jyache a écrit:Ca, c'est paske pour Dupuis, Goscinny sentait le souffre Alors, il a passé un accord avec Morris pour que son nom n'apparaisse pas sur les dix premières histoires qu'il a écrite.
témoignage de Greg :« Le nom des scénaristes n’apparaissait pas toujours. Les éditeurs (et certains dessinateurs) n’aimaient pas. D’ailleurs, les éditeurs préféraient payer la totalité de la page aux dessinateurs, et ceux-ci rétribuaient eux-mêmes leur scénariste. Franquin a été un des premiers à imposer le nom du scénariste à côté du sien dans le bandeau-titre et sur les ouvertures d’albums. Toutefois, c’est Goscinny qui a vraiment fait sauter le verrou et fait établir de vrais contrats de scénaristes. C’est lui qui a fait passer l’intéressement du scénariste à 33 % sur les droits des albums (50 % pour Astérix). Charlier a suivi. (...)
Scénariste ? Quasi un gros mot dans le petit monde de la BD franco-belge jusque dans les années 1950. Les dessinateurs sont les seuls crédités en couverture des albums, et s'ils veulent rémunérer ceux qui pallient leur manque d'inspiration, ils puisent sur leur propre salaire. C'est ainsi que le nom de Goscinny n'apparaît pas sur la couverture du neuvième album de Lucky Luke, Des rails sur la prairie, où il donne un tour résolument parodique à une série assez premier degré jusque-là. Le dessinateur Morris fait donc le voyage à Paris pour rémunérer son scénariste. "René me disait souvent que les billets de Morris étaient parfois entachés du beurre des sandwichs que Morris emmenait avec lui dans sa serviette", raconte Albert Uderzo dans son autobiographie.
Cabarezalonzo a écrit:A l'époque dont on parle, Goscinny et Morris s'entendaient parfaitement et avaient une grande estime mutuelle et une grande confiance réciproque.
Et cette suppression de la mention " & R.G." dans les planches dessinées et signées par Morris n'a certainement pas nécessité la moindre forme contractuelle.
Dans ce climat de confiance qui caractérisait la relation Morris-Goscinny, il suffisait (àmha) d'en parler pour mettre les choses au point. Seul le pourcentage de rémunération devait être contractualisé (àmha).
Brian Addav a écrit:L'autre point à prendre en compte, c'est qu'en 55, début de la collaboration avec Morris, Goscinny est à fond dans le journal de Tintin, le concurrent de Spirou.
Cabarezalonzo a écrit:Entre-temps, Goscinny s'était fait virer (et Charlier et Uderzo avaient quitté le navire par solidarité) de l'agence de Troisfontaine qui fournissait du matos à la famille Dupuis, pour ses différentes revues.
Et Fernez (Hergé était-il aussi à la manœuvre, dans les coulisses ?) a aussitôt ouvert les porte du journal Tintin à Goscinny qui s'y montrera très productif, jusqu'au lancement du journal Pilote.
Pour ces deux raisons, l'absence du nom de Goscinny dans le journal Spirou et sur les albums Dupuis qui répondait jusqu'alors à la pratique courante a pu devenir également une mesure de discrétion consentie par Goscinny pour éviter d'envenimer les choses du côté de Marcinelle et mettre Morris dans l'embarras ?
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