chris24 a écrit:J'ai trouvé ça pas mal aussi. Même si un peu long à se mettre en place et peut-être un manque d'empathie pour les protagonistes mais cette certaine distanciation est peut-être voulue pour rajouter au crédit de la déshumanisation de ce récit d'anticipation... Admettons.
Cependant j'ai eu un peu de mal à me convaincre de :[Révéler] Spoiler:la crédibilité du danger de stocker des données aussi futiles que des poésies et des films. Et donc ça fout un peu en l'air tout le truc. Autant le collègue qui conservait des données politiques/historiques on peut mieux comprendre, surtout si on fait le parallèle avec le roman de George Orwell 1984 et la manipulation du passé et de l'Histoire par sa déformation et son appropriation
L'accélération des progrès techniques est fulgurante... Rien ne sera plus comme avant et notre monde ne possède pas de marche arrière...
La science n'est ni bonne ni mauvaise et n'appelle en soi aucun jugement moral. C'est l'emploi qui en est fait qui doit être contrôlé avec attention et discernement. Pour cela, nous devons déployer nos efforts sur la formation, en développant en particulier notre langue, notre culture, notre littérature, nos arts, nos sciences. Il est temps de revenir à la lecture, cette activité qui apaise les soucis, suscite l'imagination, favorise les relations et encourage la réflexion. La lecture, qui requiert silence, solitude et concentration, est probablement devenue un enjeu de civilisation, bien au-delà d'un simple support de communication.
chris24 a écrit:Cependant j'ai eu un peu de mal à me convaincre de :[Révéler] Spoiler:la crédibilité du danger de stocker des données aussi futiles que des poésies et des films. [...]
edgarmint a écrit:Dans son livre Le triomphe de la bêtise, Armand Farrachi parle d'une "progression de la bêtise moderne... qui semble trop engagée pour une mode, trop grave pour une crise, trop répandue pour une simple parenthèse entre deux âges d'or... Son avenir est assuré", le résultat d'un monde où l'instant présent étouffe le passé, ne lui laisse plus de place. C'est le sujet de Préférence système.
Thierry_2 a écrit:Il n'y a pas de peur, on ne demande pas aux personnages de croire intimement que 2+2=5.
nexus4 a écrit:A quel moment une société décide qu'un présent individuel qui ne raconte rien est plus précieux qu'un passé collectif qui l'a construite ?
nexus4 a écrit:Thierry_2 a écrit:Il n'y a pas de peur, on ne demande pas aux personnages de croire intimement que 2+2=5.
Par contre on serine que le travail n'est pas pénible et des réalités alternatives deviennent la réalité officielle. Des millions de personnes ont sur eux un appareil qui les écoutes. Pekin sait exactement où sont ses citoyens, seconde par seconde.
On n'est pas si loin.
Pour en revenir à Préférence système, il y a un choix politique et sociétale sur ce qui est important ou pas. Les piliers de la cultures ou de l'histoire doivent céder la place à la vacuité de l'instant. Là aussi, comme dans 1984 ou dans fahrenheit 451 on touche à la mémoire de l'humanité. Ce qui me semble important aussi, come tu le soulignais, c'est le non-dit de cet univers : comment en est -on arrivé là. Par quel mécanisme sociétaux. Les gens ne semblent pas malheureux, est-ce par une sorte de lavage de cerveaux ambiant ou par adhésion ? A quel moment une société décide qu'un présent individuel qui ne raconte rien est plus précieux qu'un passé collectif qui le construit ? L'art a pour lui que c'est une énorme machine à penser. Un narrateur de la grande histoire comme de la petite, de l'officielle, celle des vainqueurs, comme des autres.
nexus4 a écrit:Du pain et des jeux, l'histoire et la fiction en sont remplis. Le guerre entre divertissement et culture dure depuis des milliers d'années et n'est pas loin d'être perdu par la seconde. Le jour où Google Actu a remplacé la section Culture par Divertissement* c'est une grande bataille qui a été perdue. .
Olaf Le Bou a écrit:edgarmint a écrit:Dans son livre Le triomphe de la bêtise, Armand Farrachi parle d'une "progression de la bêtise moderne... qui semble trop engagée pour une mode, trop grave pour une crise, trop répandue pour une simple parenthèse entre deux âges d'or... Son avenir est assuré", le résultat d'un monde où l'instant présent étouffe le passé, ne lui laisse plus de place. C'est le sujet de Préférence système.
fine analyse
Nirm a écrit:Je serais bien moins utopiste que toi.
Donc non, tout n'est pas accessible, il y a quantité de choses accessibles mais sans vraiment de tri ou par un tri arbitraire et c'est justement un des points que soulève cette histoire de place dans Preference Systeme.
Et le choix est dicté par ce vers quoi notre société glisse déjà aujourd'hui, l'échelle de valeur, d'intérêt a changé.
Retourner vers Gros pavés, romans graphiques, formats alternatifs
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité