Les Indes fourbes - Ayroles, Guarnido - Delcourt

[drabag]

Message précédent :
Visiblement, il y aurait de quoi ouvrir un topic spécifique, pour laisser "Les indes fourbes" tranquille, non ?

[gegeleflippant]

Ai reçu mon exemplaire black and white....tout simplement somptueux !!!! Et il rentre dans ma bibliothèque !!!

[Frannck]

Commandé à mon libraire pendant le confinement. Ma femme l'a lu aussitôt, moi j'ai attendu la libération. Lu au lit, sans problème (contrairement à Blast).

Belle histoire qui profite effectivement du format. J'ai apprécié la relecture par le narrateur lui-même tout comme celle des auteurs sur cette période historique. Comme quoi on peut largement profiter de cette période peu fournie pour rattraper de gros oublis.

[Gorkh]

Bon, je viens de lire le bouzin.
C'est comme je m'y attendais superbe et très drôle dans un style cynique. Je suis sûr que beaucoup a été dit dans ces pages mais j'ai la flemme de refouiller mais... suis-je le seul à trouver le twist final de trop ?
Je veux dire, c'est amusant, pas de soucis mais je pose le bouquin et c'est la chose qui me marque le plus alors que par ailleurs, l'histoire est dense et extrêmement bien conçue mais a finalement peu à voir avec la fin. Et puis, ça frise quand même le grotesque là où le reste de l'histoire est très ancré dans le réel.
Ou alors il aurait fallu faire un tome 2 (enfin 3 si on tient compte du roman original ) pour développer cet épilogue.

[kobaia]

Le twist final est déjà écrit dans le prologue, donc il n'est à mon avis pas de trop. J'ai passé une bonne partie de la lecture à chercher les indices pouvant évoquer la fin, autres que le prologue, et ça a ajouté un truc à la lecture.

[Gorkh]

Le twist final est déjà écrit dans le prologue, donc il n'est à mon avis pas de trop. J'ai passé une bonne partie de la lecture à chercher les indices pouvant évoquer la fin, autres que le prologue, et ça a ajouté un truc à la lecture.

Oui enfin, c'est pas comme un roman ou l'auteur PEUT écrire au fil de l'eau.
Il est tout à fait possible que Ayroles ait fait l'histoire principale grosso modo, hésité à faire le twist final, l'a fait finalement et rajouté ensuite dans son scénario et mis quelques pistes de ci de là.
Ou il l'avait prévu depuis le début.
Mais plus j'y pense, moins ça passe. Ca m'a amusé à la lecture mais disons que ça saute trop haut par dessus le requin pour moi.

[ironben]

Mais plus j'y pense, moins ça passe. Ca m'a amusé à la lecture mais disons que ça saute trop haut par dessus le requin pour moi.

L'important restant de chevaucher le tigre...

[Yoda33]

L'important restant de chevaucher le tigre...

... tout en lisant un bouquin grand format un sport !

[superboy]

suis-je le seul à trouver le twist final de trop ?

Tu n'est pas le seul, si ma mémoire est bonne, mais je ne suis pas forcément d'accord. Ce fameux twist est beaucoup plus intéressant envisagé sur le plan thématique que scénaristique.
Plutôt qu'un ultime rebondissement forcé, je considère le lieu où l'on abandonne Pablos comme le stade terminal de son parcours, la matérialisation de son obsession. Et contrairement à toi, je trouve cela triste car l'exaucement de ses espoirs les plus fous ne lui permet pas de se réaliser, mais au contraire provoque la dissolution du personnage, ne le réduisant plus qu'à une fonction incarnant ironiquement tout ce qui l'aura opprimé le récit durant. Cette forme d'aliénation était déjà plus que suggérée dans la séquence de la mine. Sa résurgence dans l'épilogue ne laisse aucune ambiguïté sur le fond très noir et désespéré de l'histoire.

Sur la forme, cela m'a immédiatement renvoyé à un autre génialissime récit picaresque ultra-moderne, le Lord of War d'Andrew Niccol. Ce film partage avec Les Indes Fourbes cette idée d'une séquence - et même un simple plan pour Lord of War - enserrant l'intrigue, dans lequel le protagoniste brise le quatrième mur pour supplier - littéralement dans le cas de Pablos - le spectateur/lecteur de se souvenir de lui dans la plus nue des honnêtetés. Le procédé, nous obligeant à nous remémorer in extremis l'humanité d'un personnage devenu son propre monstre, m'avait marqué à l'époque où j'ai découvert le film, du coup je l'ai trouvé très naturel lors de la lecture de l'album.
Pour la petite histoire, j'ai fait la remarque à Ayroles qui m'a dit ne pas avoir vu le film. Très déçu de cette réponse, je ne démords pas que cette similitude est pour le moins troublante.

[Gorkh]

Il n'y a pas besoin d'aller aussi loin pour montrer qu'un gars qui obtient ce qu'il veut peut perdre son identité en chemin. C'est même un poncif.

[superboy]

Bien sûr, tu as tout à fait raison. J'ajouterais, pour pousser la logique et élargir le débat, que mis à part assouvir des besoins vitaux, personne n'a besoin de rien. Quant aux histoires, il est de notoriété publique qu'elles ont toutes déjà été racontées. La raison pour laquelle les gens achètent des smartphones alors qu'ils en possèdent un - ou deux, voire trois - me dépasse, tout comme le fait qu'ils aiment encore et toujours se divertir avec de la fiction.

Dis, si tu souhaites poursuivre cet échange sibyllin accoudé au bistrot, n'hésite surtout pas à me le faire savoir.

[Gorkh]

Pas la peine de le prendre comme ça.
J'ai juste dit que c'est un poncif, mais c'est pas parce que c'est un poncif que c'est mal raconté ou que ça ne marche pas.
Et pour moi, aller aussi loin, ça ne marche pas et ça me gâche une histoire que je trouvais équilibrée par ailleurs.
Et on peut facilement trouver des fins alternatives qui délivrent exactement le même message que tu soulignes.

[tzynn]

Au début j'ai trouvé la fin too much. Mais en y réfléchissant, j'ai bien aimé que les auteurs soient allés jusqu'au bout du bout du raisonnement. Il aurait fini juste proche du roi, il y aurait probablement un petit manque sur la fin. De plus, il n'aurait pas été libre, il serait resté à la botte de qlq'un. Ici il n'y a plus rien au dessus, et il n'y a rien non plus de possible après cette histoire.

Sinon il aurait aussi pu finir pape, mais ça ça aurait été le souverain poncif

[superboy]

Détrompe-toi, je ne l'ai pas pris comme ça. Je voulais simplement me mettre au niveau de ta précédente intervention.

Plus sérieusement, réduire au terme de poncif la complexité de l'histoire racontée dans Les Indes Fourbes au terme de poncif, ou son rebondissement final à tout le moins, me paraît trop dur. "L'argent et le pouvoir corrompent", "on ne prête qu'aux riches", ces idées qui sous-tendent l'intrigue sont effectivement des lieux communs, mais ce n'est pas une raison pour ignorer les atours et autres enluminures dont Ayroles pare son scénario pour y arriver; se sont eux qui font son sel et son originalité, comme tu semble le reconnaître.
Ce qui m'a fait réagir, c'est le raccourci simpliste que tu as pris et que j'ai trouvé injustifié.

Peace ?

[Gorkh]

Détrompe-toi, je ne l'ai pas pris comme ça. Je voulais simplement me mettre au niveau de ta précédente intervention.

Plus sérieusement, réduire au terme de poncif la complexité de l'histoire racontée dans Les Indes Fourbes au terme de poncif, ou son rebondissement final à tout le moins, me paraît trop dur. "L'argent et le pouvoir corrompent", "on ne prête qu'aux riches", ces idées qui sous-tendent l'intrigue sont effectivement des lieux communs, mais ce n'est pas une raison pour ignorer les atours et autres enluminures dont Ayroles pare son scénario pour y arriver; se sont eux qui font son sel et son originalité, comme tu semble le reconnaître.
Ce qui m'a fait réagir, c'est le raccourci simpliste que tu as pris et que j'ai trouvé injustifié.

Peace ?

Peace il n'y a pas de problème. Tu as vu le terme poncif avec sa connotation péjorative là où je voulais dire thème scénaristique excessivement utilisé et donc plus original.
Donc la définition première.
Mais l'art de la narration est de rendre un poncif attrayant.

[firewolf216]

On peut dire que les choses s'emballent sur la fin pour Pablo qui une fois riche commence à s'élever toujours plus haut mais le fait qu'il devient roi un peu malgré lui et de manière toujours assez drôle. C est une touche intéressante au style picaresque, je trouve.

On aurait pu penser qu'il finirait par retomber dans l'échelle sociale comme c est la cas des personnages de plusieurs œuvres du genre. Mais il se fait avoir d'une manière différente.

[Karzak]

Rencontre Ayroles / Guarnido lors du dernier FIBD. C'est un peu long mais c'est vraiment très intéressant. Ca a été mis en ligne il y a quelques semaines mais je n'ai pas l'impression que ça ait été posté ici :

[firewolf216]

Sympathique et intéressante vidéo, Guardino en avait fait d'autres plus courtes ou il expliquait comment ils en sont venus à faire cette magnifique bd ensemble mais celle ci n'avait pas été montrée ici. Merci de nous la poster.

[Slumberland BD]

Petite info en passant... Le Centre Belge de la Bande Dessinée, à Bruxelles, consacre une magnifique exposition jusqu'au 8 novembre 2020 à Juanjo Guarnido et ses secrets d'atelier. Avec de très nombreuses planches originales ! Cerise sur le gâteau, la librairie du Musée offre à l'achat de l'album une somptueuse sur-cover inédite et limitée, avec une partie des textes de l'exposition au verso.

[gegeleflippant]

https://www.2dgalleries.com/art/pablo-l ... bes-142349


Lien vers ma dedicace obtenue à Sollies...

Merci Juanjo Guarnido pour ce magnifique cadeau.

[Draxxen]

Très belle en effet