de Diddu » 19/03/2025 09:23
Sentiment très mitigé à la lecture du dernier Tramp
Mitigé et partagé, car j'aurais bien aimé dire du bien de cet album, de part mon attachement à la série tout d'abord.
Je dois cependant me contenter d'un partagé et mitigé, car la série a depuis longtemps désormais quitter le souffle de la grande aventure de ses belles heures, pour de petites intrigues, aux petits enjeux, et assez simplistes.
De beaux albums comme ceux-ci, de grande taille, et à la belle pagination doivent pouvoir offrir plus qu'une intrigue digne d'un Félix de Tillieux.
Et je ne dis pas ça méchamment du tout, car j'apprécie beaucoup Félix.
Cependant, Félix, ce sont des récits en 12 planches des années 50.
70 ans plus tard, avec 5 fois plus de planches, et un plus grand format, on n'arrive pas à faire mieux ?
Non, en cela, je suis assez déçu.
Et pourtant, l'idée d'une intrigue se déroulant à Porto Rico était enthousiasmante, avec son contexte géopolitique américain, mais aussi sa situation géographique dans les Caraïbes, son climat, son architecture coloniale, sa nature luxuriante.
Sauf que tout ceci n'est qu'évoqué, qu'effleuré dans l'album.
La faute probablement en grande partie à son scénariste, Jean-Charles Kraehn, qui a bien su évoque le statut américain de l'ile, mais sans le développer outre mesure. La faute aussi en partie au dessinateur, Roberto Zaghi, qui ne nous offre que de petites vues à hauteur d'hommes des scènes dans l'ile, alors que la couverture laissait espérer de belles planches, avec de beaux bâtiments, de belles vues ?
A moins que le storyboard ne lui en laisse pas la possibilité ?
La faute aussi en partie à une intrigue qui met du temps à quitter Rouen, Calec qui met du temps à larguer les amarres (quand bien même ce passage va au contraire très vite dans les récitatifs). Bref, il y a pour moi un mauvais découpage de l'album, avec une bonne moitié de celui-ci se déroulant dans Rouen, et donc une seule moitié seulement, à la louche, se déroulant dans les Caraïbes.
La bonne nouvelle de ceci, c'est qu'on est débarrassé, du moins je l'espère, du cycle d'intrigues avec Perreira.
Le personnage de Rosanna ne m'intéresse pas non plus plus que cela, de même que la vie de famille de Calec.
Un ajustement de ce type de scènes aurait aussi été nécessaire de mon point de vue.
Après, je suis obligé d'admettre que la lecture reste fluide, que c'est agréable à l’œil, bien écrit.
il y a juste un goût d'inachevé, d'aventure qui ne décolle jamais vraiment, et finalement, d'une certaine forme de gâchis puisque le matériel brut aurait à mon avis pu permettre de faire beaucoup mieux.