Quel beau livre
Déjà, la couverture est l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de contempler. Une richesse, une densité, une profondeur, elle fonctionne aussi bien quand on regarde l'ensemble que lorsque on se perd dans les détails, je ne m'en lasse pas (et vu que j'ai l'affiche promotionnelle dans ma bibli, je la vois tous les jours).
Ensuite, le choix du fond noir est parfait, pour faire ressortir la virulence des couleurs, comme pour coller au thème du monde souterrain.
L'album proprement dit est enthousiasmant, mélange de poésie et de noirceur, de frénésie et de douceur, avec en point d'orgue un contraste saisissant entre le propos résolument adulte de l'histoire et le traitement presque enfantin des personnages. Les décors sont grandioses, inventifs, mais ce monde inversé fonctionne bien et garde sa cohérence. Une réussite.
Enfin, les péripéties éditoriales de ce tome 1 avorté, cette renaissance réussie dans une autre collection sous une autre maquette, tout cela montre combien le saucissonnage forcé d'un récit conçu comme un tout en albums 46 (ou 62) CC séparés artificiellement est néfaste et relève d'un modèle dépassé.