Le dernier tome est paru dans l'indifférence générale:
Indifférence méritée il faut le dire...
Pour ma part, je n'ai découvert cette série qu'il n'y que 3 ou 4 ans, et elle m'a vraiment enthousiasmé.
Après un premier cycle très classique mais bien rythmé (tomes 1 à 3), premier changement: JC Kraehn succède à Pellerin au scénario. Avant même la fin de ce 2e cycle (tomes 4 et 5), Michel Pierret reprend le dessin. Malgré ces bouleversements, j'ai beaucoup apprécié ce deuxième cycle qui fait entrer en scène le personnage le plus intéressant de la série, de mon point de vue en tout cas: Nolwenn.
Le troisième cycle (tomes 6 à 10) constitue le sommet de la série. Ça reste de la bédé très classique, mais c'est merveilleusement bien fait. Le duo Kraehn/Pierret fonctionne parfaitement. Après un tome de transition, le 4e cycle (tomes 12 à 15) reste de bonne facture. Le cycle est marqué par le départ de JC Kraehn (en plein milieu du cycle), Erik Arnoux lui succède au scénario sans que le rythme de la série ne s'en ressente.
Le tome 15 aurait pu (du?) être le dernier; la dernière planche constitue une fin satisfaisante à une saga qui a vécu ses meilleurs jours...
Pourtant, j'ai été agréablement surpris par le tome suivant: dédaigneusement qualifié par certains de guerre des boutons moyenâgeuse, il relance la série avec une nouvelle génération de personnages. Avec ce nouveau cycle, Arnoux semble donner un second souffle à la saga. Malheureusement, c'est le chant du cygne. Après un deuxième album intégralement scénarisé par Erik Arnoux, celui-ci quitte le bateau après le tome 18. Michel Pierret reprend la série à son compte. Or, si Pierret est un dessinateur tout à fait respectable, il va s'avérer un piètre scénariste. La saga s'embourbe, enchainant des albums passables et des franchement ratés. L'évolution des personnages n'est plus maitrisée (Nolwenn est le meilleur exemple), les rebondissements de l'intrigue sonnent faux, le rythme faiblit album après album, certains volumes sont franchement creux... Les fans qui, comme moi, ont continué à suivre la série malgré tout s'arrêteront à la fin du tome 25, qui permet de conclure la saga de manière intellectuellement satisfaisante.
Car, malheureusement,le pire reste à venir. Les tomes 26 et 27 sont franchement ratés, et le 28 est l'une des bandes dessinées les plus mauvaises qu'il m'ait été donné de lire. Du coup, je n'ai pas lu le 29 et ne lirai pas le dernier.
Au final, l'évolution de cette série, fort classique (elle n'avait pas vocation à révolutionner la BD), laisse un goût amer. Trois scénaristes talentueux, Pellerin, Kraehn et Arnoux, ont fait les beaux jours d'une saga qui a périclité de façon incompréhensible. Etait-ce la volonté de Glénat de laisser Michel Pierret aux manettes? Ou bien celui-ci s'est-il cru légitime (et compétent) pour assumer seul une saga qu'il dessinait presque depuis plus de 10 ans? Le résultat est là: une série au long cours qui, 34 ans après la parution du premier volume, s'achève dans l'indifférence... Alors même qu'elle avait vu se succéder de façon assez transparente trois scénaristes et deux dessinateurs...