Bazooka. L'absence curieuse de Druillet (un des fondateurs des Humanos) doit avoir une explication.

[Torelli]

Ça viendra compléter cela :


Les Humanos s'étaient alors contentés de gâter leurs lecteurs avec les "meilleurs" (à leurs yeux) récits de Weird Science, ce qui n'était déjà pas si mal (le format et le papier étaient au top).

Je n'a jamais vu en vrai cet album.
Mais mon dealer habituel à un Creepy de cette collection. Et c'est vrai que c'est un très beau livre plus facile à lire que l'intégrale qui va paraître. Mais bon je suis habitué au gros bottin. J'ai le creepy dans ce format ainsi que deux autres chef d'oeuvre :

[Cabarezalonzo]

Oui, en effet, Torelli, les Xanadu qui reprenaient du matos d'EC Comics, paradoxalement compte tenu du format des bouquins, ne sont pas spécialement lourdingues.
Mais rien à voir avec tes compilations Torpedo et Spaghetti Bros, ni avec ce genre de bouquin d'étude, véritablement lourds,
ou encore :

Cela tient en partie au nombre de pages (inférieur pour les Xanadu) et à la nature du papier. Le papelard des Xanadu est une sorte de pulp (très buvard, très absorbant) qui, bien que très épais [*] et rigide, est relativement léger. Même chose pour le cartonnage. Je ne saurais dire si c'était du papier et du carton recyclés, mais ça se pourrait bien ?

Curieusement, en épaisseur, tous les bouquins dont on parle sont assez comparables (largeur du dos sur une étagère). Mais si on prend le côté tranche, on a, d'un côté des cahiers de 110 pages maxi pour les Xanadu et de l'autre, des reliures dépassant les 400 pages, avec des épaisseurs sensiblement égales. C'est le papier qui fait toute la différence.

Il faudrait faire des pesées sur une balance et comparer.

[Torelli]

Tout à fait. Les Xanadu sont facilement maniable mais assez fragile il me semble.
En tout cas avec ces gros intégrales on se fait les bras. Pas besoin d'aller à la muscu.

[Olaf Le Bou]

j'ai tous les Xanadu et ils sont très agréables, un papier très épais mais léger, un grand format, dommage en effet que ce ne soit que des anthologies parcellaires, ce qui fait que la plupart font doublons avec mes Akileos et mes Fantagraphics.

[Cyril91]

J'ai fini l'intégrale ; je dirais que c'est globalement intéressant à lire, souvent plus comme témoignage d'une époque que pour les histoires elles-mêmes. Je dirais aussi qu'il y a un assez gros ventre mou, quelques histoires plus mauvaises et d'autres très bonnes.

Les comics sont assez courts, entre 6 et 10 pages, et ça donne à beaucoup d'histoires des qualités et défauts communs : les chutes sont souvent efficaces et marquantes mais, de ce fait, les histoires jouent beaucoup sur la ou les dernières cases, au détriment de la qualité d'une ambiance ou d'un univers. Ce qui fait que, quand on devine rapidement la chute, elles perdent beaucoup d'intérêt (exemple avec l'histoire reprenant l'anecdote plus ou moins réelle de la lecture de La guerre des mondes à la radio). Et l'effet recueil joue aussi puisqu'on a beaucoup de thématiques similaires - voire identiques avec de légères variations : dans Les explorateurs, on a par exemple une intrigue avec un savant qui fait (avec visiblement une certaine satisfaction sadique) de la vivisection sur des cobayes encore en vie ; un compagnon lui fait remarquer sa cruauté et il lui répond que ce ne sont que des animaux. Chute de l'histoire : des aliens les ont capturés et font la même chose avec eux.
Le ver se tortille : des hommes jouent avec des pois sauteurs sans penser qu'ils font souffrir les vers à l'intérieur. Fin de l'épisode : les aliens font la même chose avec eux. Le choc peut fonctionner pour le lecteur la première fois, pas la seconde.

Je l'avais signalé sur le sujet EC comics, les histoires sont souvent assez gores, pas adaptées à mon sens à un très jeune public (visé par le titre), davantage à des ados adultes. Les thèmes sont aussi souvent répétitifs avec des invasions aliens (et des variantes moins nombreuses avec des rôles inversés : Mis à nu, par exemple) ou des voyages dans le temps. Evidemment, ça marque particulièrement quand on lit tout à la suite, même si j'ai pris mon temps avec environ 2 mois pour finir le volume.
En point positif, les dessins sont bons et efficaces, même si j'aurais aimé des styles et des types de personnages plus variés.


Sur les mauvaises histoires : elles ont globalement les caractéristiques du "ventre mou" mais en plus marquées. Les chutes sont souvent trop forcées (exemple avec les astronautes qui se posent sur une planète qui est en fait un ballon en caoutchouc d'une race de géants), les personnages agissent de façon trop stupide ou bien le prétexte de l'intrigue est une théorie complètement sortie de nulle part qui va se révéler vraie (La moisson : des hommes disparaissent en masse tous les 200 ans : ce sont des aliens qui viennent chercher l'équivalent de leurs dindes de Thanlksgiving).
Un bon exemple de ce type de défaut est "Le parallèle". Le héros est un loser. Au lieu de se sortir les doigts du popotin pour améliorer sa situation, il se met dans la tête (sans aucun indice) que tous ses problèmes viennent d'un autre loser qui est lui-même mais dans un univers parallèle. La solution pour régler ce problème maintenant qu'il en a pris conscience ? Se rendre dans cet univers parallèle et le tuer bien sûr! Donc, en trois ans, il invente une machine à voyager entre les dimensions et, au lieu d'en retirer de la gloire et une fortune en vendant son invention (parce que quand même, une machine de voyage interdimensionnel, ce n'est pas le fil à couper le beurre !), il poursuit stupidement son plan qui va bien sûr se retourner contre lui (même si pas de la façon à laquelle j'avais pensé). "Lignée mortelle" est un peu dans le même genre, avec cette fois-ci un voyage dans le temps.

Heureusement, il y a aussi de bonnes, voire de très bonnes histoires qui sortent un peu du lot, en ne jouant pas forcément sur des effets faciles, en tablant davantage sur l'émotion ou sur les développements des personnages : "Repoussante" a ainsi une fin très touchante, "L'enfant radioactif" a une thématique qui sort un peu du lot et une belle fin pour le personnage principale, avec un méchant puni par sa propre démesure, "Transformation achevée" a une fin ironique très drôle et "Rêves d'espace", la dernière histoire du recueil, a une ambiance familiale paisible et agréable, qui conclut bien l'aventure de ces comics de science-fiction.

[EYE OF DOOM]

Merci beaucoup pour ce retour de lecture exhaustive de ce corpus EC des années 50!
Aujourd’hui plus personne ne lit ses histoires….

Comme toutes les series EC, Weird Science a aujourd’hui les memes atouts et limites :
Les atours:
Une equipe de dessinateurs incluant les plus doués de leur génération, dont le style marquera l’imaginaire populaire
Des scénarios adaptés des nouvelles des grands écrivains de l’epoque, à l’insu de ces derniers : Bradbury bien sur mais on croisse aussi Fredric Brown et d’autre abondamment plagiés.

Les limites:
Une production industrielle forcement repetitive.
Un mécanisme d’histoire à chute, de poetic justice, utilisée à outrance

Il faut rappeler que les comics sortaient tout les mois. Weird science c’est sur trois ans. L’effet repetitif devait alors bien sur se faire sentir mais de façon moins prégnante.

Sur l’ensemble du corpus EC, les series SF sont les plus visuellement attirantes, Wood+Williamson oblige, mais in fine celle qui souffrent peut etre le plus des limites ci dessus.
Les series les plus intéressantes au niveau des scénarios sont celles de guerres : Two-Fisted Tales en partie et surtout Frontline combat. Sous la ferule de Kurtzman (au scenario et au dessin sur des œuvres majeures de 9ieme art !) Il n’est pas interdit de penser que, sortis en pleine guerre de Coree, ces comics ont dérangés. Et soit la raison cachée de la cabale qui mettra fin à l’aventure EC.

[pabelbaba]

C'est clair qu'il faut étaler la lecture de ces histoires, du coup l'achat d'une grosse intégrale n'est pas forcément adaptée. Et +1 pour les Two Fisted Tales qui varient les environnements.

[alacoume]

Blazing Combat, même si c'est un peu postérieur aux EC est aussi incroyable !

[Olaf Le Bou]

d'accord avec tout ça, mais pour moi également le sommet scénaristique c'est le Frontline Combat de Kurtzman.

le sommet graphique étant la production de Jack Davis.

[Jopo de Pojo]

Je ne sais si cela a été signalé sur ce topic, je suis tombé l'autre jour sur une Artisan edition d'IDW, qui reprend en broché 27 histoires d'EC en scans d'originaux, en format normal et à prix démocratique (par rapport aux grandes artist editions).

[pabelbaba]

Et y'a My World de Wally Wood dedans. Alors il faut l'acheter!

[Wizzar]

Sur sa page Facebook, Akileos a confirmé qu'ils éditeraient la suite de Weird Science et Weird Fantasy,
à savoir Weird Science-Fantasy / Incredible Science Fiction.

Faudra juste être patient…

[EYE OF DOOM]

Je ne sais si cela a été signalé sur ce topic, je suis tombé l'autre jour sur une Artisan edition d'IDW, qui reprend en broché 27 histoires d'EC en scans d'originaux, en format normal et à prix démocratique (par rapport aux grandes artist editions).

Oui. Indispensable pour ceux qui ont pas vraies, en grand format…
Je ne sais plus ce que cet « artisan edition » recoupe des Best of EC #1 et #2.

[alacoume]

Je ne sais plus ce que cet « artisan edition » recoupe des Best of EC #1 et #2.

Ben les deux justement !

Sur sa page Facebook, Akileos a confirmé qu'ils éditeraient la suite de Weird Science et Weird Fantasy,
à savoir Weird Science-Fantasy / Incredible Science Fiction.
Faudra juste être patient…

Top !
J'espère aussi que l'on aura la suite de two-fisted tales

[Cyril91]

Il faut rappeler que les comics sortaient tout les mois. Weird science c’est sur trois ans. L’effet repetitif devait alors bien sur se faire sentir mais de façon moins prégnante.

J'ai étalé la lecture C'est sûr qu'avec une histoire par mois, ça devait être moins lassant - mais on devait aussi plus sentir la faiblesse de certaines histoires.
Parmi les comics de l'époque, j'ai plus apprécié Young romance, de Kirby et Simon, même s'il y avait des défauts similaires (répétitivité, personnages à peu près exclusivement wasp...). Peut-être parce que les auteurs essayaient davantage d'installer une ambiance que de jouer sur une chute choquante - même si ça arrivait parfois. Et certainement aussi parce parce qu'il n'y avait pas ce côté gore.