fvcpp écrit :
Mais là où le bas blesse, je trouve, dans le pluto de Urasawa, c'est qu'il n'y a guère qu'une lecture assez adulte [tant dans la narration, que le style graphique], et que la fin très enfantine fait totalement en dehors du coup [à mon goût]. Certes Urasawa a probablement été obligé de suivre ce que les ayant droits voulaient, mais même en respectant l'esprit de Tezuka, une fin un peu plus grandiose me semblait pourtant possible.
C’est moi aussi le réalisme visuel qui m’a touché dans cette lecture d’Astro. Ici Astro n’a pas de trappe ventrale ou de réacteurs sous les pieds et les fesses, il est habillé qui plus est.
La première fois qu’il apparait, à la fin du volume 1, on dirait un petit garçon japonais ordinaire se protégeant de la pluie avec le ciré jaune classique là-bas. Quand il dit à l’inspecteur : « oui, je suis Astro », on est un peu estomaqué.
Seul MontBlanc conserve son aspect massif de l’œuvre originale. Uran ressemble à une adorable peste. Upsilon ressemble à un bel homme, ce qui rend son destin plus tragique, ce n’est pas qu’une boîte de conserve parlante dont la destruction ne compte pas, d'où les larmes que je trouve très poignante…
Tezuka qui confessait ses limites de dessinateur, avait créé une galerie de personnages récurrents et archétypaux qui symbolisaient l'humanité dans toute sa diversité, ils sont une douzaine, comme M. Moustache, M. Gros Nez, M. Lampe, etc.
Mais, ici, le chef de la police (franchement odieux), le créateur d’Astro, son tuteur, les parents synthétiques d’Astro font vraiment réalistes : on ne distingue plus machines et humains. Cela est, pour moi, la contribution la plus originale d'Urasawa à cette relecture du mythe, il choisit de se démarquer d'un dessin à la Tezuka où l'aspect même du personnage symbolisait sa moralité.
Après, la fin est-elle expédiée ou trop infantile ? Je ne sais pas vraiment répondre.
Disons que je pense qu’elle est cohérente avec le choix de représenter les robots les plus puissants du monde comme des humains de synthèse, mais des humains quand même, qui ont des conversations d’humains et des sentiments d'humain, comme la culpabilité ou le remord. Bref, moi je trouve cette fin très réussie, mais après, c’est une affaire de goût ! Mais, un conseil, Lisez Pluto.