ludozman a écrit:edgarmint a écrit:la perfection de la narration et le fait que l'étrange est ici dissocié de la réalité, ce qui n'est pas le cas dans Black hole.
Pourtant, je trouve que faire de ces deux aspects une particularité de la trilogie par rapport aux autre œuvres de Burns est un erreur. D'abord parce que quand on relit BLACK HOLE, on s'aperçoit que la narration est déjà très déconstruite et annonce la structure non-linéaire de TOXIC-LA RUCHE-CALAVERA.
Je me suis mal exprimé concernant la narration qui, dans les deux cas, est des plus méticuleuses, y compris/non seulement dans la déconstruction, même si à mon sens elle fait ici appel à davantage d'outils liés au dessin (variation imperceptibles, couleurs, formes moins exactes - je pense à ces tâches noires sous fond rose en liaison avec la maladie). Black hole est à mon sens plus régulier, mais relève de la même minutie.
Pour ce qui est du second point, j'entends parfaitement ton propos, cependant, en poussant la démonstration à l'extrême, en enlevant tout ce qui tourne autour du récit qui se fait fil conducteur au final, j'ai tendance à penser que l'on obtiendrait en fin de compte une histoire complètement intelligible et, surtout, profondément ancrée dans la réalité, uniquement la réalité. Ce qui me fait évoquer cette dissociation. Maintenant, je te rejoins, c'est dans le lien entre ce réel et ce qui est autour que résident les points d'intérêt majeurs, la saveur, du récit - c'est d'ailleurs aussi autour de ce lien ça que la narration joue. A mon sens, dans
Black hole, de mémoire (mais il faudrait peut-être que je le relise), l'étrangeté est intégrée dans le réel, peut-être à la marge, mais ce n'est pas le souvenir que j'en ai. Bien que le mal ne se concentre que sur une partie de la population, il est admis d'emblée comme intégré dans le réel, comme un présupposé à la suite du récit.