Allez une dernière petite couche d'arguments.
Pour ceux qui connaissent la série, il n'y a vraiment rien de choquant dans cette planche. Au contraire.
Il n'y a à mon sens aucune "difformité" pour Camilla et Drago, Dufaux ayant souhaité que les Rapaces aient des jambes interminables. Cela peut paraitre trop. Certes. Cela dit, c'est un des éléments qui a renforcé l'identité visuelle de ces deux personnages que tout le monde connait.
L'identité visuelle des Rapaces, c'est aussi ces vêtements de couleur rouge en opposition avec une couleur verte au début de la série et avec du bleu pour la suite.
Et ces deux portraits... je vous invite à reprendre les 4 albums et à en chercher d'aussi réussis. Allez je vous aide. Vous n'en trouverez pas beaucoup.
Ensuite, coté technique, désolé de contredire un bon nombre de personnes, mais il n'y a peut-être que deux couleurs, mais elles sont justement pleines de nuances. Regardez un peu par ici :
http://www.sothebys.com/content/dam/stb ... BT5J_1.jpgLe travail sur le bleu allant du bleu clair au bleu très foncé en est le parfait exemple.
Le premier strip sans réel encrage est une marque de fabrique de Marini que l'on retrouve dans de nombreuses planches. Il aime travailler les décors et les arrière-plans ainsi. Idem pour le travail sur la luminosité qui est très caractéristique. Et des détails comme les cheveux et capes au vent apportent aussi un réel plus à la planche.
Pour ma part, on est sur une planche épique et d'autant plus lorsque l'on sait que cette planche annonce une rupture et que le "kingdom" n'est peut-être pas si "doomed" que cela. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les Rapaces ne sont pas ici en train de chasser ou de choisir leur proie. Cette planche annonce bien autre chose et l'apparition pour la première fois de cette épée dans la première case n'est vraiment pas là par hasard.
Pour être franc, cette planche ne pâtit à mes yeux que d'une seule chose. Elle ne fait pas partie du tome 1 qui présente selon moi une identité plus forte et une colorisation encore plus riche et hors norme. La période 1998-1999 avec le premier Rapaces et le cinquième Gipsy est une période charnière dans "l’œuvre" de Marini et c'est selon moi la plus intéressante. Mais là, cela relève sans doute plus du subjectif que d'autre chose.