nexus4 a écrit:Certes, mais Watchmen et Dark Night (ou Akira dans un autre contexte) furent tout de suite identifiés comme révolutionnaires. Pour ma part j'ai pas attendu qu'on me le dise 5 ans après pour m'en rendre compte.
C'était révolutionnaire surtout à cause de la médiatisation gigantesque.
Mais il a fallu du temps pour comprendre et observer l'influence que ça a eu.
nexus4 a écrit: La je ne vois pas de grosse claque récente. Peut etre Black summer pour moi mais ce n'est pas un avis très partagé et je ne sais pas ce que ca pourrait redéfinir comme genre.
C'est clair que les deux trucs qui me semblent des tournants dans le genre, à savoir
Authority et
Ex Machina (dont on ne parle pas assez en comparaison de l'importance qu'a cette série), commencent à dater beaucoup.
Peut-être que les récits de Mark Millar vont changer le genre, dans une plus ou moins grande mesure. En effet, il apporte un thème qui n'est pas nouveau, mais qui chez lui est très prégnant, c'est le rapport au fan, et donc le rapport à la fiction. On trouve ça dans
Wanted, dans
Kick-Ass, voire dans
Superior (que je n'ai pas lu en entier). Et sans doute ailleurs. C'était déjà sous-jacent dans ses
Superman Adventures et dans ses
Ultimate X-Men.
Du coup, Millar travaille sur le super-héros comme figure de l'imaginaire. Figure et représentation. Il regarde le mythe du côté de ceux qui le perçoivent. Et j'ai l'impression que son approche soit influence d'autres approches, soit est complètement en prise avec l'air du temps. En témoignent des films comme
Super ou
Defendor, qui sont complètement kick-assiens dans l'approche, dans la réalisation et dans la tonalité.
Après, un autre auteur qui me semble explorer des zones intéressantes, c'est Mark Waid, avec le thème récurrent du super-héros qui échoue. C'était déjà le cas dans
Kingdom Come (même si le projet n'est pas de lui, mais de Ross), c'est aussi le cas dans
Empire, et aussi dans
Irredeemable /
Incorruptible. Dans cette démarche, il se confronte aux deux questions qui taraudent le genre depuis des décennies, à savoir d'une part "
à quoi sert un Superman ?" (question posée par Eliott S! Maggin dans les années 70 et qui continue à nourrir de bonnes histoires), et d'autre part "
le super-héros peut-il aller trop loin et être tenté par le fascisme ?".
Comme ces des thèmes récurrents chez eux, ça impose une réflexion sur le long terme, un peu comme le rapport à la technologie et l'interventionnisme chez Warren Ellis. Du coup, il n'est pas impossible que leur approche nourrisse des choses nouvelles.
Jim