Superman - les meilleurs périodes

[Torelli]

Message précédent :
C'est clair mais vu qu'ils ont et vont publier du Loeb alors pourquoi pas cette "saga" ?

[Jimbolaine]

C'est clair mais vu qu'ils ont et vont publier du Loeb alors pourquoi pas cette "saga" ?

Ouais, ils ont une logique d'auteur, donc pourquoi pas.
J'en sais rien. Faut leur demander.



Jim

[Oncle Hermes]

y a pas eu assez de messages cette année que tu vas répondre à ceux d'il y a 6 ans?

Je vais TOUT réveiller !
TOUT !



jim

Oh. My. Gosh.

Superbe plaidoyer, au passage, et il va falloir que je me cale au plus vite le temps d'aller zyeuter cette conférence des 75 ans.

[Jimbolaine]

Superbe plaidoyer, au passage, et il va falloir que je me cale au plus vite le temps d'aller zyeuter cette conférence des 75 ans.

De ta part, je suis bien curieux de connaître ton avis.


Jim

[Oncle Hermes]

Si c'est une commande, en plus...

Eh bien, vidéo écoutée / visionnée, et je n'ai pas grand chose à dire, si ce n'est que j'ai trouvé ça super intéressant. En particulier (mais pas seulement, bien sûr) sur les arcanes de la première publication du personnage, et sur les versions de l'Âge d'or et de l'Âge d'argent qui sont celles que je connais le moins bien (et de loin) (non que je connaisse impeccablement la suite, mais toutes mes lectures de Sup' pré-Alan Moore et John Byrne à ce jour sont dans l'Anthologie de chez Urban...).

La perspective majoritairement adoptée, autour du tiraillement entre héritage ouvertement "fantaisiste" et souci paradoxal de "réalisme", avec ré-ancrage régulier dans l'époque actuelle, m'a semblé très porteuse. Le petit regret qui va avec, c'est que la conférence est très "linéaire" dans le déroulé chronologique de l'évolution du personnage, et que du coup, sur un temps court et calibré, ce sont forcément les productions de ces dernières années qui passent à la trappe. On vous sent bien frustrés tous les deux de devoir passer sur All-Star... en trente secondes, et il y a d'autres titres (papier ou écran(s)) qu'on voit défiler sur lesquels j'aurais bien aimé vous entendre plus.

Du coup, je me demande si une fois reposées les "bases historiques", un découpage plus thématique (tel aspect - tel aspect - tel aspect) n'aurait pas permis d'éviter ça (d'autant qu'à écouter la conférence, on voit bien qu'il y a des phénomènes très cycliques qui sont à l'œuvre). Après, j'ai bien conscience que c'est plus facile à dire, peinard devant mon écran, qu'à faire. Ne serait-ce que parce qu'avec 75 ans de matière à explorer, la plupart des thématiques possibles peuvent largement occuper chacune une heure, voire plus -- ne serait-ce que s'en tenir aux multiples variations accumulées sur les différents récits des origines de Sup', y a de quoi écrire un livre (tiens, d'ailleurs, en y pensant, si jamais ils sont intéressés aux Moutons électriques, hein...! Hum. Ouais, bon. ). Mais j'imagine que pour une intervention à Paris Comics Expo, devant un public amateur-mais-pas-spécialiste, la présentation chronologique était sans doute la plus adaptée.

Allez, tant que j'en suis à critiquer un peu, il faut aborder le vrai point noir de cette conférence, à savoir : la qualité de la vidéo et en particulier la prise de son, avec les bruits et les annonces en provenances du reste de l'Expo qui parasitent tout. Il y a franchement des moments où on se demande ce qu'ils fichaient, d'ailleurs... Tirage au sort ? Consignes de sécurité avant le décollage de l'avion ? Mais b***** vous pouvez pas vous taire quand les deux messieurs disent des choses intéressantes, là ??!

Donc, voilà, qu'est-ce que je disais ? que je n'avais pas grand chose à dire. Oups. Mais le fond, c'est : conférence très riche et attrayante, le seul regret est de ne pas en entendre plus (et de mieux l'entendre, aussi !).

[Jimbolaine]

Avant de te répondre plus avant (mais déjà, je suis content que tu aies apprécié, ouf, rassuré je suis…), je tiens à préciser que c'est Yann qui a réellement bossé sur le sujet. C'est lui qui a fait le découpage, la sélection des images, l'amorce des sujets, la fabrication du Power Point, tout ça tout ça. Moi, pour tout t'avouer, j'ai approuvé benoîtement son travail, j'ai posé une ou deux questions par mail la semaine d'avant, j'ai suggéré deux trois trucs en debriefing une heure avant… Donc si ça a bien fonctionné, c'est essentiellement grâce à son travail.
Moi, je me suis contenté d'être en mode "oui Grichka / tout à fait Igor" sur l'estrade.
Je lui tire d'ailleurs mon chapeau : Yann connaît l'histoire de DC nettement mieux que moi, surtout dans sa perspective historique. C'est quelqu'un qui en a lu bien plus que moi, qui de plus a continué à en lire en VO là où je fonctionne sur des souvenirs de lecture de VF déjà assez vieux. Il a une grande curiosité (un amour sans bornes pour le Superman de Weisinger et pour le Batman de Dick Sprang, par exemple, qu'il connaît comme sa poche), et il a une approche technique et théorique qui lui permet d'éviter toute nostalgie béâte (alors que moi, il m'arrive de bêtifier…).
Ça fait quelques années qu'on discute, maintenant, professionnellement ou pas, d'ailleurs, sur nos lectures, et papoter comics avec lui, c'est mettre la barre assez haut. Moi, je m'y connais bien en comics en général. Mais Yann, sur DC, purée, c'est costaud.

Quant à ma connaissance de Superman, elle vient clairement de mes lectures de titres de Sagédition. Bon, Sagédition, c'est des séries dans le désordre, des sommaires qui changent tout le temps, des épisodes des années 1950 au milieu d'épisodes des années 1970, donc ma connaissance est bordélique et parcellaire. C'est des recueils genre Superman in the Fifties, Superman in the Sixties, qui m'ont permis il y a dix quinze ans de commencer à y voir plus clair. Les Showcase, plus récents, ne servent de références fréquentes.
Donc j'ai une connaissance plus précise que toi sur le pré-Crisis, mais c'est quand même encore un peu le foutoir dans ma tête. En pré-Crisis, je connais nettement mieux Flash, par exemple. Ou Green Lantern. Et je connais des runs (Englehart sur Batman, Wolfman et Kane sur Action Comics…). Là encore, un peu parcellaire.
Ce que je connais le mieux, en fait, c'est la période Mike Carlin, qui va, grosso modo, du départ de John Byrne (vers 1988, en gros) à la période qui suit le mariage (Death of Clark Kent, tout ça…). Ça, j'adore. Je trouve que le dépoussiérage est efficace, et Clark Kent est réellement classe. Un mélange formidable de l'esprit d'antan (avec certaines de ses idées folles) et d'une modernisation qui profite au personnage et à son univers. Quand Carlin est remplacé par Berganza, j'accroche moins, c'est à la fois trop nostalgique pour moi et trop "violent". Mais j'y redécouvre régulièrement de bonnes choses. J'ai quand même bien aimé la période Luthor President, tout ça, et je viens de redécouvrir Emperor Joker, que j'avais pas trop aimé à l'époque et qui, en fait, me plaît beaucoup.
Et il y a plein de choses que je connais super mal, parce que lu y a longtemps, ou incomplet dans ma collection… Genre le Procès de Superman, que j'ai en allemand (et mon allemand est rouillé), la période où il perd contrôle de ses pouvoirs, la période Superman Red / Superman Blue, pas entièrement éditée en TPB, ou encore les épisodes par Joe Kelly, avec les Timesmiths, que j'ai quasiment pas lue… Ce qui fait que, régulièrement, je trouve des trucs nouveaux, je continue à découvrir…

Pour ce qui est de l'intervention, le choix chronologique s'imposait pour des raisons de format, mais aussi pour nous éviter à nous même de partir dans des délires incontrôlables. Ça agissait comme une feuille de route, 45 points avec dans l'idée de faire une minute par point. Bon, j'ai débordé.
Ensuite, ça permettait aussi de faire le forcing sur des trucs que les gens pouvaient moins connaître. Les origines, le rapport à la guerre, ce genre de choses. Le rapport à la SF, aussi. Quitte à prendre du temps, pourquoi s'arrêter sur des trucs récents facilement accessibles que tout le monde connaît peu ou prou. Mais plutôt replacer le personnage dans une perspective historique (ce qui est également un peu la position éditoriale d'Urban, avec leurs anthologies, tout ça…).
Pour une perspective thématique, là, pour le coup, je conseille le Superman Cover to Cover, qui aborde l'histoire éditoriale du personnage à travers ses couvertures, mais dans un sommaire axé sur des thèmes centraux. Vachement intéressant (je suis très client de ce genre de bouquins, mais sérieux, il est bien).
Enfin, pour la qualité du son… C'était, je crois, des cosplays, à ce moment, donc ça hurlait et ça criait. Peut-être eût-il fallu que le micro et la caméra soient plus près, mais bon, nous, on ne s'entendait pas causer, donc ça aurait peut-être été pire. Disons qu'ils feront mieux l'année prochaine.
L'autre reproche (bénin) que je ferais à la vidéo, c'est qu'elle n'a pas filmé les questions du public, et c'est bien dommage, parce qu'on y évoquait l'impact du personnage sur le public (pourquoi on l'aime, tout ça…) et c'était bien sympa aussi.



Jim

[Cyril91]

Enfin le retour de John Byrne, après une première édition d'Urban comics interrompue. Le format change, certes ; et j’aurai donc une édition dépareillée, vu que je ne compte pas revendre et racheter le premier volume. Mais ça n’est pas bien grave : si on peut regretter un format plus petit, sa souplesse facilite la prise en main et surtout, on a droit à un gros contenu éditorial avec notamment le courrier des lecteurs de l’époque et des fiches détaillées de présentation des différents personnages – qui doivent provenir d’une encyclopédie, au vu des renvois qu’elles contiennent,

Sur le fond, on a des histoires globalement variées. Certaines font venir des guests : Haawkman et Hawkwoman, Green Lantern, les Metal men ou la légion des super-héros. Même si l’éditorial permet de ne pas être perdu, ne pas avoir tous les tenants et aboutissants des différentes intrigues est quand même parfois frustrant : celle avec les green lantern se suffit à elle-même et celle avec la légion est assez longue pour donner l’impression d’un récit complet ; mais l’histoire des Metal men donne envie d’en connaître plus sur la relation de ceux-ci avec leur créateur (et même en tant qu’histoire de Superman, il y a des éléments d’intrigue qui ne sont pas explorés, comme l’origine du problème de sécurité, et celle sur Hawkman perd de son intérêt à cause d’une contextualisation insuffisante (dans le comics : le contenu éditorial fait le job) de l’histoire des Thanagariens. Mais c’est hélas inévitable lorsqu’on lit des comics Marvel ou DC,

Les autres histoires souffrent peut-être d’un manque de liant dû notamment à l’absence d’ennemis récurrents (pas de Lex luthor dans ce volume ; le professeur Moyers apparaît dans deux histoires mais n’a pas l’envergure d’un grand méchant, même si son comportement est détestable, surtout dans La tristesse de Titano, dans laquelle son rôle est plus développé que dans Ravage). En contrepartie, il y a de la variété dans les situations rencontrées et des personnages récurrents du côté des proches de Superman sont réussis et donnent lieu à des histoires complexes qui rendent les personnages attachants : mentions spéciales à Vieilles liaisons, qui développe le personnage de Cat et son passé avec son ex-mari et son fils et à Sur le chemin du retour, qui place Superman dans un contexte qu’on a plus l’habitude de trouver chez Spiderman, avec un conflit entre ses deux identités, et nous offre un très beau dialogue entre le héros et son père.

[Cyril91]

Les chapitresde ce volume sont globalement indépendants, mis à part ceux du début consacrés à l'histoire de Krypton, avec quand même un certain nombre d'éléments de continuité... qui fonctionnent assez mal parce qu'on n'a régulièrement que des bouts d'histoire et qu'il en manque donc souvent les tenants et aboutissants, par exemple pour ce qui concerne l'intrigue autour des traqueurs et des nouveaux gardiens. Ca nuit à la compréhension de certains éléments (je pense par exemple au chapitre Point de vue, qui souffre aussi d'une narration originale mais pas toujours très claire). L'épisode Ailes est original et réussi en lui-même mais nous laisse en plan sur ce qui va arriver aux enfants et au méchant principal, ce qui est très frustrant. Le pire est quand même à mon sens le passage avec Supergirl (les réactions opposées des lecteurs sont au demeurant très amusantes).

D'autres parties fonctionnent heureusement bien mieux. Celui avec le farceur est amusant, et la façon dont Superman l'arrête est bien mise en valeur dans une grande planche, laissant le lecteur aussi étonné que le super-héros. Plusieurs personnages secondaires sont bien développés et se révèlent touchants, comme Gangbuster. Et Luthor, présent dans plusieurs chapitres, apparaît ici comme une véritable menace, dénuée de tout scrupule ce qui, même s'il n'est pas toujours présent, en fait une présence marquante sur l'ensemble du volume. Et il y a bien sûr les chapitres du début qui ont l'intérêt de nous présenter une histoire suivie sur la civilisation kryptonienne et sur l'évolution de ses personnages sur le long terme. C'est dommage que la suite du volume ne suive pas cet exemple en matière de continuité.

[Cyril91]

Avant-dernier volume du Superman de Byrne. Globalement, c'était plaisant à lire, avec comme d'habitude un gros contenu éditorial qui permet d'éclairer la façon dont la série a été menée à l'époque et les réactions des lecteurs. 2 bémols quand même :
- d'une part, la série est très riche, ce qui est positif mais fait que beaucoup d'intrigues commencent puis sont zappées pendant un moment avant de reprendre bien plus tard (exemples : Silver Banshee, pour laquelle on n'a d'ailleurs pas la conclusion ; l'empoisonnement de Luthor ; ou, plus importants, la relation entre Clark et Loïs et celle entre Luthor et Supergirl). Byrne ne les oublie pas, ce qui est positif ; mais ça reste frustrant quand on attend des développements pendant un bon moment ;
- les chapitres sur le passé de Lana étaient chiants. C'était redondant avec ce qu'on avait déjà lu sur les traqueurs dans le volume précédent et trop larmoyant.

A contrario, j'ai beaucoup aimé le flashback sur les origines du couple Kent. C'était inattendu, bien vu et touchant, malgré un passage qui donne l'impression que l'auteur n'ose pas aller au bout de son idée sur un point qui n'a pourtant pas une grande importance :

[Révéler] Spoiler:

Martha n'a jamais couché avec son premier mari, Daniel n'ayant "jamais été en mesure d'être un époux".

C'est un reste de puritanisme un peu ridicule. Mais ça n'enlève rien au caractère touchant de l'histoire et à ses personnages attachants.
Dans le même genre, j'ai bien aimé le What if dysotopique sur Krypton, même s'il m'a semblé amené de façon un peu artificielle. Parmi les autres histoires, celle avec le duo d'aliens et la façon dont ils volent le pouvoir des héros était prenante, aussi bien grâce aux phases de combat que par les interrogations sur la manière dont ils agissent et sur la façon de les vaincre. Idem pour la partie avec les Metal men : c'est du bon comics d'action, qui ne révolutionne pas le genre mais est très plaisant à lire.

Sur le tome en tant qu'objet, contrairement à d'autres membres de ce forum, je n'ai eu aucun problème de reliure. Le volume reste en très bon état après la lecture.