Olaf Le Bou a écrit:edgarmint a écrit:Dans son livre Le triomphe de la bêtise, Armand Farrachi parle d'une "progression de la bêtise moderne... qui semble trop engagée pour une mode, trop grave pour une crise, trop répandue pour une simple parenthèse entre deux âges d'or... Son avenir est assuré", le résultat d'un monde où l'instant présent étouffe le passé, ne lui laisse plus de place. C'est le sujet de Préférence système.
fine analyse

Joliment écrit en effet. Avec pour point de chute le film Idiocracy...
Mais je suis malgré tout toujours partagé sur notre devenir. Est-ce vraiment pire qu'avant ? Y a-t-il vraiment une "abêtisation" de l'humanité ? D'un autre côté il n'y a jamais eu autant d'accès à l'information et à la culture et ce depuis chez soi. Peut-être qu'on voit simplement mieux aujourd'hui (et ce peut-être depuis l'avènement de la TV) que la société est très disparate avec à un extrême une partie qui se nourrit de téléréalité, de foot/rugby/baseball/football américain (je vais pas me faire des amis ^^), de fast-food et de nourriture industrielle, de tabac et de soda, d'édulcorants, qui se fout de l'écologie comme de l'an 40 (ce sont en effet systématiquement ce type de déchets qu'on retrouve dans les fossés au bords des routes), etc., et à l'autre extrême une partie plus soucieuse de sa culture, de sa santé comme de l'environnement (les deux sont intimement liés) et tournée vers un idéal communautaire/sociétal.
Mais peut-être que ça met juste en valeur ce grand écart et qu'on retrouvait en même proportion avant dans les cafés, les premiers à s'encanailler au lieu de se gaver de TV. Le support à la bêtise changeant mais la bêtise restant la même...
Est-ce les seconds qui tirent vers le haut, seuls, ou bien y-a-il un réel changement global positif ? J'ai quand même l'impression qu'il y a une élévation : progression fulgurante du bio (ce qui montre une prise de conscience et un intérêt pour la santé et l'environnement), de l'éthique dans le commerce (succès du fair trade), du recyclage (volonté de polluer moins), de l'écologie (qu'on commence à intégrer dans le parcours scolaire), de la reconnaissance progressive de l'animal comme être à part entière, tous des signes qui montrent un changement de paradigme vers une aspiration de société plus propre, plus égalitaire, et plus large dans le sens où elle englobe l'environnement et le monde dans l'équation. Finalement c'est peut-être juste dans la logique du processus d'évolution d'élargir sans cesse sa conscience. Passer du temps où le village voisin était là où vivaient les étrangers, à celui d'un pays unifié vivant à côté d'un autre où vivent des étrangers, puis à une planète unifiée où la planète habitée voisine est là où vivent les étrangers... Les moteurs de cette évolution sont sans doute double à mon sens : l'information et l'énergie. La première amenant la connaissance et l'autre le déplacement. Les deux participant à cette ouverture des consciences. Plus on va loin et plus l'inconnu devient connu et non différent de soi. Aujourd'hui on est sans doute dans la dernière ligne droite de la seconde phase, internet accélérant grandement l'ouverture du monde et les changements. Ce qui nous bloque encore sans doute aujourd'hui c'est l'accès à l'énergie pour tous, une énergie propre et quasi gratuite hormis son équipement et de son maintien en état et dont il découlera — outre une égalité de confort partout dans le monde — une accélération des transports. Quand on ira à l'autre bout du monde en 1h et de façon propre, aussi facilement que d'aller dans le village voisin situé à 15 km et qu'on commencera à voyager sur mars comme aujourd'hui on va au Japon ou au Canada, nous aurons changé d'échelle et penserons sans doute réellement en tant que Terriens plus que Français, Japonais et Canadiens.
C'est dans ce sens que j'aime interpréter la notion de gouvernement mondial ou de nouvel ordre mondial dont on entend souvent parler. Plus que dans le sens de la BD Ploutocratie, autre parallèle à Préférence système, comme expression de système totalitaire unique. On est peut-être encore à un point d'équilibre pour le sens que prendra le futur, chacun ayant le pouvoir de faire pencher un peu plus la balance d'un côté ou de l'autre...