de the frog » 15/02/2015 17:03
On ne peut pas reprocher a cet album d'etre gras, le scenario y est epure a l'extreme car le caractere des personnages n'a pas ete developpe volontairement par les auteurs. Il y a les poursuivants et le poursuivi et malheur a ceux qui croisent leur route. Leur seule raison d'etre reside dans leurs roles dans cette histoire sanglante. Ce qui est important est ce qu'ils font et non ce qu'ils sont et c'est ce qui les definit
La couverture met deja le lecteur au diapason de ce que sera le contenu, on peut penser que le ce western est le premier dans une nouvelle categorie, le Western Noir. Je la trouve tres belle du fait de sa composition ou l'oeil du lecteur suit celui du cavalier en avant plan et voit les silhouettes tres eloignees de ses poursuivants, le tout sur un fonds noir. Avec un tel titre et une telle couleur dominante, il est evident que cela ne sera pas une pale imitation de Lucky Luke, bien au contraire.
L'introduction est forte et violente, il ne faut esperer aucune faveur de la part du poursuivant qui s'averera aussi sans pitie que l'assassin qu'il pourchasse. Pourquoi ce dernier laisse mourir sa femme, mere de son fils? Que lui a-t-elle fait pour qu'elle subisse ce sort? Nous n'avons pas la reponse parce que l'interet n'est pas la, seule compte la survie des protagonistes. Et de ce cote la, le fils n'est pas le moindre de ces assassins a ne pouvoir compter que sur lui-meme. Quels crimes a commis Jeb? Aucune reponse non plus. Le maitre mot de cette BD est action, action et action. Au diable la psychologie de bazar! J'ai aime cet album grace a ce parti-pris qui permet ainsi au scenariste de tenir son cap sans devier. Loin des travers de ses premiers albums, Yves H. demontre ainsi qu'il a enfin reussi a ecrire un scenario coherent. Je l'avais deja remarque depuis l'album Une Nuit de Pleine Lune que j'avais considere comme son meilleur. Ce qui m'avait surpris a l'epoque car je n'attendais rien de lui, n'achetant ses albums uniquement parce son pere les dessinait. J'espere sincerement que cela va durer et qu'enfin, il deviendra un nom fiable dans la BD. Une seule chose dans cette histoire m'a un peu gene, c'est de savoir comment le fils a survecu pendant 5 ans dans le Wyioming de cette fin du 19e Siecle malgre son infirmite. J'aurais aime que cela soit un peu plus developpe ou alors, cette infirmite etait de trop dans cette histoire.
Quant au dessin, meme si Hermann accuse son age et n'est plus ce qu'il fut, il reste quand meme excellent et continue a etre une reference dans le FB. Pour une fois, j'ai trouve que les 2 seuls personnages feminins ont ete bien croques et Hermann est bien un des rares auteurs a restituer des gueules aussi patibulaires que celles qu'il nous donne a contempler dans cet album. Quant aux decors, c'est une BD manifestement en CinemaScope de par la composition des planches et la taille des cases. On peut le lire vite car les dialogues sont rares mais je me suis surpris a le lire lentement pour mieux apprecier le dessin. Un seul bemol, une erreur de decoupage dans la planche 11 avec la mort des 2 adjoints du sherif, ce n'est pas tres clair.
En conclusion, je considere cet album une indeniable reussite.
"Schtroumpfer, voilà ma devise!" Peyo
), ou parce que cela va permettre de relancer la polémique sur la qualité de ses scénarios et de sa filiation ?
Nous sommes deux ! 
![[:fantaroux:2]](./images/smilies/fantaroux.gif "Au revoir")
), on peut dauber l'emballage, mais le dedans, à la lecture, ça prête vraiment, particulièrement le flanc ?
