de gill » 27/11/2007 11:51
Je viens de le lire !
Globalement, c'est pas si mal. La structure d'une histoire de Spirou est bien respectée, avec autant d'aventures que d'inventions délirantes ou "d'êtres fantastiques". Les caractères des personnages sont toujours aussi enthousiasmants et les rebondissements bien rythmés.
Le dessin de Fabrice TARRIN nous permet de retrouver un peu le dessin vivant, dynamique et souple de ses prédécesseurs. Certes, il garde SON style, mais celui-ci convient parfaitement à un Spirou.
Il me semble toutefois qu'il aurait pu s'appliquer un peu plus sur les décors (oui, les montagnes...) : on a une impression de rapidité dans la réalisation qui ne correspond pas avec ce qu'on en sait, c'est bien dommage...
Je suis déçu par les couleurs. Mais ça, ce n'est pas nouveau : depuis que les auteurs ne font plus appel à des studios de dessins, ils jouent avec les couleurs froides de la palette comme un débutant avec les dégradés de Photoshop. Mais pourquoi diable sont-elles si tristes ? Problème d'écran ? Je regrette amèrement les Stuf et Léonardo, du coup : ils auraient magnifié les soleils couchants de début d'album et auraient enjolivé le Tibet comme dans le Tintin du même nom ou la balade qu'y a faite Spirou... Comme disait Coluche : "Beuh ! vvvous, les jeunz, vous êtes trisssstes ! Ttttout trisssstes ! Z'est la faute au 'akik', hic ! (...)".
Sinon, j'ai bien aimé les coquineries de Secottine, finalement, à part une ou deux fois, lorsqu'elle exagère (allusions à la très profonde amitié entre les deux héros, ou certaines scènes avec le Comte, en particulier lors de sa "folie"). Tant qu'elle ne fait que tester, jouer de son charme féminin sans s'impliquer plus avant, comme une jeune adolescente, on est prêt à suivre les auteurs. C'était... rafraichissant !
Un truc que je n'ai pas aimé, ce sont les picouses ! Autant je ne comprenais pas les Studios Hanna Barbera pour avoir transformé les potions du grand Schtroumpf en "abracadabra", dans le dessin animé (objectif : éviter l'idée de "drogues à boire"), autant je désapprouve un scénario qui montre à tout bout de champ le Comte en train de se "shooter" à la seringue pour produire plus vite (!) ou pour éviter le froid (un cachet aux champignons auraient suffit !). Ils doivent être contents, les deux adolescents-scénaristes, ils ont réussi, le temps d'une scène, à pervertir une icône de la BD : bravooo !
Pas compris non plus le transfert d'âme entre les deux "animaux" : pourquoi ne pas les avoir embarqué tous les deux ? Il y aurait eu mille jeux possibles, entre eux !
La lecture fut tout de même un grand plaisir. On en réclamerait presque un second (qui éviterait les petits défauts du premier) !
Je n'reconnais plus personne quand je suis en forum... Je n'juge qu'les idées, et c'est ça qui me plaît !