Excellente découverte sur laquelle j'avais été attiré graphiquement à sa sortie mais bon, j'étais passé... Merci ma bibliothèque, du coup je vais acheter le tome 1 et suivre sans hésitation cette série en 4 volumes (pour le premier cycle), très bonne initiative des auteurs qui annoncent ainsi la couleur sans partir sur une série au long court. Le graphisme est une énorme claque, du même genre que Roger sur Jazz Maynard ou (oui oui j'ose la comparaison) Guarnido Juanjo sur Blacksad.
Si ca vous intéresse, ma critique sur mon blog BD:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2017/09/06/shi/-----------------------------------
Fabrication Dargaud classique incluant dans la première édition un cahier graphique présentant le travail sur la couverture. Élégante tranche et 4° de couverture avec indication d’un cycle en 4 tomes (format idéal pour éviter de tomber dans la machine à Cash éditoriale), l’éditeur se calant sur la pratique de Rue de Sèvres, en espérant que cela fasse tache d’huile. La couverture n’est pas la plus manquante du moment mais reste efficace.
L’intrigue de Shi alterne entre aujourd’hui et le Londres victorien, où l’on suit la quête d’une jeune et belle aristocrate fille d’un redoutable militaire de Sa Majesté, pour retrouver une asiatique intrigante que sa route a croisé lors d’une visite à l’exposition universelle… Les auteurs utilisent cette mise en place pour nous dévoiler une haute société centrée sur son succès et écrasant la misère du monde de leur dédain. Une société décadente et flamboyante à la fois, où seule la réussite et le respect des normes sociales ont de l’importance. Le travail ethnographique est fort réussi et l’immersion au sein de ces salons brillants est saisissante. L’on est pas loin de ce que propose la série « The Knick » sur ce plan, entre le conservatisme des élite et une modernité explosant dans un empire au faîte de sa puissance. N’attendez pas de savoir de quoi il retourne dans ce tome introductif et laissez vous simplement porter par une description et des dialogues très inspirés et surtout par le trait magnétique de l’espagnol José Homs.
Encore une découverte ibère qui va alimenter ma théorie de l’école hispanique… Ce dernier a surtout officié sur l’adaptation de Millenium, dont le style m’avait intrigué à l’époque. Je regrettais sur de précédentes critiques de Comics le caractère non fini ou faibles techniquement de pas mal de productions outre-atlantique, et l’on peut sans soucis comparer ici avec une technique irréprochable et des encrages extrêmement élégants. Les arrières-plans et personnages sont détaillés et l’artiste se plait autant à dresser des trognes libidineuses que de charmantes demoiselles dévêtues. Tout ça a du style, de l’élégance, du dynamisme, bref, du talent. Les personnages sont tous extrêmement charismatiques et différents dans leurs traits et Homs nous croque avec une aisance incroyable les mimiques de ses héros. Tout cela nous donne envie de connaître vite la suite d’une série qui a tout pour réussir, probablement bien au-delà du premier cycle annoncé. Bravo les artistes, ça c’est de la BD!
5 Calvin