13/20, comme je l'ai déjà dit j'aime beaucoup le travail de Fournier mais je trouve que ses premiers Spirou sont trop maladroits.
Le grand moment de cet épisode est incontestablement l'épisode de la locomotive (cette couverture !), en particulier le moment où Spirou intervient (et cette case, où le lampadaire retombe ! ). L'idée de Noémie est également très bien trouvée (certains trouvent les pitchs de Fournier sont ridicules mais moi pour le coup j'adhère totalement à ses idées farfelus). Le triangle est amusant mais les gags tirent un peu trop sur la corde (le coup de la bombe, dès que j'ai vu Spip la mettre dehors, je savais qu'elle allait finir par exploser le repaire des méchants).
Parmi les bons points, on notera les décors très soignés (les décors du Japon , le Fuji) et un dessin qui donne du bon, même si il se cherche encore. J'aime beaucoup les dialogues de Fournier ("incroyable il se livre tête baissé") surtout lorsqu'on a lu ceux de Tome la semaine dernière
. La page de garde me fait sourire. Pas mal de clins d'oeils très sympa (Bizu, Le nid des Marsupilami, le café dans l'éprouvette comme dans
La Peur au bout du fil). Itoh Kata passe bien.
Parmi les critiques, je trouve qu'il y a un vrai problème de rythme. L'aventure se traîne et manque parfois de fluidité. L'exemple parfait est la poursuite dans le train au début de l'album ; Spip freine la poursuite, Fournier fait des zooms sur les héros piétinant le méchant, plusieurs gags nous sortent complètement de l'action. La poursuite devient laborieuse, on en perd le fil. De même, je ne suis pas fan de la façon de couper les dialogues d'une case à l'autre ; le passage d'une case à l'autre marque l'avancé du temps, donc avoir la même case avec juste la suite du dialogue, ça passe très mal je trouve.
Je pense également que le Triangle aurait peut être gagné à être moins comique, du moins pour quelques uns de ses membres. Là on juste l'impression que c'est une immense bande de débiles. Ils auraient pu être drôles et inquiétant malgré tout.
Enfin, j'ai un problème avec
le champignon Nippon. Fournier a la mauvaise habitude de mettre des éléments cruciaux dans des histoires courtes (c'était déjà le cas avec le Lomig dans Bizu). Or, le
champignon Nippon, c'est le prologue du
glucose pour Noémie et c'est primordial pour comprendre la suite (le résumé de Spirou est très indigeste). Il aurait été plus astucieux de tout réunir quitte à revoir l'histoire, ou d'en faire deux épisodes, un au Japon, l'autre en Europe. Parce qu'au final, Noémie n'apparaît que dans le dernier quart de l'histoire ...