Les voyages de Guy Delisle : Pyongyang, Shenzhen, chroniques birmanes

[Nirm]

Message précédent :
Je ne saurais trop vous conseiller de vous replonger dans les autres livres pour que vos ressentis se transforment en certitude ou laissent la place à d'autres raisons pour ne pas le lire/l'acheter.

[Mr Degryse]

Je ne saurais trop vous conseiller de vous replonger dans les autres livres

Je les lis assez régulièrement

[mariol]

Comme mes deux homologues, j'ai feuilleté l'album hier et très rapidement à vrai dire. Je l'ai reposé alors que je pensais le prendre. Je ne saurai dire pourquoi, mais la magie n'a pas opéré.
Je reregarderai plus précisément ce week-end

[Cabarezalonzo]

Je ne saurais trop vous conseiller de vous replonger dans les autres livres pour que vos ressentis se transforment en certitude ou laissent la place à d'autres raisons pour ne pas le lire/l'acheter.

Je crois que je vais le lire, à un moment ou à un autre, et le plus tôt sera le mieux, sans forcément passer par l'étape "achat" puisqu'il y a la possibilité d'emprunter. Notre médiathèque a toujours rentré dans son fonds les Guy Delisle. A moins que ma femme ne me l'offre pour mon anniversaire avec l'espoir de le lire en premier ?
Ce n'est pas seulement parce que la chronique m'apporte des éclairages qui donnent bien envie mais aussi parce que, quel que soit l'évolution graphique de Guy Delisle (et apparemment, il n'y aurait pas de baisse constatée...), Guy Delisle est un conteur qui a toujours su éviter l'écueil de tomber dans le nombrilisme lorsqu'il évoque ses souvenirs personnels. Il ne m'a jamais bassiné, ce qui n'est pas toujours le cas de certains imitateurs de Trondheim, moins inspirés et/ou moins talentueux que le créateur de Lapinot.
Si je ne me rue pas en magasin dans l'immédiat, l'envie de lire ce nouvel opus est bien là.
Alors que je n'ai toujours pas lu, à ce jour, les deux derniers Astérix, les deux derniers Lucky Luke, les trois derniers Blake et Mortimer, etc... sans éprouver une curiosité qui démange. Je n'en tire pour autant aucune conclusion sur mon rapport à la BD mainstream, c'est une simple constatation d'un phénomène qui peut être anodin et passager.

[herve26]

Comme mes deux homologues, j'ai feuilleté l'album hier et très rapidement à vrai dire. Je l'ai reposé alors que je pensais le prendre. Je ne saurai dire pourquoi, mais la magie n'a pas opéré.
Je reregarderai plus précisément ce week-end

même chose,
j'ai quasiment tout les Delisle, mais là, je l'ai feuilleté et laissé sur la pile. Pourtant j'avais adoré son dernier album "S'enfuir"
je lirai donc en médiathèque son dernier opus, si l'occasion se présente.

[toine74]

Déception pour moi. La narration me semble totalement désincarnée (un comble pour de l'autobio). Delisle se limite à aligner ses souvenirs au petit bonheur sans trop savoir ce qu'il veut raconter. La relation difficile avec son père ? Ah oui, comme ça en passant. L'opposition entre vie ouvrière et carrière artistique ? Ne pas oublier de la caser quelque part. Quelques rappels historiques de l'entreprise ? J'ai ça quelque part dans mes notes. Etc. Le matériel est bien là, mais sans aucune énergie ou tension dramatique. Résultat :

[Polomatt]

Certes le sujet n'est pas très folichon...
Ses premiers jobs d'été... mouif... bon...
On est dans un papeterie, ah non , pardon une usine de pâte ET papier... Bon, déjà, à part que c'est gros et que ça pue, on connait pas trop. Au moins on apprendra quelques trucs...

Alors certes, si on se contente de cela, ça fait maigre. C'est ce qui peut arriver à la fin de la lecture de ce livre.
Mais y'a quand même plus. Y'a le récit du monde des ouvriers face aux ingénieurs... A cet endroit, à ce moment là. Dans cela, Delisle a toujours fait ça, il me semble. Il témoigne de ce qu'il voit, et ne dit pas que c'est une vérité, mais sa vérité, celle qu'il a vécu.
Et puis surtout, il y a la relation avec son père. J'ai l'impression qu'il avait besoin d'en parler. Je n'en dis pas plus pour ne pas divulgâcher, mais le fait que ça soit en filigrane... ça en dit long, pour moi.

Évidemment ce n'est pas comparable avec s'enfuir ou chroniques de Jérusalem ou Pyongyang... Mais... c'est toujours de l'histoire vraie vue à travers son regard. Certains sujets sont plus porteurs que d'autres, plus marquants.

Mais à travers ce bouquin, il raconte probablement un truc qui l'a construit et marqué aussi. Il me semble. Reste que pour nous, c'est probablement moins marquant. Mais touchant, oui, peut-être bien oui.

[Alexander]

Ce mec dont j’appréciais uniquement une justesse de regard, mais dont je détestais la posture occidentale bourgeoise et bohème, maqué avec une toubib d’asso de Goooche, lui permettant tous les voyages à visée humanitaire mais en quadrimoteurs, avec une pensée occidentale forte de ses certitudes répandant sans contrition des axiomes sur le quart-monde qui crève du manque de tout (flotte, aliments, confort, culture, ...), se révèle être issu de la middle-class canadienne.
Et il raconte ses étés en usine. Ses étés néanmoins. Pas ses années. Bien que ce thème soit à peine effleuré dans l’album, Delisle reste, malgré lui et malgré tout, le produit du déterminisme social : les prolos produisent des enfants pauvres, les bourgeois produisent des artistes, des médecins, des ingénieurs, des agents de maitrise, des cadres.
En tout cas, bel album, pour moi son meilleur, qui raconte avec détails et sincérité l’univers du travail ouvrier, de l’asservissement accepté, la réalité sociale belle et conne à la fois.
En ces temps de suprématisme libéral, ça met du baume aux cœurs désespérés.
Bella ciao.

[Monsieur Jean]

Bon bon bon...
J'ai un peu l'impression que Delisle a atteint le fond du baril autobiographique.
La prochaine fois ce sera forcément mieux.

[Alexander]

Bon bon bon...
J'ai un peu l'impression que Delisle a atteint le fond du baril autobiographique.
La prochaine fois ce sera forcément mieux.

Ben non, enfin il livre du vécu antérieur à sa situation "confortable".
Il remonte un peu vers ses racines, pour le coup, c'est un voyage d'une autre nature...

[Monsieur Jean]

La lutte des classes, bon, ouais, si vous y tenez.
Je crois tout de même qu'un récit peut être raté, même si on y voit des ouvriers.
Cela dit, j'ai un peu l'impression que tous les étés Delisle se rendait à l'usine et qu'il était bien plus a l'aise avec les autres touristes qu'avec les résidents permanents.

[kilfou]

C'est bien raconté, on se fait pas chier, mais je n'en retiens rien du tout malheureusement.

[forumnath]

J'ai relu "Pyongyang" ce week-end. Je ne l'avais pas lu depuis plusieurs années et bien c'est resté un vrai bon plaisir de lecture. Vraiment un album que je recommande (mon exemplaire est d'ailleurs parti en "prêt")