de geep » 23/11/2023 10:43
Je suis un peu partagé.
Côté dessin, rien à redire, c'est du très bon, par contre, côté scénario, j'ai l'impression que ça barre dans tous les sens, avec quelques réminiscences de "Jonathan Cartland" (Jonas Crow émergeant de sa soulographie p. 6 rappelle pas mal Cartland de "dernier convoi pour l'Oregon" et le personnage d'Oz a un petit quelque chose de Jezabel dans "Les doigts du chaos". Je trouve aussi que Dorison s'embourbe un peu à propos du sujet de l'avortement, le problème étant qu'il le pose et le gère comme s'il décalquait la réalité d'aujourd'hui sur celle d'hier. A mon humble avis, dans "l'ouest sauvage" de la fin du XIX ème siècle, une bonne partie des personnages mis en scène dans la BD se seraient retrouvés accrochés à une corde et couvert de goudron et de plumes, Crow y compris. C'est souvent le cas quand un auteur s'attaque à un sujet d'actualité en l'insérant dans le contexte d'une histoire dont il n'est qu'un des multiples arguments; ça peut souvent donner un traitement "gros sabots", comme chez Léo et, il faut bien le dire comme c'est le cas ici.
Il y a aussi un truc qui m'a paru bizarre; page 14, le toubib s'adresse à Jonas Crow et c'est Oz qui lui répond. En gros, entre le bas de la page 13 (Crow en gros plan crispé) et la troisième case de la page 14 ("...Oz"), il doit s'écouler 30 à 40 secondes,1 minute si le docteur a une élocution lente, et pendant ce temps, Crow a eu le temps de plier les gaules, descendre du perron de la maison, remonter dans son corbillard, disparaitre, tandis qu'Oz arrivait, garait sa carriole, en descendait, remontait le perron et s'annonçait au propriétaire. Je veux bien que la BD soit un art où on manie l'ellipse, mais là, on frôle le coq-à-l'âne.
Ceci dit, contrairement à d'autres plus haut, si j'ai eu de la peine à entrer dans l'histoire, mon intérêt s'est accru à mesure que j'avançais dans ma lecture. Je serai du prochain voyage.