@ superboy :
il n'était effectivement pas normal que de l'argent public français aille alimenter les caisses d'éditeurs dont les auteurs ne sont pas français. J'ignorais ce recadrage gouvernemental, mais je suis à 100% d'accord avec ce bon sens.
Par cette nucléarisation du discours, on perd petit à petit de la perméabilité, de la mixité qui a longtemps caractérisé la culture et fait son principal attrait.
Je ne suis pas d'accord :
La culture n'a jamais été perméable ni mixte. Il y a toujours eu des cultures de classe, en fonction des moyens de chacun et de son accès à l'information. Une culture plus populaire pour les ouvriers, une culture plus élitiste pour les bourgeois.
Et justement, s'agissant de l'accès à l'information, à la manière des algorithmes d'aujourd'hui qui proposent des équivalences à ce qu'on apprécie déjà, c'était déjà le cas autrefois, où la presse informait de l'actualité culturelle en fonction de son lectorat (les revues catholiques ne s'intéressaient pas aux mêmes choses que les journaux communistes, par exemple).
Ce qui emmerde certains, dans ce monde actuel où chacun peut donner son avis sur une BD, c'est précisément parce qu'il n'y a plus d'autorité. La chronique bdgest n'a pas plus d'impact que nos avis de lecteurs. Elle fait même souvent datée, à vouloir absolument être sérieuse et souvent un peu trop longue à lire, quand la consultation des avis des lecteurs est plus simple, et surtout plus rapide pour se faire une opinion.
Est-ce qu'une chronique vous a souvent incité à acheter un album ?
Personnellement jamais.
Et pour revenir à Sandman, qui visiblement n'intéresse pas grand monde ici , je n'en ai jamais lu, alors que je lis du comics depuis longtemps. J'ai effleuré cet univers grace à un dessinateur, au départ, plus grand public, dans "death - the high cost of living" (en VO, donc).
C'était très bien, mais je ne suis pas pour autant devenu un lecteur de Gaiman, à cause sans doute de son image - d'anti-superslip pour faire simple - et de couvertures de dave McKean qui n'étaient pas ma tasse de thé à l'époque.
Des années après, j'ai tenté, cette fois en VF, quand c'est arrivé en France, mais les dessinateurs n'étaient pas forcément dans le haut du panier, dans ce que j'ai lu, et les histoires ne me passionnaient pas franchement non plus. Si je n'accroche pas au départ, c'est compliqué de continuer. Je ne lis pas pour souffrir !
Sandman est donc l'exemple même du comics que je ne considère pas comme du "vrai" comics (de superhéros), celui qui m'a fait venir aux comics. Plutôt une publication qui co-existait avec les superhéros DC, dans un univers parallèle qui ne rejoignait jamais celui de mes lectures. Un peu comme les critiques des films de Télérama ou les remises de prix à Cannes constituaient la boussolle qui indique le sud en terme de conseils de films à voir.
(je me souviens d'avoir lu une critique de Télérama super élogieuse sur "highlander 2" (ou 3, sais plus) à la sortie du film en salles, alors que le film était une énorme bouse, contrairement au 1 que Télérama n'avait pas aimé )
Quand Gaiman est venu s'essayer aux héros de Marvel, je n'ai donc même pas cherché à lire. Je n'avais pas sauté au plafond déjà quand Gaiman avait participé à un des 1ers n° de Spawn et créé ce personnage stupide d'Angéla, le stéréotype de la pouffiasse à gros seins qui combat les méchants en maillot de bain, de la mode "bad girl" des années 90.
Je me suis également copieusement emmerdé en regardant "american gods", la série tv.
J'ai plus d'affinités avec le Daredevil de Chichester, que j'ai relu il y a quelques temps et qui était vraiment pas mal, que voulez-vous...