mallrat a écrit:
La pureté.. j ai du abandonner ca en 1986
mallrat a écrit:La musique: il reste encore des soucis mais on est pas aussi bas.. et parfois même au contraire.. on te sors encore de la soupe comme si c etait du Bach. C est quand même plus respecté y compris pour le rock.
euh... si vous le dites a écrit:Et c'est pas une franche réussite.
euh... si vous le dites a écrit:mallrat a écrit:
La pureté.. j ai du abandonner ca en 1986
C'est l'année où tu as arrêté d'écouter The Cure ?
euh... si vous le dites a écrit:Plus sérieusement, ce combat contre une "intelligentsia méprisante", ça ne m'a jamais beaucoup interpellé mais aujourd'hui, comme cicerobuck, je trouve que c'est particulièrement un combat d'arrière-garde.
Aujourd'hui, la culture geek domine le monde. Et c'est pas une franche réussite.
cicerobuck a écrit:mallrat a écrit:La musique: il reste encore des soucis mais on est pas aussi bas.. et parfois même au contraire.. on te sors encore de la soupe comme si c etait du Bach. C est quand même plus respecté y compris pour le rock.
J'espère que c'est une blague, hahaha.
Quand tu trouve les disques de Stockhausen, Experimental Audio Research et Chemical Brothers Polo et Pan dans le même rayon, qu'on appelle tout ça musique électronique, alors qu'on est dans un des deux pays qui l'a inventé...
L'usage fait loi, c'est inutile de se battre contre des moulins à vent. Par contre, si on trouve un créneau pour expliquer, là oui. Mais se draper d'un voile de pureté de chevalier blanc, à jouer les offusqués parce que Télérama parle de roman graphique pour Preacher, c'est juste déjà incroyable qu'ils en parlent!
Et si Sfar vous d´range tant que ça en bon client TV de la culture BD, réjouissez vous de ça, quand la musique à droit à Phil Manoeuvre et Olivier Cachin...
Le plus amusant dans tout ça, c'est que nous pérorons sur un topic Sandman, actif à cause d'une imminente série TV, dont nous savons tous qu'elle n'arrivera pas à la cheville de la BD. Alors si l'appelation Roman Graphique permet à plus de monde de sauter le pas et découvrir un chef d'oeuvre de la BD, bah tant mieux, et tant pis s'ils ont l'impression de mieux valoir que du superhéros, ce qui est de toute manière probablement vrai dans ce cas précis
cicerobuck a écrit:euh... si vous le dites a écrit:Et c'est pas une franche réussite.
Voilà : quand tout le monde se pâme devant la série TV the Boys, parce que ça reste le haut du panier des adaptations de comics, malgré que ce soit hyper moche, pas plus fin que la BD, je regrette Six Feet Under ^^
Je dis ça en grand fan d'Ennis, mais vouloir mettre Ditko, Byrne ou Quitely au musée, bah ça me ferait plus bizarre que d'appeler
New X-Men un roman graphique.
Aujourd'hui, c'est plus facile de trouver en français un run pourris de Chichester sur Daredevil, qu'un chef d'oeuvre de Tezuka qui mérite largement l'appelation de roman graphique, ou même de certains romans importants de la littérature française du XXième.
quand tu vois la qualité limite bibliophile des ouvrages qu'on nous propose aujourd'hui, pour de la littérature BD de gare, faudrait quand même pas se voir trop beau.
N'oublions pas que la culture comics est finalement très récente, dans le sens que jusqu'à il y n'y a pas si longtemps, la plupart des séries n'avaient droit qu'à une et unique sortie en fascicule. Et qu'avant Watchmen, c'était même le désert. Rien d'étonnant que les médias généralistes soient encore en train de déchiffrer les codes. Mais au moins, il y a désormais le potentiel.
Pourquoi la BD US est elle encore parfois décrite de manière caricaturale? Tout simplement parce qu'elle était quasiment invisible jusqu'à récemment, pour les médias généralistes. Avec la marvelisation du divertissement, c'est toute la grammaire de l'appareil critique grand publique qui doit se renouveler.
Je sais bien que l'appellation un peu snob de GN date d'un peu avant, mais justement, la situation à changé, nous ne sommes plus en 2005, à lire un magazine gratuit publié par MK2 parlant de Daniel Clowes comme du seul salut possible.
Perso, j'ai l'impression que la BD US se portait créativement mieux quand elle n'était pas scrutée comme aujourd'hui, que son accès était plus compliqué, que les enjeux étaient moindres. Mais les temps changent, nous aussi, et c'est tout de même chouette que je ne sois plus obliger de me tourner uniquement vers vous, camarades geeks, pour parler d'Hellboy, Lazarus, ou justement, de The Boys ^^
mallrat a écrit:Je vois pas la difference entre manoeuvre/cachin et Sfar franchement.
mallrat a écrit:Par contre le "spécialiste" qui finit par c est pas du comics c est un RG.. NON je peux pas
mallrat a écrit:Moi c est le dedains de gens supposés etre des critiques ou des spécialistes et qui en plus derrière vont encencer des trucs ou leur donner des prix qui ne sont pas mérité ou pas autant de prix.
cicerobuck a écrit:
Bref, j'ai l'impression d'une sorte de levée de bouclier contre un ennemi absent, voir inexistant.
euh... si vous le dites a écrit:cicerobuck a écrit:
Bref, j'ai l'impression d'une sorte de levée de bouclier contre un ennemi absent, voir inexistant.
... ou devenu insignifiant dans un monde dominé par la culture geek.
cicerobuck a écrit:mallrat a écrit:Par contre le "spécialiste" qui finit par c est pas du comics c est un RG.. NON je peux pas
Mais le truc qu'on te dit, c'est que ça n'existe plus ça, ou plus de manière verticale, comme auparavant. C'est pour ça qu'en 2022, la remarque de Tireg me semble un combat d'arrière-garde. Et quand bien même tu tombes sur un gus qui parle ainsi, tout le monde s'en fout, aujourd'hui, puisque tout est disponible, et que tout le monde peut facilement se faire son propre avis sur la question. La BD, les comics, les mangas, les super héros, plus personne de sérieux ne fait de hiérarchie dure.
Bref, j'ai l'impression d'une sorte de levée de bouclier contre un ennemi absent, voir inexistant.
Tireg a écrit:Si ce n'est que pour que d'autres personnes aient accès aux bouquins, s'il te faut l'appellation "GN" pour lire Sandman, alors que ça fait 30 ans que la série existe et que sa réputation n'est plus à faire, c'est que tu ne mérite pas de le lire. C'est que tu ne lis pas la série pour les bonnes raisons.
Tireg a écrit:D'autant plus que Sandman, c'est vraiment plus une série qu'un roman graphique. Ou alors une série de romans graphiques ?
euh... si vous le dites a écrit:cicerobuck a écrit:
Bref, j'ai l'impression d'une sorte de levée de bouclier contre un ennemi absent, voir inexistant.
... ou devenu insignifiant dans un monde dominé par la culture geek.
Tireg a écrit:Si ce n'est que pour que d'autres personnes aient accès aux bouquins, s'il te faut l'appellation "GN" pour lire Sandman, alors que ça fait 30 ans que la série existe et que sa réputation n'est plus à faire, c'est que tu ne mérite pas de le lire. C'est que tu ne lis pas la série pour les bonnes raisons.
superboy a écrit:Plutôt que de me satisfaire comme vous, cice, euh..., de savoir que mon art favori est depuis longtemps identifié sur la grande carte de la culture, je continue de revendiquer son droit à la reconnaissance dans toute sa diversité en lieu et place d'une assimilation forcée et tronquée par des élites qui portent la responsabilité du discours culturel dominant. Il s'agit d'un combat perdu d'avance, mais qui mérite encore et toujours d'être mené.
euh... si vous le dites a écrit:Je me fiche des combats pour une reconnaissance de tels ou tels domaines artistiques relégués par certains au rang de sous-culture. J'ai toujours bien aimé ce concept de sous-culture. C'est d'ailleurs en dehors des autoroutes de la culture "établie" que de nombreux auteurs ont pu explorer la liberté que l'on peut trouver dans les petits sentiers de traverse.
superboy a écrit:La question que pose le symbole du RG/GN, c'est celle de l'assimilation. Je me souviens très bien comment cela s'est passé au début des années 2000, les journaux culturels généralistes type Inrocks ouvrent leurs portes au médium BD qu'ils commencent à traiter avec le même sérieux que le ciné ou la musique. Pour satisfaisante que soit une telle avancée, une rédaction, peu importe ses bonnes intentions, ne peut aborder un art aussi vaste dans son entièreté. Dans ces conditions, comment justifier de ses choix éditoriaux ? La réponse, redoutable, est surtout d'une facilité intellectuelle contestable, et selon moi condamnable: inventer un outil sémantique qui permette de séparer le bon grain de l'ivraie. Dès lors, le RG n'est plus un récit graphique bouclé qui mettrait son scénario et ses codes narratifs au service de ses thèmes, mais devient un sceau de qualité justifiant les goûts de sachants de manière sensément objective, faisant ainsi la part entre Œuvres méritantes et bande dessinée mineures.
Le temps passant a érodé le bien-fondé, tout relatif à mes yeux, de ce processus de sélection, qui pouvait s'expliquer à l'époque mais qui n'a fait qu'étrécir les voies de passage de la BD vers le grand public. Le fait que l'on voit et parle toujours des mêmes œuvres et artistes dans les médias généralistes est aujourd'hui devenu symptomatique d'un retournement: le pas salutaire en direction de la culture BD s'est mué en gatekeeping, par le truchement d'un discours structuré et souvent passionnant, mais qui tend à sélectionner ce qui a déjà été identifié au préalable dans la masse des nouveautés, la découverte passant presque pour un heureux accident. Peut-être est-ce un tort, vous me direz, mais je n'ai plus ouvert les inrocks depuis près de quinze ans. Déçu par l'homogénéité confondante de choix certes audacieux mais trop étriqués à mon goût, j'avais alors le sentiment d'en avoir fait le tour.
Plutôt que de me satisfaire comme vous, cice, euh..., de savoir que mon art favori est depuis longtemps identifié sur la grande carte de la culture, je continue de revendiquer son droit à la reconnaissance dans toute sa diversité en lieu et place d'une assimilation forcée et tronquée par des élites qui portent la responsabilité du discours culturel dominant. Il s'agit d'un combat perdu d'avance, mais qui mérite encore et toujours d'être mené.
cicerobuck a écrit:Tireg a écrit:Si ce n'est que pour que d'autres personnes aient accès aux bouquins, s'il te faut l'appellation "GN" pour lire Sandman, alors que ça fait 30 ans que la série existe et que sa réputation n'est plus à faire, c'est que tu ne mérite pas de le lire. C'est que tu ne lis pas la série pour les bonnes raisons.
J'espère que c'est une blague ou une maladresse, parce que ce genre de gate keeping, c'est selon moi pire que tout.
euh... si vous le dites a écrit:Tireg a écrit:Si ce n'est que pour que d'autres personnes aient accès aux bouquins, s'il te faut l'appellation "GN" pour lire Sandman, alors que ça fait 30 ans que la série existe et que sa réputation n'est plus à faire, c'est que tu ne mérite pas de le lire. C'est que tu ne lis pas la série pour les bonnes raisons.
Chaque lecteur a son parcours de lecture et je ne vois pas très bien pourquoi on pourrait décréter que certains parcours sont plus légitimes que d'autres.
Ton discours me gêne plus que celui de n'importe quel tenant d'une intelligentsia culturelle qui ne verrait dans le roman graphique que la seule expression bédéistique digne de valeur.
Et si certains ne lisent qu'une seule bd par an parce que Télérama en a dit du bien, c'est leur vie et je ne vois pas bien pourquoi ils ne mériteraient pas de la lire.
C'est quoi cette idée de mérite à la con ?
Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises raisons de se frotter à un chef d'oeuvre comme Sandman.
Tireg a écrit:Ce qui m'emmerde, c'est le côté "faire les choses parce qu'il faut les faire". S'il y a bien un domaine dans lequel il n'y a pas d'impératif de "choses à faire", c'est bien la culture !
Les conneries de type "bibliothèque idéale", "les 100 livres qu'il faut avoir lu avant de mourir", etc... Je trouve ça totalement contraire à la notion de culture.
Quand des amis m'enjoignent à venir voir Johnny en concert (oui, c'était il y a un moment déjà) parce que "c'est quand même un truc qu'il faut voir dans sa vie", alors qu'ils n'écoutent que de l'électro, ça ne m'intéresse pas. Je n'écoute pas Johnny, j'aime pas, pourquoi j'irais le voir en concert ? Parce que tout le monde le fait ?
Lire des livres parce qu'ils ont une estampille chic, c'est pour moi la même démarche.
superboy a écrit: La réappropriation du terme roman graphique et l'usage qui en est fait depuis vingt ans me dérange, et parce que rien n'a changé à ce sujet dans ce laps de temps, la question de son utilité reste à mon avis pertinente.
superboy a écrit: Euh..., cicerobuck, vous partez du constat que les "cultures geek/technophile" - guillemets car je n'aime pas ce concept que je préfère manipuler avec des pincettes - se sont largement démocratisées pour abaisser l'intensité du débat, considérant qu'un courant soi-disant majoritaire n'a pas nécessairement besoin d'être défendu. J'entends l'argument, mais il contient un impensé qui me pose problème: pourquoi une culture, si elle est effectivement légitime, devrait-elle se contenter de la place qui lui est accordée sans chercher à investir de nouveaux champs socio-culturels ?
superboy a écrit:La question que pose le symbole du RG/GN, c'est celle de l'assimilation. Je me souviens très bien comment cela s'est passé au début des années 2000, les journaux culturels généralistes type Inrocks ouvrent leurs portes au médium BD qu'ils commencent à traiter avec le même sérieux que le ciné ou la musique. Pour satisfaisante que soit une telle avancée, une rédaction, peu importe ses bonnes intentions, ne peut aborder un art aussi vaste dans son entièreté. Dans ces conditions, comment justifier de ses choix éditoriaux ? La réponse, redoutable, est surtout d'une facilité intellectuelle contestable, et selon moi condamnable: inventer un outil sémantique qui permette de séparer le bon grain de l'ivraie. Dès lors, le RG n'est plus un récit graphique bouclé qui mettrait son scénario et ses codes narratifs au service de ses thèmes, mais devient un sceau de qualité justifiant les goûts de sachants de manière sensément objective, faisant ainsi la part entre Œuvres méritantes et bande dessinée mineures.
Le temps passant a érodé le bien-fondé, tout relatif à mes yeux, de ce processus de sélection, qui pouvait s'expliquer à l'époque mais qui n'a fait qu'étrécir les voies de passage de la BD vers le grand public. Le fait que l'on voit et parle toujours des mêmes œuvres et artistes dans les médias généralistes est aujourd'hui devenu symptomatique d'un retournement: le pas salutaire en direction de la culture BD s'est mué en gatekeeping, par le truchement d'un discours structuré et souvent passionnant, mais qui tend à sélectionner ce qui a déjà été identifié au préalable dans la masse des nouveautés, la découverte passant presque pour un heureux accident. Peut-être est-ce un tort, vous me direz, mais je n'ai plus ouvert les inrocks depuis près de quinze ans. Déçu par l'homogénéité confondante de choix certes audacieux mais trop étriqués à mon goût, j'avais alors le sentiment d'en avoir fait le tour.
superboy a écrit: Plutôt que de me satisfaire comme vous, cice, euh..., de savoir que mon art favori est depuis longtemps identifié sur la grande carte de la culture, je continue de revendiquer son droit à la reconnaissance dans toute sa diversité en lieu et place d'une assimilation forcée et tronquée par des élites qui portent la responsabilité du discours culturel dominant. Il s'agit d'un combat perdu d'avance, mais qui mérite encore et toujours d'être mené.
euh... si vous le dites a écrit:Et si c'est juste pour faire bien en société, ben tant pis pour lui.
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