Thierry_2 a écrit:euh... si vous le dites a écrit:Je pense également qu'il n'éprouvait manifestement guère de sympathie pour l'écume malodorante des temps présents. Si ça le rend réactionnaire à tes yeux, so be it.
les dernières années, il a plusieurs fois déclaré apprécier Eric Zemmour. C'est un élément probant pour déceler un côté réactionnaire, amha
ça n'enlève rien au talent de l'artiste, cela dit
Mouais.
Comme souvent avec Murat en interview, c'est maladroit et ça porte à confusion.
Et évidemment, c'est du pain béni pour ses contempteurs.
Faut bien avouer que le gars avait le chic pour donner le bâton pour se faire battre.
Je pense que tout ça ne l'intéressait pas du tout.
Par rapport à Zemmour, après avoir dit qu'il n'avait pas du tout envie de le soutenir, il ajoute : "La politique, je m’en fous, je n’ai jamais voté. Je lui étais rentré dedans lors d’une émission et j’avais vu qu’il avait du répondant. Ça m’avait bien plu. J’ai toujours bien aimé ce genre de mecs qui provoquent le clash, le débat."
Bon, voilà, il s'en tape, en fait.
Son trip, c'est laissez-moi tranquille dans mon Auvergne.
Par rapport à Onfray, c'est plus intéressant.
Parce qu'Onfray, c'est plus complexe que Zemmour.
« Dans le même ordre d’idées, comme j’ai arrêté l’école en première parce que mes parents ne pouvaient plus payer l’internat, je n’ai pas pu faire de philo. Alors quand Michel Onfray a lancé son université populaire, je me suis jeté dessus. Et j’ai fait vingt ans de philo en l’écoutant sur les ondes. Je lui voue une reconnaissance éternelle. Dès que tu sors des sentiers battus, on te balance ça : ‘Ah, tu flirtes avec l’extrême droite. Mais moi, si je votais, je voterais pour le candidat soutenu par Onfray. Grâce à lui, je suis devenu un spécialiste d’Empédocle, je suis allé en Sicile pour essayer de trouver des chemins sur lesquels il aurait pu marcher. Merci M. Onfray. Et en plus, c’est gratis. Que demander de plus ? »
Il y a une immaturité politique certaine dans ces propos et peut-être aussi une ignorance politique par rapport à ce qu'est devenu Onfray.
Moi aussi, j'avais beaucoup aimé à leur époque les premiers livres philosophiques d'Onfray, sur les Cyniques grecs, les Hédonistes, sur les Présocratiques (oui oui, j'ai lu tout ça à l'époque, quand je lisais Nietzsche, Deleuze, Derrida, Nancy et quelques autres), je trouvais aussi intéressante son expérience d'université populaire.
Bon, tout ça, c'était avant qu'Onfray infléchisse sa pensée, qu'il devienne un phénomène médiatique et disons-le clairement, qu'il devienne un gros connard.
Mais je comprends l'importance qu'il a pu avoir pour quelqu'un comme Murat. On peut juste regretter qu'il ne se détache pas de ce qu'Onfray est devenu.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"