jfmal a écrit:Marrant comme la présence de rustines, voir de corrections au blanc semble être pour certain un point négatif. Pour moi, c'est exactement l'inverse! Tout d'abord parce que des gens comme Giraud ou LOISEL bien sur, font preuve d'une adresse diabolique lorsqu'ils gouachent ou rustinent. Mais surtout parce que j'y vois le signe d'une planche sur laquelle l'auteur s'est battu, pour aboutir à un résultat exceptionnel. Ces dieux du dessin sont ainsi ramené au niveau des simples mortels, rendant leur œuvre un peu plus émouvante.
Oui, les planches un peu trop lisses et parfaites m'ennuient. Pour cela, on n'a qu'à se contenter de la version retouchée et sans aspérité, publiée en album.
Je trouve cette planche de Nez Cassé, exceptionnelle!
LEAUTAUD a écrit:Beau texte, jfmal, cette défense et illustration de la planche originale!
Elle offre au premier regard (contrairement à la peinture, qui nécessitent des appareils compliqués) son processus créatif, un vrai bonheur ! Ses repentirs sont de la même veine que les ratures et réécritures du manuscrit littéraire.
Une caractéristique a ajouter dans la définition de la bande dessinée, et qui complexifie davantage l'introuvable spécificité dont on la qualifie (définir ce qu'est la bande dessinée n'est décidemment pas simple).
Tarkey a écrit:Hé oui, vive les rustines
vive les repentirs (avec un "r" merci Carbo)
vive les crayonnés sous-jacents
vive tout ce qui fait qu'un original se différencie d'une litho, vive tout ce qui permet de mesurer à quel point l'auteur à bataillé, hésité pour finalement trouver la formule qui fait mouche
P... c'est pour ça que j'aime les originaux... pour me rapprocher des secrets de fabrication de ces alchimistes de l'image
![[:lega]](./images/smilies/lega.gif "Renverse")
Enfin, trois opinions qui se suivent et que je partage complètement. Rien à ajouter, vos formulations suffisent. Collages, blanco, etc... font partie de la technique du dessinateur au même titre que les coups de crayon, de pinceau ou de plume. Le résultat final, c'est une planche qui tient la route, parfaitement publiable en revue (Tintin, Spirou, Pilote, Métal Hurlant, etc...) puis en album. Parfois la retouche a lieu entre la prépublication en magazine et l'édition du journal. Cela fait partie de la vie d'une planche, de son histoire. C'est ce qui dénote que le dessinateur, bien que virtuose, s'est escrimé. Parfois, les corrections sont requises par le scénariste.
L'original, c'est autre chose que le produit fini qui deviendra page d'un album, affiche, couverture, sérigraphie, etc...
Ce qui est le plus ennuyeux, à mes yeux, c'est quand l'original a été manipulé sans précautions dans les rédactions, froissé, plié, déchiré, etc...
Perso, grand admirateur de Cuvelier, j'ai déploré que les planches proposées pour cette vente ne comportent pas le texte des phylactères, fut-ce en flamand. Je les trouve toujours incomplètes, ces planches muettes (Bob de Moor, Martin, Cuvelier), un peu comme un plat avant salaison.
A ce propos, quelqu'un aurait-il noté les résultats pour Cuvelier ? Et ceux des planches de Gos (G. Jourdan) Tillieux (Félix, G. Jourdan), et les albums de Corto chez Publicness ?
