Sonicvic a écrit:
15/20.
Voila ce que j'avais ecrit dessus sur BDP en 2014:
Cela commence mal des la premiere case avec la vision du cadavre en decomposition d'un soldat nazi bien positionne en avant plan sur un toit de Bruxelles alors que l'action debute en 1946. On se dit que les belges ne savent pas faire le menage. Telle la scene du soldat brule vif par Spirou dans
Le Groom Vert de Gris, l'album precedent de Schwartz et Yann, je trouve que cela n'a rien a faire dans un album mettant en scene Spirou. J'ignore qui en a eu l'idee, le dessinateur ou le scenariste mais une fois de plus, un editeur n'a pas fait son travail des qu'il s'agit d'elaguer dans une oeuvre.
Je dois reconnaitre que c'est le seul faux-pas de cet album qui s'ameliore considerablement ensuite meme si il n'atteint pas le meme niveau de l'opus anterieur que j'avais beaucoup aime. On a beaucoup jase sur les scenes d'ouverture ou l'alccolisme de Spirou est mis en avant. Connaissant Yann (uniquement d'apres mes lectures bien entendu), je craignais le pire, j'ai en fait trouve que le scenariste n'a pas lourdement insiste sur cet etat de fait et a, bien au contraire, traite ces scenes avec un tact et une legerete qui ne lui sont pas coutumieres. Egalement, durant ma lecture, et vu le sort reserve au vieux colonial, accroche a la gouttiere, et toujours sur ma connaissance de Yann et de son sens de l'humour plutot noir, je m'attendais a une conclusion peu ragoutante. Il n'en fut rien, j'en fus satisfait car cela correspond plus a la destinee d'un personnage fort peu sympathique telle que Franquin aurait pu l'imaginer, c'est a dire que cela respecte les canons de la serie mere. Dans les albums de cette serie derivee, on peut s'eloigner de ces canons mais on ne peut pas faire n'importe quoi non plus.
Pour continuer, l'escapade parisienne amenant nos heros dans le St Germain des Pres de l'immediate apres-guerre est egalement bien traitee, il y a de la vivacite et beaucoup de mouvements. La rencontre de S&F et du couple Sartre-Beauvoir est tout a fait plausible et reste dans l'esprit de la serie.
Le probleme vient en fait de la construction du scenario qui est concu en deux parties paralleles, Spirou d'un cote et la menace que representent l'ancien officier nazi et le general africain meme si c'est Spirou que l'on voit le plus evidemment. Spirou recherche donc desesperement le fetiche, pendant qu'une action differente et a priori totalement etrangere a celle-ci est menee par le nazi et le general donc. Cela nuit a l'unite de cet album qui n'est donc qu'une (tres) longue introduction au prochain. Manifestement, Yann n'a pas respecte un des elements constitutifs de la regle des 3 unites chere au theatre classique, un seul temps, un seul lieu et en ce qui nous concerne ici, une seule action.
J'ai egalement remarque qu'il y avait moins de references a d'autres series et auteurs de BD, un des peches mignons de Yann. Mais peut-etre ne les ai-je pas toutes notees? Ou alors, elles sont mieux dissimulees. Quant aux belgicismes, cela ne m'a pas choque outre mesure, de toutes facons nettement moins que dans
Le Groom.
Finalement, j'ai aussi remarque que le dessin de Schwartz avait evolue depuis
Gringos Locos. Il semble qu'il s'eloigne de son aspect pastiche du style classique de l'Ecole de Marcinelle avec un accent moderne cependant pour aller vers un style plus propre a lui. Je trouve cela tres bien qu'il developpe son style a lui. Il y a de tres belles cases notamment dans les scenes parisiennes.
Pour conclure, j'ai bien aime cet album qui est d'excellente facture dont je n'attendais pas grand-chose au depart.