Il faut bien le dire, pour la majorité d'entre nous, qui adorons "Arzach" et considér(i)ons qu'il s'agit d'une rupture dans l'histoire de la bande dessinée, la découverte du récit de Poïvet a été un choc. J'ai le numéro de "Comics 130" dans lequel elle a paru et la lire sur papier est encore plus troublant que sur écran.
Il en est un qui avait saisi toute l'originalité et l'influence du récit de Poïvet : André Franquin. A deux reprises au moins, interrogé sur la bande dessinée pour adultes (Druillet, Giraud...), il évoque cette histoire, dans une interview à "Falatoff", en 1972 et dans un entretien à "Copyright", en 1973 (donc très tôt et avant publication d'"Arzach" dans "Métal Hurlant"). Il en parle avec enthousiasme et évoque l'influence d'Alex Raymond sur Poïvet.
Jean-Pierre Dionnet, qui était bien placé pour connaître l'existence de ce récit, puisqu'il publie une interview de Poïvet en guise d'introduction à l'histoire dans ce même numéro 5 de "Comics 130", sera toujours pudique sur le sujet. Ce n'est qu'après la mort de Giraud, qu'il signalera, en passant, que ces 12 planches ont influencé Moebius au moment d'"Arzach" (dans son interview dans le catalogue "(A SUIVRE)/Métal Hurlant", par exemple).