Non, pas à ce moment précis, mon cher et bon complot, mais peu de temps après néanmoins (il faudrait pouvoir dessiner une parabole avec un sommet très aplati — et quelques dents de scie — pour y positionner cet album).
Pour le déclin, je parle d'un phénomène lent et d'assez imperceptible qui se met progressivement en place, mais forcément postérieur à cet album puisque je le considère, comme toi, comme étant un très grand cru. Mais ce sera le dernier cru exceptionnel de la série, même si sporadiquement on peut s'émerveiller encore de choses et d'autres.
Avec Goscinny aux commandes, les autres meilleurs titres associés à la fin du fameux tandem sont (amha) L'Héritage de RTP et la Guérison des Dalton. Le Fil qui chante, de bonne facture sans plus, trahit déjà des préoccupations autres qu'artistiques venant tourmenter l'auteur et je n'ai pas le souvenir d'un passage mémorable qui émerge de l'ensemble de l'album. La suite immédiate ne sera pas catastrophique, Morris pouvant se prévaloir d'une rare maîtrise dans l'exercice de son métier et s'abriter derrière les codes de la série, bien établis. Mais le dessinateur va se mettre en roue libre (il le peut, la descente est longue parce que le sommet était élevé), se retrancher derrière son savoir-faire et après avoir dominé les autres séries concurrentes, va progressivement rentrer dans le rang. Il y a un moment, à la fin des années 80 ou début 90, où Lucky Luke, ce n'est pas mieux qu'un Tuniques Bleues ou un Chick Bill.
Il est vraiment magnifique, ton album. Une bien belle pièce de collection. 
![[:flocon:2]](./images/smilies/flocon2.gif "Bravo")
