de Johnny Fletcher » 02/03/2021 22:04
Trois fois en trois ans que je relis l'album "Les épines" avec le vain espoir de le trouver bon et de me convaincre de poursuivre l'achat des albums de ce 3ième cycle. Pourquoi autant d'obstination de ma part ? Eh bien quand les éloges pleuvent sur une série aussi régulièrement que sur Murena, on a parfois du mal et des scrupules à ne pas se joindre au chœur des laudateurs.
Certes, le dessin est agréable, très réaliste, d'une belle facture, mais à mon sens pas si extraordinaire qu'on le répėte ici et là. J'entends par là que c'est de la très belle ouvrage mais heureusement il y en a quand même quelques uns qui n'ont pas moins de talent mais dont on parle bien moins fréquemment en termes aussi flatteurs. Les décors sont soignés, les personnages également, mais cela manque de folie et d'énergie dans le trait. Et puis l'expressivité des visages est tout de même bien limitée. Quant aux femmes, elles se limitent à ressembler à des photos de magazines. On sent qu'on cherche avant tout à flatter "l'amateur de belles gonzesses". En règle générale, la réalité est un peu trop suivie à la lettre. C'est bien la mise en couleur qui lui donne son caractère et sa puissance. Malheureusement, avec cet album, la série, change de coloriste, et ce qui rendait impressionnant le dessin dans les précédents albums semble ici plus commun, le faisant quelque peu rentrer dans le rang même si ça reste très agréable à regarder.
Là où le bât blesse réellement avec ce neuvième tome, c'est sur le plan scénaristique. Il ne s'y passe pas grand chose et le peu qu'il s'y passe marche dans les traces déjà plusieurs fois laissées par le scénariste au cours des précédents albums. Pour être franc, je m'y suis copieusement ennuyé.
Et puis il y a son écriture. Il se pique ici de faire de la grande littérature par moments, rendant les dialogues pesants et ampoulés, parfois un brin ridicule.
Si comme moi vous trouvez le dessin très plaisant sans être bouleversant et l'écriture ronronnant comme un moteur diesel, voire soporifique bien souvent, vous refermerez cet album de Murena avec la déception d'avoir ouvert un beau et gros paquet cadeau ne contenant finalement qu'une jolie petite babiole.