Le Grand A a écrit:Dunyre a écrit:Je pense que tu as bien fait d'arrêter car l’idée d’un avengers ou d’un groupe de héros n’est pas du tout l’esprit de la série a l’origine, qui se voulait très fantasy et un peu politique, avec des trames bien différentes selon les familles. Ce qui nuit est plutôt l’absence de nouveau fil rouge, même interne à chaque famille : c’est ce qui fonctionne encore chez les Elfes noirs (du moins jusqu’au 25).
Du coup tu devrais plutôt suivre les Maitres Inquisiteurs si tu aimes ce côté tous les héros ensemble à la fin. C’est cette série-là qui porte ce concept de « super-héros » chez Soleil
Je n'ai pas arrêté. J'ai arrêté pour Elfes (mais on sait jamais...) mais je continues pour Nains, Orcs, et je commence à peine Mage. Oui j'ai feuilleté Les Maîtres Inquisiteurs, et, rien à lui reprocher en particulier, je n'ai pas spécialement adhérer à l'univers donc arrêté au tome 3 je crois...
Certes ce n'était pas l'intention de départ des différentes séries, mais au fur et à mesures qu'on avance on sent que le concept évolue et cela au sein d'un même cycle. Je prends l'exemple de Nains : si chaque saison peut se lire séparément de la précédente, afin de mieux tous les tenants et les aboutissants, les clins d’œil de Nicolas Jarry, il vaut mieux avoir les précédents numéros. Du coup le concept de "une histoire = un tome" commence à tomber à l'eau au bout d'un moment. Et ce serait bien, de mon humble point de vue, que la saga des Terres d'Harran converge vers une réunification des différentes séries. On gagnerai en épaisseur et cela raviverai un peu la flamme je pense. Parce que, comme je le ressens, ça commence sérieusement à se répéter, surtout du côté de Nains.
Dunyre a écrit:Bonne lecture, c’est un monde intéressant et plein de belles choses pour un fan de fantasy ! Après au bout d’un moment cela devient déjà vu c’est logique. La fantasy n’est jamais qu’une revisite des mythes ancestraux, revus par le filtre de Tolkien 90% du temps.
C'est un autre débat auquel il faudrait consacrer peut être un autre sujet mais je ne suis pas d'accord avec la fin de ta phrase. Pour moi Tolkien est une comète au dessus de la planète Fantasy. Il a considérablement marqué les esprits mais au final il a eu très peu d'héritiers, littérairement parlant. Le "filtre" tolkienien que sur la saga des Terres d'Harran, il est présent en partie je trouve, au niveau de la faune notamment (les nains, les hommes, les elfes, le orcs, etc.) mais au niveau visuel, la série porte surtout l'héritage de John Howe et Alan Lee (illustrteurs les plus connus du SdA et des films de Peter Jackson) : les elfes ont les cheveux lisses, ils sont beaux, les nains sont petits avec une grosse barbe, etc. Quand vous lisez les romans de Tolkien sans avoir vu les films de Jackson, on ne s'imaginera pas forcément la même chose. En cela les films de Jackson ont vachement imprégné les consciences de dessinateurs de Fantasy de nos jours.
Tout ça pour dire en fait que moi quand je lis Nains, je vois en Nicolas Jarry un héritier des grands auteurs d'Heroic Fantasy comme David Gemmell, Joe Abercrombie, tous des héritiers de Robert E. Howard (qui n'avait rien à voir avec Tolkien niveau dramaturgie ou style d'écriture). Nains c'est pas hyper poétique, c'est musclé, c'est souvent la loi du plus fort face à la révolte du plus faible, les caractères sont très nuancés (assez éloigné du manichéisme de Tolkien).
Dunyre a écrit:Ce qui fait que la même trame est utilisée dans LoTR, La quête, Lanfeust, Warcraft, Forets d’Opale ou les Terres d’Arran. A chaque fois c’est plaisant : la même chose mais un peu différente dans un autre monde avec d'autres personnages. La fantasy est un éternel recommencement . Sauf que lorsque le recommencement se fait dans le même monde, on commence à s’ennuyer... et se lasser.
Je vois pas trop le rapport entre une série de roman, de bédé et de jeux vidéos je l'avoue. Oui le schéma narratif, que ce soit en Fantasy, SF, classique est souvent le même... mais hormis le fait d'appartenir au même genre, les différents exemples que tu cites n'ont pas grand chose en commun. Même dans leur trame, certaines histoire de Elfes, Nains &co ne ressemblent pas du tout à du LotR.
Mais dans le roman Fantasy, la trame n'est pas systématiquement la même. Je suis en train de lire un roman, Calame de Paul Beorn, construit en analepses, et qui débute par la défaire des gentils de l'histoire. Aucune ressemblance avec le SdA donc.
jojo74 a écrit:j'ai aussi comme info l'approche d'un nouvel arc ou cross over avec tous les personnages marquants de chaque races (surement après le tome 30 de Elfes?)
Voilà qui est intéressant. L'univers est suffisamment étoffé à présent pour que les fils s'entrecroisent. ça me plairait bien ça.
Étonnant d'arrêter les Maîtres inquisiteurs si tu apprécies le côté "groupe de héros qui se retrouvent", tu aurais dû au moins pousser jusqu'au tome 6 et finir la saison, où se trouve le dénouement "à l'américaine".
Pour le débat sur la fantasy, je suis d'accord avec toi sur le fait que ce n'est pas la place d'un débat ici, mais simplement pour te répondre, ce que j'entends par filtre tolkienien c'est la question des caractères des races : le nain avide et orgueuilleux, attiré le combat, l'elfe arrogant et rompu aux arts de la magie et de l'archerie, l'homme faible et corruptible mais également fort et courageux, etc. on le retrouve dans toutes les séries de fantasy, bien que chacune apporte ses propres éléments autour de ce coeur "tolkienien".
Pour l'aspect visuel cela est bien différent en effet. Si les décors et la géographie ont bien été travaillés par Tolkien, la question du physique des personnages demeure assez peu décrit dans son oeuvre (même dans le Silmarillion ce n'est pas le coeur de son travail, il n'y a pas de détails physiques : elfes et humains se ressemblent, les nains sont semblables mais plus petits, rien de bien distinctif). Entre le Noire-épée et toute la clique des seigneurs noldori ou sindari (notamment les fils de Feänor), la distinction physique n'est pas établi au-delà des différences de taille ou de corpulence... Du coup cela ne rentrait pas en compte dans ce que j'entendais.
Enfin, pour les liens entre toutes ces séries dont je parlais, c'est l'idée centrale :
- Monde imaginaire, à une période technologiquement avancée comme du temps de "notre" moyen-âge réel
- Présence de multiples races "ordonnancées" par Tolkien (à défaut de les avoir inventées), d'un point de vue caractère
- L'idée d'une quête, d'un objectif qui sous-tend la motivation du/des personnage(s) principal(ux)
Quant au roman que tu lis en ce moment, la défaite des gentils pour débuter ... cela ressemble fortement au Silmarillion, avec la prise de contrôle par Melkor sur (presque) tout Arda (ou du moins ce que l'on en connaît et ce qui importe dans notre perception). Donc on y revient quand même, et les difficultés rencontrées par les gentils voire leur défaite, cela se retrouve partout :
1)
Le premier cycle de Elfes commence assez mal, avec Lah'saa et ses troupes de goules qui ravagent une partie du Nord d'Arran
2) Dans Warcraft (originel, le 1), la cité de Hurlevent tombe aux mains des Orcs (à l'époque on en était encore à gentil vs méchant)
3) Chez Arleston, Lanfeust, Feux d'Askell ou les Forêts, on a la même idée de héros en difficulté qui doivent surmonter des épreuves (très classique, très Tolkienien sur le dépassement de soi)
4) Silmarillion comme je viens de le dire ci-dessus
En bref, je voulais simplement dire que les codes de la fantasy, d'un point de vue trame héroïque et quête, avec des races variées et aux caractères bien définis (en partie par Tolkien), se retrouvent un peu partout. Souvent cela se termine bien, mais avec un prix à payer assez élevé parmi les partenaires du héros, voire le héros lui-même dans de plus rares cas.
"Mais la plus belle des victoires, mon fils, est de faire battre le coeur de ton peuple.
Je te confie cela, car lorsque ma vie s'achèvera,
Toi, tu seras roi. »
Terenas Menethill II