de Oncle Hermes » 22/02/2013 13:51
L'attention à la continuité chronologique, c'est bien, mais il faut savoir s'en défaire.
Surtout dans le cas de Superman, parce qu'autant avec Batman par exemple on a un certain nombre d'œuvres vraiment marquantes à partir desquelles on peut reconstituer une chronologie du personnage, autant Green Lantern, dont on débattait hier sur le topic Urban, est marqué par une continuité très complexe dans laquelle les nouveaux lecteurs peuvent avoir beaucoup de difficultés à s'insérer en cours de route, autant Superman, lui, fonctionne vraiment sur un régime mythologique avec des histoires qui sont racontées encore et encore et encore (à commencer par le récit de ses origines et de sa jeunesse) avec tout un tas des variations.
Il n'y a aucune logique à établir un ordre Les origines -- Trinité -- Kryptonite -- For all seasons. Déjà, le premier et le dernier termes de cette chaîne racontent le même moment de l'histoire (la jeunesse à Smallville, le départ pour Metropolis, la première confrontation avec Lex Luthor)... de deux façons incompatibles. Et il y en a d'autres. De même Trinité n'est qu'une version parmi d'autres (et pas forcément la meilleure, en tout cas moi j'ai trouvé ça assez décevant, a fortiori eût égard aux ambitions que le titre laisse entendre) de raconter la première rencontre de Sup', Bat' et Wondie. Dans une chronologie où Superman aurait déjà affronté Bizarro, en revanche... Quant à Kryptonite, on y a affaire à un Superman qui serait en couple avec Lois, mais qui ignorerait l'existence de la fameuse pierre verte (élément que Waid utilise dans sa version des Origines, soit dit en passant).
Tenter de reconstituer une continuité à partir de tout ça me semble apporter plus de problèmes que de solutions... Ce qu'il faut, à mon sens, c'est avoir un minimum de "connaissances de base" sur le personnage et son entourage (et soyons honnêtes, pour la plupart d'entre elles, c'est le genre de connaissances qu'on a avant même d'avoir ouvert son premier comics), et à partir de là, voir comment chaque auteur puise dans ce fonds pour raconter son propre récit, sa propre version du mythe.