Je suis bien d'accord avec toi. C'est pire que désolant. Les "gros" éditeurs ont une gestion financièrement plus grosse aussi qui fait qu'un album chez eux est plus long a être rentable. Il faut voir aussi que le lombard paye très bien à la planche (ce qui n'est pas le cas de beaucoup d'éditeur).
Pour ma part, je bosse avec eux sur un projet et je peux te dire que point de vu financier et réactivité, c'est un peu le
bang et olufsen de la bd (je sais, j'aurai pu faire une image plus parlante avec une marque de bagnole, mais je n'y connais rien et je n'aime pas les voitures). Mais je sais aussi que leurs attentes sont plus grosses que chez un Glénat ou un Delcourt. à ce propos, il y a peu de temps, j'ai parlé avec un collègue qui me racontait qu'il s'était fait jeter de chez Dargaud à cause de ses chiffres de vente. Il est du coup aller voir un plus petit éditeur qui voyant les mêmes chiffres bavait d'envie de travailler avec cet auteur.
Pour recadrer ce que je pense, c'est vrai qu'une série avec autant de titres doit vivre aussi par son fond (vente des titres précédents). Mais je crois que c'est justement là où l'éditeur jette l'éponge. Quand le fond ne se vend plus et qu'il ne peut que compter sur les ventes de la nouveauté. Evidemment, je ne sais pas si c'est le cas. Mais faut pas prendre les éditeurs pour des imbéciles. Si la série était rentable, ils ne la mettraient pas dehors. Surtout qu'ils risquent de se fâcher avec l'auteur et pire... avec le public (sic).
Bon après, il y a des cas inexplicables. Genre l'arrêt des Petits hommes à la nouveauté en même temps qu'un travail de fond sur le catalogue en publiant des intégrales.
Ceci dit, pour moi,
Capricorne n'était pas une série qui s'épuise et qui n'a plus rien à raconter. Bien au contraire. On sent bien qu'Andréas s'amuse énormément sur cette série. je dirais même plus qu'avec
Arq, non?C'est d'ailleurs là où se trouve un autre problème : les premiers
Cap étaient plus grand publique que les trois ou quatre derniers (qui ont ma préférence à titre personnel). ça a été pendant longtemps les albums les plus abordables d'Andréas. rien à voir avec la complexité d'un
Cyrrus ou d'un
triangle rouge. Mais ces derniers temps, on naviguait quand même dans le brouillard. Moi, j'aime bien me laissait porter par l'auteur. Mais le grand publique, il préfère qu'on lui explique bien les choses.
encore une fois, sans vouloir dénigrer personne (après tout je suis lecteur et fan de BD comme pas mal de personne ici), quand vous prenez la trame narrative d'un
Blacksad par exemple, il n'y a pas d'énormes surprises. C'est bien raconté mais ça ne vous demande pas une lecture attentive. Vous pouvez lire ça à la Fnac sans problème. essayez de faire la même chose avec rêve en cage par exemple... bah vous allez droit dans le mur.
c'est à mon avis pareil pour le dessin/ Pas en tant que tel, Andréas est très lisible mais en tant que suite narrative. Andréas cherche, teste, et s'avance donc sur des terrains propre à son média. Là où peu vont. alors qu'une série comme
Blacksad s'appuie énormément sur les codes du cinéma (encore une fois, je ne crache pas sur cette série que je trouve à mon goût. Elle me divertie. Mais ne m'enrichie pas de la même façon, c'est tout).
Ha ha ! c'est marrant, je suis venu tenter de donner mon avis sur l'arrêt de la série et je remarque qu'en fait, j'ai largement plus envie de partager ma passion pour l'oeuvre d'Andréas.
donc pour faire court : C'est une nouvelle qui me rend triste (et qui me fout la trouille en tant qu'auteur),
Cap n'est pas mort juste souffrant, vive
cap et surtout vive Andréas qui est un de mes auteurs phare !